Aviez-vous reçu une réponse de la part de Abdelaziz Belkhadem pour votre demande d'audience ? Nous n'avons eu aucune réponse jusqu'à maintenant. On nous a dit que Belkhadem est en congé et rentrera bientôt. La demande d'audience lui a été adressée le 17 août d'une manière officielle au siège du ministère des Affaires étrangères. Nous attendons son retour. Nous ne voulons pas lui forcer la main. La cellule de crise chargée de prendre attache avec l'ensemble des cadres du parti poursuit son travail. Tant que cette dernière n'a pas terminé les consultations, nous ne sommes pas pressés. L'installation des commissions de wilayas de préparation du congrès devrait se faire cette semaine. Mais Belkhadem l'a reportée pour début septembre. Quelle interprétation en faites-vous ? Le message a été reçu et Belkhadem craint de perdre le contrôle du parti. Donc, il s'est donné du temps pour étudier la situation. En tout cas, il a bien fait de reculer la date de cette opération, car ça aurait pu provoquer un affrontement certain au niveau de la base. Cette dernière n'acceptera jamais de s'incliner devant ceux qui étaient les artisans de l'échec du 8e congrès et qui sont responsables de la crise qui a traversé le parti. Parmi eux, Abdelkrim Abada. Vous dites que ce mouvement de la dissidence émane de la base. Peut-on savoir combien de militants charrie-t-il ? Je n'ai aucune idée sur le nombre de militants, mais je suis certain que notre mouvement représente la majorité de la base. Et s'il y a lieu de faire une démonstration, nous la ferons. Nous ne sommes pas des agitateurs ou des gens qui roulent pour des intérêts étroits. Nous ne voulons ni poste de responsabilité ni autre chose que de faire valoir la volonté de la base qui nous a délégués pour parler en son nom. Vous avez annoncé lors de la réunion d'Oran la tenue d'un conclave décisif à Tizi Ouzou. Avez-vous fixé la date ? Nous n'avons pas encore fixé de date. Mais le principe de la tenue de la rencontre de Tizi Ouzou est toujours maintenu. Cette rencontre se tiendra au plus tard dans une dizaine de jours, et ce, dans tous les cas de figure. Si nous pouvons dialoguer avec Belkhadem et sortir avec un consensus, nous annoncerons la fin de la crise lors de cette réunion. Dans le cas inverse, nous officialiserons l'installation de la commission nationale parallèle de préparation du 8e congrès qui sera présidée par Abdelaziz Belkhadem. Nous ne sommes pas contre Belkhadem. Notre seul souci est de faire respecter la volonté de la base, sans laquelle la crise persistera encore. Donc, si Belkhadem poursuit sa démarche, vous irez à un congrès parallèle... Notre démarche consiste à faire prévaloir le dialogue. Mais si le coordinateur national continue à nous ignorer, nous mettrons en application notre plan d'action et de réaction. Nous n'allons pas tenir un congrès parallèle, mais nous irons au même congrès rassembleur avec nos propres congressistes que nous élirons démocratiquement. S'il nous laisse participer, nous respecterons ainsi la décision des congressistes que nous avons élus. S'il nous empêche d'y prendre part, cela veut dire qu'il ne s'agit absolument pas d'un congrès rassembleur, comme il le disait, mais de la pure exclusion, pire que celle de Benflis. Dans ce cas, il assumera seul l'entière responsabilité des conséquences qui en découleront. Et nous prendrons à témoin l'opinion publique et la presse. Et qu'allez-vous faire après ? Nous utiliserons tous les moyens pacifiques et légaux. Nous ne reculerons pas. Nous poursuivrons le combat jusqu'au bout. Le recours à la justice sera incontournable. Je suis contre la violence et l'affrontement. Mais il est difficile de calmer la base qui est en ébullition. Je ne peux pas prédire ce qui pourra se passer.
