Les festivités sont organisées au village Aït Salah dans le respect des traditions héritées. L'association culturelle Tagmats du village Aït Salah, dans la commune de Bouzeguène, à une soixantaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, a organisé, samedi dernier, les festivités du Nouvel An amazigh, Yennayer 2967. Les cérémonies ont été concentrées sur la grande place, au centre du village, où ont été installés plusieurs chapiteaux qui ont abrité les objets exposés par des associations culturelles ainsi que des produits destinés à la vente, notamment l'huile d'olive de saison. Dès le début de la matinée, latroupe folklorique Idheballen a commencé à déclamer des airs musicaux, créant, dans la foulée, la joie dans le village. Après la cérémonie d'ouverture opérée au niveau du foyer de jeunes du village, par la présidente de l'association Tagmats, Mme Achit Saïda, une déambulation à travers les ruelles du village a démarré sous des airs musicaux des Idheballen ponctués de youyous. Des haltes sont opérées devant une fontaine du village et la mosquée avant d'entrer dans une maison ancienne, superbement préservée dans le style initial. A l'intérieur, une dizaine de femmes étaient occupées à la reproduction des pratiques ancestrales, notamment celles qui consistaient en la préparation du repas de Yennayer dans une grosse marmite en terre qui bouillait sur un feu de bois et d'où s'échappaient les effluves d'un bouillon aux «sept légumes» agrémenté de volaille. Des femmes d'un certain âge, reproduisaient, en chantant, le travail de la laine, l'écrasement du grain à l'aide d'un moulin en pierre ainsi que la transformation traditionnelle du lait (asendu). Les visiteurs ont, ensuite, assisté à la première coupe de cheveux d'un enfant âgé de moins d'un an, opérée par le grand-père, selon la tradition. «L'arrivée de Yennayer est toujours accueillie avec une grande joie», nous a raconté Nna Tassadit At Rabah, âgée de 84 ans, venue scruter les objets agricoles exposés par l'association Sebaâ Zzbari (Les sept enclumes) d'Ihitoussène. «Dans le temps, dès l'approche de Yennayer, on repeignait l'intérieur de la maison avec de la terre glaise (thumlit) pour redonner aux murs la brillance initiale et on changeait les trois pierres de l'âtre (inyen) sur lesquels on posait la marmite en terre. On préparait et on partageait un repas à base de couscous et de légumes secs variés. On ajoutait de la volaille de basse-cour. On préparait une grande quantité de nourriture pour symboliser l'abondance pour la prochaine saison agricole», a ajouté Nna Tassadit. L'association Tagmats Nath Salah, a, par la suite, convié tous les invités et les villageois au déjeuner de Yennayer.