L'Algérie participe à Abuja à une réunion africaine de haut-niveau sur la lutte antiterroriste    Attaf reçoit le président de la Chambre canadienne des communes    Une délégation de la Chambre des communes du Canada en visite en Algérie    Ghaza: le bilan de l'agression sioniste s'élève à 34.262 martyrs    La Jamaïque reconnaît officiellement l'Etat de Palestine    Rakhroukh donne le coup d'envoi officiel des travaux d'extension du port d'Annaba et de réalisation d'un quai minéralier    Biskra: les médias conviés à une visite guidée du Centre de Formation des Troupes Spéciales    "Nous nous emploierons à exploiter le sel provenant du dessalement de l'eau de mer"    Numérisation du secteur du Travail: Bentaleb visite plusieurs organismes    Coupe d'Algérie (demi-finales): le MC Alger renverse le CS Constantine et accède à sa 10e finale    Parquet de la République: ouverture d'une enquête suite à l'effondrement du plafond d'une classe dans une école primaire à Oran    Tamanrasset: 7 morts et 15 blessés dans un accident de la route    Algérie/Tunisie: Journée d'information sur la pêche au profit des investisseurs des deux pays    Ouverture des coffres contenant les livres de l'érudit Cheikh Abdelhamid Ben Badis offerts comme Wakf à Djamaâ El-Djazaïr    Festival national du théâtre universitaire "Mahieddine Bouzid": la pièce "Moutaham" de l'université de Sidi Bel Abbes décroche le prix de la meilleure représentation complète    « L'Occident s'est engagé sur la voie du suicide collectif »    Le ministre espagnol des Affaires étrangères exige un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza    À Istanbul, une manifestation a été organisée à l'occasion de la visite de Steinmeier    Une mission d'information provisoire de l'APN effectue une visite dans la wilaya    Mondiaux du 20 km/marche : Le tandem algérien Aloui-Azzi 56e au relais-mixte    La JSES bat l'OMA et se rapproche du dernier carré    Championnat d'Afrique de volley : Le WAT termine neuvième    L'appréciation du dinar algérien passe par l'accroissement de la production et de la productivité    La Hongrie bloque l'octroi de 2 milliards d'euros de l'UE    Le ministre de la Justice insiste sur la fourniture de services de qualité aux citoyens    Saisie de plus d'un quintal de viande rouge    Une bande de trafiquants de psychotropes neutralisée    Rebondissement dans l'affaire de la famille de l'ex-gendarme menacée de se retrouver à la rue    De nouvelles plate-formes pour une meilleure prise en charge des préoccupations des citoyens    Un terroriste abattu et des armes récupérées à Médéa    « Occupation française et résistances dans le Sud-Ouest algérien »    En hommage au moudjahid Ibrahim Ag Abekda    Le 6e Festival du rire «Algé'Rire» s'ouvre le 30 avril    Championnat d'Afrique des clubs vainqueurs de coupe de handball (quarts de finale dames): Le HCBC El Biar éliminé par Petro Atlètico    Sidi Bel Abbes : transformer le théâtre universitaire en un produit commercialisable    Match USMA/RS Berkane: la décision de la CAF attendue au plus tard mercredi    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80        L'ORDRE INTERNATIONAL OU CE MECANISME DE DOMINATION PERVERSE DES PEUPLES ?    Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Le diktat des autodidactes    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    El Tarf: Des agriculteurs demandent l'aménagement de pistes    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le point du samedi
Contre la corruption, l'Etat de droit
Publié dans El Watan le 11 - 11 - 2006


La corruption, d'aucuns en conviendront, est un phénomène universel qui transcende allégrement les aires culturelles au moins autant que les systèmes économiques. Echappant à ces deux variables lourdes du comparatisme, les pratiques de la corruption se propagent tout aussi bien dans les économies de marché qu'à l'ombre de l'économie planifiée, dans les traditions religieuses comme dans les cultures laïques. Si le phénomène est à ce point universel, son ampleur, elle, diffère cependant considérablement d'un Etat à un autre. Par quoi peut alors s'expliquer cette dissemblance ? La lecture du baromètre de la corruption laisse poindre la corrélation de ce phénomène avec une autre variable : l'Etat de droit. L'ampleur de la corruption semble en effet suivre une courbe inversement proportionnelle à celle de la démocratie : moins il y a de consécration de l'Etat de droit, d'institutionnalisation des principes de la démocratie représentative et de densification de la société civile dans un pays, plus il y a de la corruption et de la vénalité. L'existence de la corruption dans les pays dotés d'un Etat de droit semble invalider la pertinence de cette corrélation - et, partant, faire le miel de la faconde illibérale. Il n'en est rien. Sans égaler l'ampleur qu'elle peut atteindre dans les Etats de non-droit, la corruption qui se pratique dans les Etats de droit exprime l'« imparfait démocratique », l'écart entre la majesté de la règle et le déficit de son application. Or la règle de l'Etat de droit n'énonce pas l'usage privatif des biens publics, la confusion entre caisse publique et caisse privée, l'assimilation d'une fonction publique en droit de ponction -comme cela est précisément le cas dans les régimes ploutocratiques, patrimonialistes et autoritaires -, mais bien plutôt la préséance du constitutionnalisme, le renforcement du contrôle juridictionnel et l'élargissement de la légalité. L'Etat de droit n'est pas l'Etat de n'importe quel droit ; il est, pour reprendre Blandine Kriegel, celui qui sépare l'économie de la politique et congédie toute forme domaniale du pouvoir. Au fondement doctrinal de l'Etat de droit, se loge l'un des principes fondateurs du libéralisme politique : la séparation des pouvoirs. En consacrant l'indépendance du pouvoir judiciaire, le libéralisme politique qui est au principe de l'Etat de droit assure en effet le renforcement du contrôle juridictionnel sur l'administration, la société politique, le marché, la société civile. En instituant l'indépendance des juges, l'Etat s'arme d'un instrument légal de lutte contre la corruption. C'est la liberté des juges - et non les règlements de comptes claniques - qui permet aux régimes démocratiques de lutter avec efficience contre la corruption. En Italie, démocratie qui a connu un taux élevé de corruption, c'est l'initiative indépendante de quelques juges qui a permis le lancement, en 1992, de l'opération « mani pulite » (mains propres), laquelle a abouti à la chute de la 1re République. C'est aussi l'action indépendante de juges d'instruction qui a permis le dévoilement, en France, des mécanismes de financement occulte des partis politiques. Bref, la démocratie est perfectible et c'est en puisant dans son socle normatif que l'Etat de droit s'immunise davantage contre les pratiques occultes, corruptives et maffieuses. Mais il est une autre ressource qui permet à l'Etat de droit de mieux lutter contre la corruption : la société civile. Dans son Making Democracy Work. Civic Tradition in Modern Italy (1993), Robert Putman, professeur de sciences politiques à l'université de Harvard, en a établi l'éloquente démonstration : la probité publique et l'efficience institutionnelle sont proportionnelles à la densité du capital social (intensité des liens associatifs) ; plus celui-ci est important, plus celles-là sont grandes. L'Etat de droit, à l'opposé de l'Etat absolutiste, repose sur l'affirmation des droits fondamentaux de l'individu. Cette limitation de la puissance de l'Etat par le respect des droits des individus a fait de l'Etat de droit un Etat d'individus citoyens et de la société civile une société d'individus qui dispose de droits civiques, soumettant in fine le premier aux exigences de la seconde. L'espace public, qui naît entre les deux, joue le rôle d'un système d'alerte. C'est là où le rapport, établi plus haut, entre corruption et Etat de droit, revêt tout son sens pratique : la corruption sévit le plus là où la séparation des pouvoirs et la société civile y sont abhorrées par le système de gouvernement.

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.