La famille Khader, composée de cinq membres et habitant Houch Khemissi, sis route d'El-Kala à Souk Ahras ne sait pas trop si les deux effondrements dont elle a été victime ont effleuré les consciences ou si les nantis de la ville qui raflent à chaque attribution le quota voulu, pensent une minute au calvaire qu'elle vit au quotidien. Locataires de deux pièces dans une construction vétuste, ces derniers ne font pas partie de ceux qui savent forcer le destin, ni contourner le barème d'attribution, pourtant modelé, en défaveur des couches vulnérables, lors de l'attribution des 2063 logements 2014. L'exiguïté du logis, l'absence de lumière et d'aération, les infiltrations des eaux en période d'averses, exposition des enfants au péril de l'électrocution et des émanations du gaz naturel… et autant d'autres griefs adressés aux différents responsables, n'ont pas réussi à provoquer une réaction de la part de ces derniers. Voici la conclusion faite par une commission chargée du recensement des constructions menaçant ruine (pv n°307), avec comme membres, les représentants de l'APC,de la Direction de l'urbanisme et de la construction (DUC) et les services de la Protection civile : «(…) nous avons constaté, une habitation vétuste d'une superficie de 30 m2, un effondrement partiel des murs et du plafond, des infiltration d'une quantité importante d'eau depuis les murs et le plafond, des raccordements aux réseaux de gaz et d'électricité réalisés dans des conditions hasardeuses». Une attestation prouvant une intervention des services de la Protection civile (n°1566 du05Juin 2015) est l'autre document brandi par la famille lésée par la commission d'attribution de daïra qui, faut-il le souligner, était dominée depuis l'année 2012 par le clan de l'APC, épaulé par l'ex-wali de Souk Ahras. Rien que pour l'attribution de l'année 2014, près de 5000 recours ont été enregistrés au niveau des services de la wilaya. On y compte spécialement des smicards, des journaliers, des veuves en mal de gîte…Côté attributaires, c'est surtout des personnes opulentes et bien introduites qui continuent à sévir.