Aux parfums de la contrebande D'où viennent tous ces parfums de marque de renom dont le marché local a été inondé ? On peut les acquérir à un prix dérisoire à la place du théâtre. Les effets vestimentaires, dont des chemises, pantalons, costumes, chemises et cravates portant la griffe de grands couturiers d'Europe, y sont proposés à des prix défiant toute concurrence. Les transactions s'effectuent devant des magasins spécialisés dans le commerce du prêt-à-porter qui, eux, paient leurs impôts. Le marché des parfums comme celui des effets vestimentaires est principalement animé par des jeunes et moins jeunes barbus. D'où cette question que d'aucuns se posent, quant à l'efficacité des institutions chargées de veiller aux frontières à la sauvegarde l'économie nationale. Cour des miracles Qui ne connaît pas le marché des voitures d'occasion du vendredi 19 Mai 1956 de Annaba ? Hebdomadairement, s'y rendent plusieurs milliers de citoyens et d'automobilistes. Dans ce souk qui ressemble à la cour des miracles, on trouve de tout en matière d'accessoires automobiles, d'habillements made in, équipements électroménagers et électroniques, restauration et même des jeux de hasard. Il y a même des voitures neuves volées et proposées à l'achat avec de faux papiers à des prix défiant toute concurrence. Il y a aussi les repris de justice et des énergumènes dont la mine patibulaire ne prête à aucune équivoque quant à leurs intentions de nuire. L'un d'entre eux l'a fait vendredi dernier, en agressant un homme âgé pour le dépouiller. Il a eu à le regretter. Poursuivi et attrapé, il a failli être lynché par plusieurs dizaines de personnes. Ce sont les policiers qui l'ont sauvé d'une mort certaine. Opération coup-de-poing A la veille de l'Aïd, une opération d'investigation et de recherche a été lancée par les éléments du groupement de la Gendarmerie nationale dans la wilaya. Pas un seul coin de Annaba, de sa banlieue et des autres communes et localités de la wilaya, fréquenté par les malfaiteurs et les délinquants, n'a été épargné par les gendarmes aidés de la brigade canine. Trafiquants de drogue, port d'arme prohibée, individus recherchés feront les frais de cette opération qui a duré jusqu'à l'heure du s'hour. A El Bouni où la délinquance et la criminalité sont en hausse, plusieurs individus ont été appréhendés en possession de sabres et d'épées, d'autres en possession de drogue et de psychotropes. Les écuries d'Augias Ces derniers jours, les services de sécurité tentent de rattraper un terrain qu'ils avaient perdu devant des délinquants et repris de justice organisés dans les délits et crimes divers. Ils les narguent même à partir des cafés, marchés informels et surtout au quartier Mercis, place forte de la vente et de l'achat des téléphones portables volés. Nargués également à partir des garages et écuries d'Augias, où, le soir venu, garent les charrettes à bras des fruits et légumes et sont déposés les produits issus des vols par effraction et des cambriolages. C'est dans ces lieux incontrôlés et incontrôlables que s'organisent tous les crimes et délits. Toujours les marchés informels La sûreté de la wilaya a lancé ce samedi une opération d'éradication des marchés informels au centre ville. Plus de 130 éléments des différents services de police, des BMPJ, PUP de Annaba, Sidi Amar, Berrahal et El Hadjar ont été mis à contribution. Il était temps. La commune, chef-lieu de wilaya, s'était transformée en un bazar à ciel ouvert. Il permettait à des délinquants organisés dans le vol à la tire, à la roulotte et à l'arraché d'imposer, sous la menace d'armes blanches, leur loi aux citoyens. Le centre-ville libéré Depuis samedi, les quartier Mercis, El Hattab, la Colonne, le marché couvert, les rues Ibn Khaldoun, Emir Abdelkader, Cours de la Révolution et la place du Théâtre ont été libérés. La présence quotidienne de policiers sur les lieux a dissuadé camelots, vendeurs à la sauvette et des fruits et légumes de réoccuper ces places fortes dans un centre-ville enfin libéré. Il reste néanmoins que la situation n'a pas changé à Souk Ellil, souk Edjedj et oued Eddheb. Le commerce informel y occupe encore la voie publique et les habitants continuent à être quotidiennement victimes d'agressions. Milice contre délinquance Annaba, refuge de la pègre de la banlieue (Boukhadra, El Bouni, Oued Nil, Hadjar Dis, Sidi Salem) ou de Beni M'haffeur, la Caroube Kouba, est devenue le théâtre quasi quotidien d'un sinistre festival : « Les malfaiteurs viennent de l'extérieur. Ils commettent leurs forfaits et se sauvent par des rues, ruelles, et autoroutes dont ils connaissent les moindres recoins », explique un officier de police. C'est dire qu'en 2006, Annaba est une plaque tournante du crime. Malgré les efforts consentis par les services de sécurité, l'on n'est toujours pas arrivé à créer les conditions de la chute de la criminalité. « Ouvrir un poste de police dans chaque quartier n'est pas suffisant. Il est également nécessaire que la mansuétude des magistrats cesse vis-à-vis des malfaiteurs. Sollicités, les policiers qui n'interviennent pas doivent être poursuivis », ont affirmé des gérants de magasins de la rue Ibn Khaldoun. Pour défendre leurs biens et leurs clientèles, ils ont décidé de mettre sur pied une milice.