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Le discours officiel aux antipodes de la structure des échanges
Coopération algéro-tunisienne
Publié dans El Watan le 13 - 03 - 2017

Une délégation de plus d'une centaine d'opérateurs économiques algériens, intervenant dans le secteur du bâtiment, une vingtaine d'opérateurs de la région de Annaba ont pris part au Salon méditerranéen du bâtiment Medibat 2017, qui s'est tenu du 8 au 11 mars à Sfax (Tunisie), selon Mabrouk Zane, responsable du département animation et coopération à la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) Seybouse-Annaba.
Nos businessmen, qu'ont-ils bien pu apporter dans leurs bagages, à leur retour de cette 2e ville et pôle économique de Tunisie, à part quelques objets souvenirs et des commandes foisonnantes de matériaux de construction issus des usines tunisiennes.
Eux qui ne sont pas à leur première participation à l'une des plus importantes manifestations biennales économiques en Tunisie, voire dans toute la région (421 entreprises représentant 8 pays, 54 882 visiteurs en provenance de 52 pays en mars 2014). Elle en est à sa 14e édition et l'on demeure toujours loin, très loin, du postulat «gagnant/gagnant».
Mieux : plus d'une fois, une «journée Algérie» y était organisée pour, ne cesse-t-on de dire et de répéter, «insuffler une nouvelle dynamique au développement de l'investissement et les échanges commerciaux entre les deux pays». Or, sur le terrain, les inégalités dont se distinguent ces échanges ont de tout temps pris largement le dessus sur les liens culturels et historiques de fraternité et de voisinage brandis à chaque fois que l'occasion est donnée aux politiques des deux pays, la dernière étant la visite officielle effectuée jeudi passé -9 mars- par Abdelmalek Sellal, à Tunis, où il a coprésidé, avec son homologue Youssef Chahed, la 21e session de la Grande commission mixte algéro-tunisienne.
Les travaux de cette réunion lors de laquelle les deux parties devaient procéder à «l'évaluation des relations bilatérales ainsi que des perspectives de leur consolidation dans les domaines politique, sécuritaire, économique et social», ont, d'ailleurs, été sanctionnés par la signature de huit accords de coopération et de mémorandums incluant l'ensemble des secteurs d'échange.
Des investissements insignifiants
En Algérie, le commerce est une priorité et dans le milieu du commerce tunisien, l'Algérie est une priorité. Pour preuve : A eux seuls, 756 exportateurs tunisiens contrôlent 77% des ventes tunisiennes en Algérie pour l'équivalent de 113 millions de dinars tunisiens (TND). Aussi, sur un total de 600 millions TND, représentant le volume des investissements tunisiens à l'étranger, seulement 187 millions sont réalisés en Algérie. Inversement, 96% des exportations algériennes à destination de la Tunisie sont à l'actif du secteur des hydrocarbures (gaz surtout), alors que nos achats sont variés et portent essentiellement sur les produits destinés à l'industrie chimique, au bâtiment (matériaux de construction, équipements et autres), des machines et équipements agricoles, du matériel informatique et électronique, des produits agroalimentaires et pharmaceutiques, cuir, bois, papier…
Quant aux investissements algériens en Tunisie, ils sont plus qu'insignifiants. Le légendaire patriotisme économique y est érigé en principe sacro-saint pour protéger le produit local, d'ailleurs de plus en plus prisé par les 1,5 à 1,8 million d'Algériens qui partent, chaque année, à la recherche du bien-être, chez le voisin où le secteur du tourisme est déterminant, pour ne pas dire vital, pour l'économie du pays ; il fait vivre près d'un cinquième de la population et pèse plus de 14% du PIB.
C'est dire que les discours officiels de bonnes intentions prêchant, à chaque fois -la dernière jeudi passé-, l'ouverture d'une nouvelle ère de coopération mutuellement profitable, ne se reflètent quasiment jamais au niveau des échanges entre les deux pays. Le déséquilibre de la structure de ces échanges en faveur du voisin de l'Est demeure flagrant. En effet, alors qu'avec les autres pays de la région la balance commerciale algérienne est toujours positive, elle marque un déficit constant avec la Tunisie.
Un volume d'échanges de près de 2 milliards d'euros
Globalement, le volume des échanges algéro-tunisiens oscille entre 1,5 milliard et 2 milliards d'euros. L'Algérie, faut-il le souligner, a, de tout temps, œuvré à privilégier la coopération commerciale avec le voisin tunisien au détriment des autres pays de l'UMA. Pour preuve, à son initiative, un accord préférentiel, signé à Tunis le 4 décembre 2008, est en vigueur depuis mars 2014. L'instauration de cet accord, nous expliquait dans une précédente déclaration un cadre de l'Inspection principale chargée du contrôle des opérations commerciales des Douanes du port de Annaba, s'inscrit dans la perspective de l'instauration d'une Zone de libre-échange multilatérale (ZLE) à l'échelle de l'UMA. L'initiative algérienne devait permettre de réactiver le processus de création de la ZLE, un projet gelé depuis plus de deux décennies pour des raisons inexpliquées.
La même source nous avait précisé que les règles fondamentales de son institution devaient initialement être indiquées dans le cadre de la Convention commerciale et tarifaire (CCT), signée en mars 1991, par les cinq pays membres.
Depuis, les échanges commerciaux intermaghrébins étaient régis par cette CCT qui stipule, entre autres, l'exonération des produits d'origine locale des droits de douane et des impôts et taxes d'effet équivalent, à l'exception des taxes affectant les productions locales et, éventuellement, une taxe compensatoire. Les parties contractantes s'étaient également engagées à s'interdire de prendre des mesures de dumping et de subventions à l'exportation. Toutefois, parmi les protocoles d'application relatifs à ces clauses, celui du certificat d'origine des produits échangés était le plus déterminant. «Les produits exportés par chaque partie doivent être accompagnés d'un certificat d'origine établi selon un modèle unifié et agréé.
Ce certificat doit être visé et contrôlé par les autorités douanières du pays exportateur.»
Mais la défaillance de certains partenaires comme la Tunisie, en termes de respect de l'éthique douanière qui s'était traduite par l'introduction sur notre territoire de produits non maghrébins accompagnés de faux certificats d'origine, ou l'exportation de produits d'origine algérienne sous des labels tunisiens (dattes et certains produits sidérurgiques, entre autres), avait poussé l'Algérie à geler la CCT à partir de la fin des années 1990. D'où la mise en œuvre d'un nouvel accord commercial préférentiel liant, depuis mars 2014, les Douanes algériennes et leurs homologues de l'autre côté de la frontière. L'objectif étant de hisser le partenariat commercial à un meilleur niveau. Dans cette perspective et aux fins de répondre plus efficacement aux besoins de mobilité des filières de production des deux pays, a été prévu par les autorités algériennes, dans le cadre du schéma directeur à l'horizon 2025 de développement du rail, un ambitieux programme d'interconnexion avec le réseau ferroviaire tunisien, exclusivement dédié au transport de marchandises.
Remise sur rail
C'est justement dans le domaine ferroviaire et depuis Sfax que pourrait s'offrir l'occasion à nos voisins de faire preuve de plus d'enthousiasme envers le produit «made in Algeria», même s'il ne l'est pas entièrement. Les représentants de la coentreprise algéro-française Cital, spécialisée dans l'assemblage et la maintenance de rames de tramways, multiplient les va-et-vient pour tenter de convaincre la Société métro léger de Sfax (SMLS) de s'équiper en Citadis-Algérie, issus du site de Annaba, pour les besoins du projet tramway de Sfax qui comprendra deux lignes. Long de 13,5 km, le premier tronçon devrait être lancé en 2018.
La mise en exploitation commerciale est, quant à elle, prévue pour fin 2021, le coût du projet étant de l'ordre de 530 millions TND : «Je suis très impressionné par le savoir-faire de ces jeunes et la fiabilité des rames de Cital Annaba. 30% de la valeur du tramway déjà localisée et qui sera porté à 50%, c'est excellent.
Les Citadis Algérie seraient les bienvenus à Sfax et dans d'autres villes tunisiennes. Mais nous sommes soumis aux règles du marché. La décision est du ressort exclusif de la commission d'appels d'offres, appelés à être lancés en 2018», avait déclaré à El Watan Rachid Zaier, PDG de SMLS qui était en visite, avec Virginie Buvry, directrice d'Alstom Tunisie, à Cital Annaba le 25 novembre 2016.
En tout cas, voir les rames de son entreprise sillonner les rues de Sfax, Henry Bussery, PDG de Cital y croit. Il estime que la nature des relations liant, à différents niveaux, les deux pays pourrait fortement peser sur la décision tunisienne. Il suffit, nous disait-il, «de mettre à profit les relations historiques, excellentes, qu'entretiennent les deux pays voisins. Sur un plan géopolitique et économique cela fait sens. Il y a également beaucoup d'autres facteurs à même de nous ouvrir la voie pour aller, à pas sûrs, vers le marché tunisien des transports collectifs, la proximité géographique, linguistique et culturelle, les mécanismes de soutien au commerce extérieur mobilisables en Algérie et en Tunisie ou encore le jumelage des CCI des villes de Annaba et Sfax».


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