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Suez 56 : une réalité qui dépasse la fiction
Publié dans El Watan le 02 - 11 - 2006

Dans un documentaire aussi passionnant qu'un thriller à grand spectacle diffusé sur Arte, les réalisateurs britanniques Dominic Gallagher et William Cobban reconstituent la genèse de la crise de Suez qui mit l'Egypte face à l'agression tripartite d'Israël, de la Grande-Bretagne et de la France.
C'était il y a très exactement cinquante ans, mais l'événement conserve une exceptionnelle résonance tant il rappelle étrangement des faits d'actualité. Au cœur de la confrontation qui s'est soldée par une action militaire franco-britannique contre l'Egypte, le 28 octobre 1956, il y a deux hommes. Il s'agit de Gamal Abdel Nasser, le président égyptien, et du premier ministre britannique Robert Anthony Eden. Anthony Eden voue au Raïs égyptien un ressentiment qui va muer en haine féroce. Nasser, qui n'a que 38 ans au moment des faits, a une immense ambition pour son pays qu'il veut extirper de la pauvreté. Il nourrit entre autres projets grandioses celui de bâtir le barrage d'Assouan qui fournirait à l'Egypte les capacités d'un décollage historique. Cette réalisation nécessitait un financement dont Nasser pensait qu'il serait en grande partie assuré par les pays occidentaux, notamment par la Grande-Bretagne. Ce que Nasser ne savait pas, c'est que le nouveau Premier ministre britannique Anthony Eden le voyait d'un mauvais œil. Le Raïs égyptien n'envisageait pas moins que de libérer la Palestine et il avait pour cela besoin d'armes.Chose qui, lui ayant été refusée par les Occidentaux, avait conduit Nasser à se rapprocher de l'Union soviétique qui répondra favorablement à ses besoins. Du coup, Nasser devenait dangereux pour Anthony Eden qui décidera de sa perte en confiant aux services secrets britanniques la mission d'assassiner le Raïs égyptien. Anthony Eden argumentait que la liquidation physique de Nasser serait une libération pour le peuple égyptien. Il s'appuyait sur le rapport dans ce sens d'un agent infiltré dans le régime égyptien, Lucky Break, qui recommandait par exemple d'empoisonner le café de Nasser ou de répandre des gaz mortels dans le système de climatisation des endroits où il vivait. Nasser parvint à déjouer ces tentatives. Il préparait par ailleurs une riposte aux mesures de coercition décidées par les Occidentaux. Il avait décidé, dans le plus grand secret, de nationaliser le canal de Suez, compagnie franco-britannique dont les profits immenses échappaient totalement à l'Egypte. Nasser comptait sur l'effet de surprise et il parvint à cet objectif en s'assurant le contrôle de la compagnie du canal de Suez en juillet 1956. Trois mois plus tard, c'était la guerre. De connivence avec le chef du gouvernement français Guy Mollet, Anthony Eden avait imaginé un scénario qu'il croyait idéal. Dans un premier temps, Israël attaquait l'Egypte. Cela donnerait le prétexte à la coalition franco-britannique d'intervenir pour soi- disant protéger les intérêts des deux pays, mais avec l'arrière-pensée de renverser le régime de Nasser. Ce plan machiavélique ne pouvait pas échouer dans l'esprit d'Anthony Eden, concepteur du complot contre Nasser. Mais contrairement aux attentes du Premier ministre britannique, son coup de force ne reçut pas l'assentiment des Etats-Unis. Bien au contraire, le président américain Eisenhower se démarquait de cette action aventureuse exécutée dans la précipitation. Anthony Eden n'avait pas calculé que son action militaire contre l'Egypte allait donner l'occasion à l'Union soviétique d'entrer en scène au Proche-Orient en brandissant la menace du recours à l'arme atomique. Anthony Eden comprit vite que la crise de Suez pouvait avoir des conséquences catastrophiques pour l'humanité. Il n'eut d'autre choix que de battre en retraite et de voir Nasser le contrecarrer. Le Premier ministre britannique ne se remit jamais de ce cuisant échec. Il sera bientôt remplacé par Harold Mc Millan qui tentera tant bien que mal de redonner à la Grande-Bretagne son lustre perdu. Sorti grandi de l'épreuve, Nasser parviendra à accomplir sa vie après la nationalisation du canal de Suez : il put édifier le barrage d'Assouan qu'Anthony Eden avait tenté d'empêcher. Autant que des personnages historiques, les deux hommes auraient pu être les héros d'un roman à la John Le Carré ou d'une fresque hollywoodienne. Dans une histoire où la réalité dépasse la fiction.

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