Il y a 23 ans disparaissait Smaïl Yefsah, grande figure du journalisme, assassiné par la horde islamiste à Bab Ezouar en 1993. Sa famille lui a rendu hier un hommage dans son village natal, Tala Amara, (Tizi Ouzou) en présence de nombreuses personnes. Une cérémonie de recueillement et de dépôt de gerbes de fleurs sur la tombe du défunt a été organisée la matinée. Elle a été suivie d'une projection dans la maison familiale d'un film documentaire sur le parcours du journaliste de l'ENTV à travers certaines de ses activités et interventions à la Télévision algérienne, ainsi que les témoignages recueillis par le producteur Hocine Redjala. Abderrahmane, son frère aîné a témoigné que Smaïl avait été sanctionné pour avoir diffusé des contenus dans d'autres langues, autres que l'arabe. «Il était attaché à ses origines et à sa langue et pour avoir outrepassé la consigne de n'utiliser que l'arabe à l'écran, il avait reçu des blâmes. Smaïl adorait son métier qu'il a pratiqué à un moment où c'était dangereux», a-t-il affirmé. Smaïl Yefsah savait qu'il était menacé et que son nom figurait sur une liste des hommes à assassiner. Le 18 octobre 1993, il tomba sous les balles assassines des terroristes. 23 ans après, sa famille garde encore les séquelles de cette tragédie.