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«Priorité et intérêt pour des jeunes»
Alain Ramette. Directeur de l'Institut français d'Oran
Publié dans El Watan le 24 - 12 - 2016

Actuel directeur de l'Institut français d'Oran, Alain Ramette a occupé le même poste en Roumanie (Iasi), mais aussi au Japon (Yokohama). Il nous explique dans cet entretien les différences d'approche entre les pays et nous livre les projets qu'il compte initier localement.
Vous avez occupé le poste de directeur des Instituts français dans d'autres pays et les contextes sont différents. Comment appréhendez-vous le travail en Algérie, en général, et ici à Oran, en particulier ?
C'est toujours différent, bien sûr, parce qu'on ne fait pas seulement la promotion de la culture française. Il faut aussi que cela corresponde aux attentes du pays dans lequel on se trouve. Ici, c'est vrai qu'il y a une histoire particulière qui rend les choses à la fois plus faciles, puisqu'il y a quand même une francophonie très présente, et puis un peu difficile, parce que le passé n'a pas été toujours serein. Au Japon, par exemple, la difficulté c'est que, justement, ce n'est pas du tout un pays francophone.
Les Japonais ont une vision particulière de la France. Ils attendent des choses très classiques pour nous. Pour eux, la France c'est, par exemple, Edith Piaf, ou alors un petit peu la «Nouvelle vague» (dans le domaine du cinéma, ndlr). Ce sont un peu des clichés, alors qu'ici il y a des attentes beaucoup plus contemporaines. Les jeunes veulent entendre des choses modernes, avant-gardistes dans certains domaines. Il y a des dynamiques que je découvre ici, tel le slam, le hip-hop, etc. Pour moi, c'est aussi une façon d'apprendre de nouvelles choses.
Au Japon, j'avais beaucoup appris sur la danse contemporaine, parce que cette pratique intéressait beaucoup les Japonais. Ils étaient très bons. En Roumanie, j'ai découvert l'opéra, parce que dans ce pays il y a encore des opéras avec des orchestres de fonctionnaires, comme à l'époque communiste. Ils font des choses vraiment très intéressantes. A Oran, je pense que ce seront les activités, ou les intérêts des jeunes ou des très jeunes, sur lesquels je vais travailler beaucoup plus.
En venant à Oran, aviez-vous déjà une idée de ce que vous alliez entreprendre ?
En fait, l'idée, quand on arrive en poste quelque part, c'est déjà de rencontrer le plus possible de ce que j'appelle les acteurs de la vie culturelle: des artistes, mais aussi des représentants des institutions nationales et locales, la mairie, la préfecture (la wilaya, ndlr), la Chambre de commerce, les universités. Tous ces gens-là, il faut les rencontrer, les écouter et, après, il faut élaborer une programmation qui réponde aux attentes. Ce que je vois tout de suite, depuis que je suis là (trois à quatre mois), c'est que les Algériens adorent le débat d'idées, discuter, se disputer même... On sent que c'est dans l'ADN.
Donc, nous allons proposer des choses dans ce sens-là, mais à différents niveaux. Nous aurons, je pense aussi, une programmation qui puisse paraître parfois élitiste, mais qui est destinée à des universitaires, des chercheurs. Nous allons essayer de le faire, mais je pense qu'il faut aussi avoir des débats un peu grand public, c'est-à-dire dans un format moins académique, et c'est la direction vers laquelle je penche. Mon grand projet ici c'est de refaire le patio de l'institut, pour créer un lieu plus convivial, un petit peu à l'algérienne, avec des banquettes tout autour, un peu comme la pièce dans laquelle on se réunit à la maison.
La programmation sera très souple. Pour l'instant, j'ai un titre provisoire pour ces manifestations. Je voulais les appeler «Les siestes oranaises» et mon idée c'est de faire cela les jeudis après-midi, en fin de journée, juste avant le week-end, entre 17h et 19 h, par exemple. Nous allons proposer des activités, mais de manière un peu informelle. Par exemple, qu'il y ait des jeunes qui viennent nous parler de l'actualité, qu'il y ait une mère de famille qui nous présente, je ne sais pas moi…, la cuisine traditionnelle, des choses comme cela.
Donc, pour élaborer une programmation comme celle-là, j'essaye de rencontrer vraiment le plus de gens possible. Ce que je voudrais, c'est que le patio de l'institut, sur la rue Larbi Ben Mhidi, devienne une petite oasis pour des rencontres, qu'il y ait aussi des jeunes, des lycéens, des collégiens, qui viennent et avec lesquels nous allons essayer de trouver des activités. Il faut évidemment que nous leur proposions des activités qui les intéressent.
Nous allons voir de quelle manière. J'ai déjà des idées, mais il faut que cela mûrisse en même temps que l'ménagement du patio. Je voudrais qu'on puise faire éventuellement des petites projections en extérieur, mais, comment dire, avec une jauge, comme on dit dans les salles de spectacles. Il faudrait que ce soit presque familial, 40 à 50 personnes, ce sera des petites choses, qui évolueront par la suite. Et puis je voudrais aussi qu'on remette en place une programmation pour la galerie de l'institut, à partir des travaux d'artistes locaux que je commence à rencontrer et qui en expriment le besoin.
On voit bien que ça manque un peu. Nous attendons tous que le Mamo ouvre. C'est sûr que ce serait un rêve d'avoir un partenariat avec ce musée d'art moderne pour pouvoir faire venir des artistes français. Certains ont, soit des attaches, soit un intérêt, pour l'Algérie ou la région oranaise. J'en connais déjà, car j'ai déjà des demandes. Il y en a beaucoup qui aimeraient montrer ce qu'ils ont appris en France en revenant exposer ici. Je n'ai pas encore vu les locaux, j'aimerais bien aller les voir assez vite.
On parle également d'une médiathèque numérique. Où en est-on ?
Nous allons mettre en place des points d'accès à ce qui s'appelle «la Culturethèque», c'est une médiathèque numérique, et ce sera accessible via un mot de passe à tous les gens qui sont abonnés à la médiathèque de l'institut. Ils pourront, à partir de chez eux et sur un ordinateur, consulter des quotidiens comme Libération, qui est en accès libre, des magazines divers (femmes, jeunes, photos, design, art), etc. On trouve des magazines, mais aussi tous les derniers romans en lecture libre, des documentaires, de la musique, etc.
C'est une vraie médiathèque numérique. Nous allons ouvrir six points d'accès sur place à l'institut pour les abonnés qui ne disposent pas forcément d'un ordinateur chez eux. Ici, le projet sera prêt en début d'année (2017). C'est l'Institut de Paris qui a négocié les droits avec les éditeurs.
L'avantage, c'est que 100 personnes peuvent, par exemple, consulter le même magazine en même temps. L'abonnement papier coûte cher et il est aussi difficile d'élaborer une politique d'achat, parce qu'on va acheter des choses très spécialisées, mais qui risquent de ne pas être ou alors très peu regardées. Nous allons garder la version papier pour certaines publications, mais le lancement de cette «Culturethèque Algérie», car elle est adaptée et contient déjà un accès vers le journal El Watan, fait partie de mes priorités. .


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