Le centre sportif Ahmed-Ghermoul vient de consacrer une partie de son enceinte pour permettre aux Algérois de s'initier à la pratique du patinage artistique. La réalisation de cette patinoire initiée par le Fonds national de promotion des initiatives de la jeunesse et des pratiques sportives est une discipline fort intéressante, dans la mesure où elle offrira l'avantage aux amoureux des patins à roulettes traditionnels de surfer sur une piste synthétique. On ne sait pas si cette discipline sportive, en vogue sous d'autres cieux, sera pratiquée avec des patins à roulettes de type «quad» sur une surface lisse et plan comme le parquet, le béton lisse ou le granito, car la pratique sur glace synthétique n'est pas si évidente, a fortiori lorsque cette dernière fait appel à une qualification pointue. Ce sport, aussi prisé que populaire en Amérique du Nord, en Europe et en Asie, procurera, sans nul doute, dans un premier temps, du plaisir à nos jeunes en quête de loisirs. Soit. Mais ne risque-t-on pas de mettre la charrue avant les bœufs ? Sans pour autant être un rabat-joie – car tout sport nourrit l'esprit et offre le bien-être –, l'on ne peut s'empêcher, toutefois, d'examiner un tant soit peu la question qui peut se révéler fort louable pour d'aucuns. En clair, entre la nécessité de créer un tel espace pour la glisse et les besoins criants de nos associations sportives en termes d'équipements, de disponibilité de salles, de terrains et de plages horaires pour la pratique de la gym, la natation, les sports co, le judo, la boxe, l'athlétisme, ou encore réactiver les activités de montagne comme le ski, pour ne citer que ces disciplines de base, cela n'ouvre-t-il pas droit au débat au sein de ceux qui président aux destinées du Fonds national de promotion de la jeunesse et des pratiques sportives ? De plus, certains sportifs de haut niveau n'adhèrent pas à cette initiative, dans la mesure où, disent-ils, l'ex-centre Groupes laïcs est détourné de sa vocation première. Dans ce sillage, une question me taraude un petit chouiya les méninges : pourquoi aucune des 17 communes de la wilaya d'Alger, de la Marsa à Zéralda, qui ont les pieds dans l'eau, ne daigne intégrer dans son plan d'action ou de développement communal, un projet de création d'une piscine open air en alimentant les bassins avec l'eau de mer, ce qui n'est pas moins économique? Une initiative qui, non seulement, constitue un loisir et un palliatif – aux plages impropres à la baignade – pour certaines familles, mais capitalise l'infrastructure en termes de recettes et de… compétitions ? Hormis la piscine El Kettani (fermée actuellement pour travaux) et une autre – de l'ex-RUA – à un lancer de pierre, dans le port d'Alger, qui datent de l'époque coloniale, nos élus, eux, préfèrent surfer à côté de la piste.
