L'existence d'un réseau d'AEP n'est pas d'un grand secours pour les villageois de Timerzouga et Aït Bouali. Les villageois de Timerzouga et Aït Bouali, dans la commune de Fréha, à 30 km au nord-est de Tizi Ouzou, vivent le calvaire du manque d'eau potable depuis plusieurs mois. Une situation qui les amenés à fermer, dimanche dernier, le siège de la mairie de Fréha. Accompagnés des membres de leur comité, les protestataires ont dénoncé la mauvaise gestion de l'AEP et le non-respect des normes dans la conduite de l'alimentation en eau potable. Les protestataires ont dénoncé également «l'impunité devant de graves actes de piquages et de détournement, par des individus, sur la conduite principale de cette chaîne AEP». Ils se demandent «pourquoi les autorités concernées n'interviennent pas pour raccorder légalement les foyers de ces personnes au réseau, car elles ont besoin de l'eau, elles aussi, au lieu de garder cette attitude d'indifférence qui pousse à l'anarchie et à des branchements illicites». Nos interlocuteurs ajouteront : «Timerzouga et Aït Bouali ont certes bénéficié du placement du réseau du gaz naturel, à l'instar de nos voisins, mais ce qui est étonnant, toutes les crevasses et tranchées creusées ont été remblayées et bitumées chez ces derniers, mais pas à Timerzouga et Aït Bouali», déplorent des membres des comités de village. «Depuis 2002, il existe un château d'eau à Iguer Bouirène, un hameau sur les hauteurs de Timerzouga, mais cette infrastructure n'a jamais été alimentée par la chaîne d'AEP, censée nous desservir, jusqu'à cette fois-ci, en 2016», ajoute Mohand Babou. Après cette protesta, le chef de daïra d'Azazga est venu sur place et a installé, en présence du maire, une commission de suivi des requêtes déposées par les représentants des deux villages. Les habitants de Timerzouga et d'Aït Bouali indiquent que les principales causes de la non-alimentation du réservoir situé au-dessus des deux villages par la station de refoulement censée les alimenter, sont le laisser-faire des autorités quant aux piquages sur la conduite mère et autres branchements électriques au niveau des pompes de remontée d'eau au niveau de Chaoufa, en bordure de l'oued Sebaou. Aussi, les foyers sont présentement alimentés à l'aide de citernes, tantôt bénévolement par des propriétaires de tracteurs, tantôt par l'achat de l'eau, 1500 DA la citerne de 3000 litres. Et dire que les habitants de Timerzouga et d'Aït Bouali ont été les premiers dans toute la région à avoir contribué financièrement à l'installation des compteurs d'eau à raison de 10 000 à 14 000 DA par foyer, affirment-ils. En ce mois de Ramadhan et face à cette crise aiguë, la plupart des mères de famille s'agglutinent chaque soir devant la source naturelle des hauteurs du village pour remplir un bidon de 5 ou 10 litres d'eau. Contacté par téléphone, le directeur de l'ADE annonce un renforcement progressif du réseau d'AEP et la pose de compteurs dans les foyers qui n'en sont pas encore dotés.