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Importations : Son impact financier douloureux
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Publié dans El Watan le 28 - 06 - 2016


Par M'hamed Abaci
Financier
Dans cette conjoncture marquée par la chute vertigineuse des prix du baril de pétrole, on s'interroge sur la facture d'importation qui a dépassé ces dernières années les 50 milliards de dollars contre une production locale, estimée entre industrie et agriculture, à 30 milliards de dollars, avec une croissance excessive de la demande interne qui a presque triplé au détriment de l'acte de produire, à l'heure où le constat est particulièrement sévère aujourd'hui, au regard de la conjoncture énergétique internationale plutôt enfoncée, car on est passés de la politique de la demande à la politique de l'offre avec le retour en perspective de l'Iran, de l'Irak et des Etats- Unis d'Amérique sur les marchés mondiaux, voire les pays occidentaux, qui consomment aujourd'hui plus d'énergies renouvelables et moins d'hydrocarbures. D'ailleurs, les cours du baril de pétrole ont franchi les 34 dollars et risquent fort de baisser à 20 dollars, voire s'y maintenir pour plusieurs années.
Ce qui peut inquiéter l'équilibre socio-économique présent et futur du pays, car faut-il le rappeler, que près de 75% de la population vit aujourd'hui de la rente et la fiscalité pétrolière continue à financer le budget de l'Etat pour près de 70%, et un niveau d'intégration de production de nos entreprises demeure très faible à moins de 20%. Ainsi l'écart est très important avec notamment un impact économique et financier douloureux, sans une maîtrise technologique ou management industriel. Cela nécessite une seconde révolution industrielle, comme ce fut le cas dans les années 1970, où l'Algérie avait une politique industrielle et agricole, mais on est loin de tout cela aujourd'hui. Comme nous le verrons dans les lignes qui suivent.
Pour rappel, l'évolution de nos importations, passant de 6 milliards de dollars en 1970 à 14 milliards de dollars en 1990, pour atteindre aujourd'hui 54,7 milliards de dollars prévus dans la loi de finances complémentaire pour 2016, à l'heure où nos entreprises, nos banques et nos importateurs qui se montrent incapables de se développer avec les règles et les mécanismes de l'économie de marché. Cela met en avant de grandes questions sur l'apport du commerce de l'importation dans la vie économique et sociale du pays. Existe-t-il une offre nationale de substitution qui pourrait faire face aujourd'hui à la réduction de nos importations ou notre dépendance vis-à-vis de l'extérieur? Combien sont-ils les importateurs qui sont dotés aujourd'hui, d'une organisation managériale ou d'une culture économique au service de notre développement économique ?
Notre pays est aujourd'hui confronté à une vulnérabilité structurelle d'ordre socio-économique, dont la structure de l'économie algérienne reste fort dominée par les personnes physiques qui représentent 95% (commerces et services), et 50%, composés de matières premières et d'équipements industriels, sont destinés au fonctionnement de nos entreprises. Ceci dit, le gouvernement est devant la gravité de la hausse de la facture des importations, qui représente près de 75% de nos besoins qui absorbent déjà nos recettes pétro-gazières. Plus dramatique encore, la politique budgétaire n'est guère idéale face à cette chute des prix du baril de pétrole de près de 60% de sa valeur qui risque de se poursuivre et aussi d'un record des transferts de devises de l'Algérie vers l'étranger. Ce qui constitue aujourd'hui, le vrai nœud de la crise actuelle.
En effet, le gouvernement devra réduire la facture d'importation et les plans de développement de 50% pour équilibrer la balance des paiements, afin de maintenir nos réserves de change pour l'attrait des investisseurs directs étrangers (IDE). Aujourd'hui, le monde de l'entreprise est l'œuvre du professionnalisme (esprit d'entreprise, culture économique, expertise) et des banques d'affaires qui développent de nouveaux mécanismes de la micro-économique, comme étant l'une des mesures essentielles avec laquelle nos entreprises et nos importateurs peuvent s'ouvrir sur le monde de l'économie et par voie de conséquence ouvrir le marché aux grands investisseurs pour développer et attirer une croissance externe de soutien à la production nationale. Le vrai défi à relever pour une économie hors hydrocarbures.
Alors que l'Etat a suivi un mode de financement de l'économie nationale ayant généré une forte création monétaire liée en grande partie à la rente pétro-gazière sur laquelle ont reposé tous les espoirs de nos députés et gouvernants, cette forte dépendance des hydrocarbures qui risque de s'aggraver à moyen terme financièrement et économiquement, sous les effets de la poursuite de la baisse drastique des prix du baril de pétrole de plus de 60%, depuis juin 2014, de nos entreprises qui n'enregistrent plus de croissance potentielle et de la compression de l'inflation à 4%, sans mettre en place les instruments susceptibles à asseoir les fondements d'un marché financier ou de capitaux dans la mesure où la Bourse et nos banques sont insuffisamment impliquées et par conséquent ne jouent pas encore leur rôle de capteurs de l'épargne .Sinon comment expliquer 45% de la masse monétaire circulent dans les circuits du commerce de l'informel.
Sur cette question, le gouvernement compte maintenant se charger plus sérieusement de la question du commerce d'importation, notamment du retour aux licences d'importation qui seront imposées aux importateurs dès janvier 2016, dans le souci de réduire le niveau très élevé de la facture des importations et la lutte contre la fuite des capitaux qui se posent avec une gravité exceptionnelle, après que notre pays a dépensé des milliards de dollars en importation. Alors qu'il était judicieux, de nature à instaurer de l'harmonie et de la lisibilité dans l'organisation de l'économie nationale de parler d'un dispositif de régulation bancaire et fiscal que plutôt d'agir sur l'instauration des licences d'importation, bien que cette mesure soit positive dans cette conjoncture difficile. Pourquoi ? Parce que d'abord, quand on sait que nous sommes encore une petite économie dont le taux d'intégration de production de nos entreprises ne représente que près de 20% et l'offre nationale n'est pas encore significative, concurrentielle et technologique.
Ce qui engendre l'obligation de recourir encore à l'importation des matières premières et plus d'équipements et pièces de rechange pour produire plus et répondre aux normes de qualité. Ensuite elle s'avère opposée à la libéralisation du commerce, c'est-à-dire, il n'est pas normal dans une économie de marché, l'administration intervient à la place des agents économiques, car ce n'est pas un critère dans une économie de marché qui se fonde sur l'initiative et la liberté d'action. Ceci dit, nous devons plaider pour des entreprises stratèges et un Etat régulateur pour faire croître notre économie, car l'administration algérienne, restant imprégnée de l'esprit de l'Etat plutôt que de l'esprit d'entreprise et fonctionne toujours selon l'ancien mode de gestion et ignore presque tout des évolutions de la globalisation et de la mondialisation de l'économie, sachant que notre état d'esprit est toujours c'est l'Etat qui édifie l'économie en oubliant l'entreprise, l'importateur et l'investisseur qui sont bien l'outil principal de diversifier notre économie en tant les vrais acteur-clés dans le processus du développement économique du pays.
Dès lors sera-t-il question à la lumière de ces imperfections et ces déficience d' engager de vraies réformes de fonctionnement de l'économie nationale et de l'administration pour passer à une nouvelle étape d'évolution pour parler désormais d'un modèle de croissance économique aux valeurs internationales en Algérie se basant sur le droit économique et commercial universels des sociétés. En effet, tous les pays ayant atteint aujourd'hui un haut niveau de développement économique et social, on reconnait la nécessité et l'intérêt grandissant d'une économie de marché.
Que faut-il entendre par licence d'importation ?
Sommairement est considérée comme un document administratif octroyé aux importateurs pour acquérir certains produits, marchandises, matières et fournitures. Sincèrement recourir à cette procédure assimilée à l'AGI (autorisation globale d'importation), n'est pas une nouveauté en soi puisqu'elle a été instaurée pour rappel au cours des années 1970 à 1990, et qui est du ressort exclusif de l'Etat. Elle est délivrée par le ministère du commerce pour ouvrir droit à un transfert domicilié auprès d'une banque dans le cadre d'une économie planifiée, alors qu'aujourd'hui, nous sommes dans une économie de marché. Car il faut bien reconnaitre que l'économie est d'abord une stratégie d'entreprise où chaque entreprise a ses spécificités et doit par conséquent développer son mode de stratégie de développement économique, orienté par les règles et les mécanismes du marché.
Certes, des efforts énormes ont été consentis par l'Etat ,ces dernières années en matière d'infrastructures et d'équipements collectifs, mais l'on s'interroge du rôle et de la place de nos banques dans le financement de l'économie : sont-t-elles à bout de souffle devant la gravité de l'expansion du commerce de l'importation sans développement économique ou du moins dégager un budget-devises pour le pays lorsque l'on sait d'un côté ,que nos importateurs n'assurent pas de revenus en devises au pays et ne disposent pas également de budgets ou de comptes devises à caractère commercial, et de l'autre que près de 45% de la masse monétaire est dans les circuits du commerce de l'informel et par conséquent échappe à nos banques ? Elles sont censées s'adapter avec les outils du management moderne telles que l' ingénierie financière et l'intelligence économique de manière à surveiller le niveau de confiance et à maîtriser l'évolution économique et financière des agents économiques, dont notamment les importateurs, et ce, afin d'évaluer de manière tout risque et par voie de conséquence le développement du commerce extérieur doivent être intégrés dans la croissance économique et le contrôle des flux financiers vers l'étranger en relation avec les exportations et les importations.
L'évolution des marchés n'est plus liée aux politiques économiques, mais aux performances économiques et à la capacité de l'entreprise sur les marchés en réponse aux attentes des consommateurs en termes de prix et de qualité et de diversité des produits offerts. Dans cette perspective d'une bonne politique de croissance interne et externe, il serait judicieux d'agir sur la nécessité d'améliorer le management et les performances de nos importateurs dans le commerce extérieur.
Cela signifie à mobiliser de nouvelles ressources pour financer leurs importations via les exportations qui marque définitivement la rupture avec l'ère de l'aisance financière et du pétrole plus cher des années 2000,tant l'impératif d'assurer la transition économique vers une économie d'entreprise et d'adapter les règles et les mécanismes de l'économie de marché. La course au profit maximum n'est justifiée dorénavant que si en même temps l'activité commerciale de l'importateur s'intègre dans une approche économique et sociale. Par conséquent , ce qui protège les intérêts financiers du trésor public pour permettre à l'Etat de dépenser l'argent public de façon judicieuse et de faire donc un bon usage des finances publiques en créant plus de valeurs d'activités économiques et technologiques pour une nouvelle vie économique et sociale des algériens dont l'enjeu est très important et décisif dans les mutations mondiales qui nous font face.
Oui en effet, ce n'est pas normal dans une économie de marché les importateurs continuent de fonctionner avec le concours financier de l'Etat pour financer leurs opérations de commerce d'importation sur les réserves de changes provenant de la rente pétro-gazière, lorsque l'on considère seules les exportations hors hydrocarbures qui peuvent financer le marché et soutenir la croissance , l'emploi et le pouvoir d'achat. C'est bien pourquoi que ces derniers doivent jouer un rôle essentiel dans les relations du commerce extérieur et intérieur notamment, comme acteurs à l'exportation et à l'importation, appelés à participer effectivement et efficacement dans la production de richesses et prendre des initiatives en ce sens, ceci d'une part. D'autre part, on ne doit pas soumettre l'entreprise à une instrumentation juridique ou procédurale de droit public trop forte. L'économie encore une fois, ne se décrète pas, elle se fait et se développe avec l'action et le propre de l'homme de la vision économique ou de l'évolution des marchés.
Oui, plus on accélère les règles et les mécanismes de l'économie de marché, plus on donne aux entreprises et aux banques les grandes possibilités d'évoluer en croissance, en investissements et en partenariats. Une telle approche, nous conduit à aborder la question concernant l'heure de vérité pour l'après pétrole ,car prendre conscience de l'enjeu de l'entreprise, c'est prendre conscience de l'importance des politiques publiques pour renforcer le budget de la nation en matière de fiscalité ordinaire et de balance des paiements en devises fortes. C'est aussi encore mieux à répondre aux besoins et contraintes induits par les mutations qui affectent la stabilité sociale en matière d'emplois et de pouvoir d'achat des algériens.
Comment expliquer une telle situation ? Tout a commencé au milieu des années 1980, par l'introduction du fameux programme anti pénurie(PAP), pour concrétiser pleinement le slogan « pour une vie meilleure ». Ce qui exclut toute perspective de développement industriel et de l'économie des entreprises .Et puis vint l'avènement de milliers d'importateurs sur la base d'un simple registre du commerce aux dépens des règles du jeu de l'économie de marché et d'une économie diversifiée, ce qui a valu la suppression du ministère du plan dont-on connaît aujourd'hui, les répercussions négatives sévères. « Les algériens et le prix du baril de pétrole ». Oui en effet, mis à part les hydrocarbures, l'Algérie n'exporte presque rien.
D'où l'urgence d'une réflexion en guise de propositions sur « l'importation sans paiement », ce qui veut tout simplement dire n'ouvre pas droit au transfert sur l'étranger, encourager l'installation de « concessionnaires étrangers en statut de filiales ». Et ce, de maintenir nos réserves de changes pour l'attrait des investisseurs directs étrangers(IDE). L'idée est discutable surtout si elle s'applique aux produits spéculatifs ou secondaires. Par ailleurs, elle s'avère d'une mesure compatible avec la liberté du commerce et la démocratie économique et plus important encore fait réduire la facture des importations, lutter contre le transfert illicite de capitaux et par conséquent s'assurer d'un gain en devises supplémentaire sur nos réserves de changes. Néanmoins, il y a un certain ordre à mettre en place dont un schéma institutionnel qui doit être couronné par la création d'un ministère ou un secrétariat d'Etat qui vise l'accompagnement et l'encadrement de l'ouverture de notre commerce extérieur. Afin de promouvoir les exportations, à initier la mise en œuvre des budgets devises et à réduire les distorsions dans le système bancaire.
Enfin, il y a lieu, également, de s'interroger sur les trois (R) obtenus (rabais, remises et ristournes), sur les transactions commerciales dont les importateurs doivent normalement bénéficier de la part de leurs fournisseurs étrangers : sont-ils comptabilisés et figurant en déduction sur les factures commerciales lors de la domiciliation bancaire ?
Votre fidèle lecteur, Abaci M'Hamed ,financier , auteur de deux ouvrages et de plusieurs contributions sur l'économie d'entreprise, la gouvernance locale, le développement local, la comptabilité, les finances, politique budgétaire et tant d'autres.


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