Sur les 52 têtes de liste RND, sept sont issus du monde économique. Ces hommes d'affaires sont, selon Seddik Chihab, porte-parole du parti, tous des militants qui activent sous les couleurs RND depuis pratiquement sa création. Il n'y a pas eu, insiste-t-il, de «parachutage». «Les listes ont été établies par les structures locales du parti et validées par Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND», a insisté Chihab Seddik. Ainsi, donc, aux côtés des géants de l'industrie de l'électroménager, on trouve également les chefs d'entreprise de la Mitidja. A Blida, c'est le célébrissime Tayeb Zeraïmi, patron de Semoulerie industrielle de la Mitidja (SIM), qui pilote la liste RND. De l'avis de tout le monde, cet industriel, qui active surtout dans le secteur de l'agroalimentaire, n'a aucun antécédent avec la justice et ne traîne pas de casseroles. Seulement, il faut reconnaître que c'est la première fois que le parti d'Ahmed Ouyahia s'appuie sur la confection des listes électorales sur un homme d'affaires de la réputation et l'envergure de Zeraïmi. Ahmed Ouyahia, qui a toujours défendu le droit des hommes riches à faire de la politique, a rassuré que son parti n'a jamais pris de position hostile aux détenteurs de l'argent avec la condition que cet argent soit «propre». Bien au contraire, il a souhaité la bienvenue, au sein du RND, aux entrepreneurs honnêtes qui veulent investir le champ politique et s'est réjoui de voir Smaïl Benhammadi conduire la liste du RND à Bordj Bou Arréridj. Smaïl Benhammadi, frère de Moussa Benhammadi, ancien ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, est connu, en plus de son activité comme gérant de la société Altrapco, qui dépend du groupe familial, pour avoir mené à terme, et ce, à plusieurs reprises, la campagne électorale du président Abdelaziz Bouteflika. Smaïl Benhammadi dirige une entreprise familiale dans le secteur de la distribution. Il possède une importante briqueterie et un complexe de fabrication de matériels électroniques domestiques (téléviseurs, démodulateurs, antennes,...) et trois entreprises dans le secteur du BTP. S'agissant de la ville d'Adrar, c'est Maazouzi Mohamed, un entrepreneur, qui sera tête de liste. Ces trois candidats n'ont jamais été députés ni prétendu à la députation. Quant aux quatre autres hommes d'affaires, ils ont déjà à leur actif un ou deux mandats parlementaires, ils étaient ou bien des anciens députés ou alors des sénateurs. C'est le cas de l'universitaire et entrepreneur Torchi Boudjemaa, qui rempile pour un troisième mandat dans la wilaya de Mila. A Tiaret, c'est le député sortant Bekhairi Hamid, un entrepreneur, coordonnateur de wilaya et membre du conseil national. Dans la ville de Constantine, le RND a choisi le jeune entrepreneur Chenini Djamel pour piloter, comme en 2012, la liste du parti et enfin à El Tarf, le meneur de la liste RND n'est autre que l'ancien sénateur et homme d'affaires Maizi Boubekeur. Au RND, il n'y a pas de «gens de la chkara, ni l'argent de la drogue ou du conteneur et encore moins de l'import-import ou de la corruption. Ces hommes d'affaires activent légalement», se défend Seddik Chihab.