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Emmanuel Macron : Dans le tunnel de la «meurtrissure»
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Publié dans El Watan le 17 - 02 - 2017

Après la déclaration du candidat Emmanuel Macron depuis Alger, la classe politique de droite stipendie l'idée même de réfléchir aux dégâts de la colonisation.
«La France a importé la Déclaration des droits de l'homme en Algérie, mais elle a oublié de la lire…» Ces propos, fort judicieux, prononcés par le candidat à la présidentielle Emmanuel Macron à Alger ont été gommés par l'impact de la phrase choc sur la colonisation «crime contre l'humanité». La plupart des commentateurs considèrent qu'il y a là un changement de braquet pour un candidat qui jusqu'alors se présentait comme consensuel.
En d'autres termes, dénoncer la barbarie coloniale, qui est un fait avéré, reviendrait à casser les codes bien-pensants. Alors que certains éditorialistes «décomplexés» prônent d'éviter la pensée unique, les propos de Macron ont été accueillis par une barrière de boucliers contre ce qu'il ne faudrait pas dire. Les télés et radios en continu ont amplifié ce sentiment en se posant la question de ce qu'est juridiquement un «crime contre l'humanité», érigeant ainsi un contre-feu face à ce que la chaîne LCI considérait comme «la première erreur de Macron».
Même si Macron justifiait ses propos en disant qu'il ne voyait pas comment on pouvait aujourd'hui justifier la colonisation, la classe politique de droite et d'extrême droite a rejeté l'intention humaniste avec des tirs groupés. Alors que nombre d'enquêtes sociologiques suggèrent si la population française aurait à cœur de tourner la page avec lucidité et vérité, certains cultivent la haine. Pourtant, les effets postcoloniaux se manifestent dans certaines cités périphériques laissées pour compte.
Depuis la colonisation jusqu'aux excès de certains policiers qui brutalisent des jeunes des quartiers de façon éhontée, il y a un pas que le refus de la reconnaissance de l'histoire cultive et maintient en l'état. Emmanuel Macron en intervenant sur cette question cruciale qui pèse entre l'Algérie et la France a pris date d'une réelle normalisation entre les deux pays et surtout de ses habitants auxquels il a parlé directement depuis Alger.
Lui qui est issu du sérail socialiste clôt avec les atermoiements de ces prédécesseurs, à commencer par François Mitterrand, incapable, après son élection en 1981, d'améliorer les choses. L'actuel président, François Hollande, bien qu'arrivé en fin de son mandat finalement unique, n'a lui non plus pas vraiment avancé. Tout au plus avait-il dénoncé en 2012 devant le Parlement algérien un système colonial «injuste et brutal», regrettant sans les condamner «les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien».
C'est dire la difficulté à reconnaître le tourment infligé au peuple algérien, les brimades, les spoliations, les enfumages dans les grottes, les exécutions sommaires lors de l'invasion française et à chaque insurrection, la destruction des lieux de culte, le statut personnel, le code de l'indigénat, et pour finir, la violence de la guerre entre 1954 et 1962. La droite, après le geste fort du candidat Macron, n'a pas eu de mots assez puissants pour en rester au statu quo, au nom, estiment-ils, de ce qui a été réalisé en Algérie (vieille thématique tenace).
Au nom de la souffrance des pieds-noirs qui ont tout quitté en 1962 et, pis encore, au nom des harkis, sans dire qu'ils sont eux-mêmes le fruit des ravages sociaux de la colonisation sur le temps long, de 1830 jusqu'au déclenchement de la guerre du 1er Novembre 1954. Incroyable a été le tweet de Gérard Darmanin, très proche de Nicolas Sarkozy : «Crachats inacceptables sur la tombe des Français tirailleurs, supplétifs, harkis morts pour la France qu'ils aimaient»… Terrible aveu de la persistance de l'idée d'éternelle Algérie française. Surprenante amnésie sur les décennies d'écrasement de tout un peuple qui, forcément, devaient aboutir à l'indépendance du pays, comme déjà l'avait pressenti l'Emir Abdelkader le jour-même de sa reddition.
Le refus de la repentance
François Fillon, candidat de la droite, a jugé ces propos «indignes d'un candidat à la présidence de la République», refusant une «repentance permanente indigne». Lui qui est pris dans un bourbier d'affaires d'emplois fictifs, dont les Français jugent flagrante l'immoralité de la pratique, il a estimé que «ça veut dire qu'Emmanuel Macron n'a aucune colonne vertébrale». Signe que cela gêne, même le monsieur Algérie qui a servi l'ancien président Sarkozy aussi bien que François Hollande y va de sa petite dénégation : «Opposer les Français, ressortir ces histoires pour diviser, pour remobiliser, je vois bien les soucis électoraux qu'il y a derrière tout ça.
Ce n'est pas digne d'un chef d'Etat d'aller agiter des cicatrices qui sont encore très douloureuses.» On soulignera le terme «ressortir», comme si les Algériens avaient oublié le tunnel noir de l'exploitation, de la meurtrissure et du déni ! Au Front National, parti d'extrême droite anti-algérien par nature, il ne fallait pas s'attendre à des gentillesses.
L'égérie Marion Le Pen, la nièce de Marine, candidate à l'élection présidentielle, a déjà le mot qui tue à la bouche, fustigeant également la repentance. Wallerand de Saint-Just, trésorier du parti d'extrême droite, a accusé M. Macron de «tirer dans le dos de la France». Ou encore : «Macron ne méprise pas seulement la France, il la déteste ! Odieux gourou…», tweeté par Joffrey Bollée, directeur de cabinet de Florian Philippot, le vice-président du FN.
Le tweet de trente seconde, élégante manière de balayer 130 ans de colonisation en Algérie et les décennies de violation du reste de l'Afrique. Parmi les nombreuses autres réactions outrées, celle d'Eric Ciotti, l'un des chefs de file de la «nostalgérie» : « En accusant la France de crime contre l'humanité sur une chaîne algérienne, Macron commet une faute politique et historique grave !» Ce terme de «faute» faisant partie des éléments de langage que le candidat Fillon a demandé à ses lieutenants de faire passer dans l'opinion.
Peine perdue, car face à tous les sujets de préoccupation franco-français, dans une campagne électorale que beaucoup de commentateurs jugent «folle», aucun journal de la presse quotidienne régionale (que d'aucuns qualifient de vrai baromètre de l'opinion publique), ni nationale, n'a fait de gros titres sur cette déclaration. Tout passe si vite qu'on est déjà passé à autre chose. Hier matin, le parquet financier annonçait qu'il excluait un classement sans suite de l'enquête visant Fillon.


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