Le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD) et le Centre de recherche en économie de l'université de Saint-Etienne (Creuset) organisent les 3 et 4 décembre, à Tamanrasset, un important colloque international ayant pour thème « Création d'entreprises et développement des territoires en Algérie ». C'est à l' université de Tamanrasset, qui a ouvert ses portes cette année, que se dérouleront les travaux de cette rencontre à caractère scientifique et à laquelle prendront part une trentaine d'universitaires et chercheurs émérites en provenance de facultés maghrébines et européennes. Ce colloque organisé dans cette contrée éloignée de la capitale contribuera au désenclavement de la recherche scientifique algérienne et c'est sans doute un de ses principaux mérites. L'objectif du colloque, précise le directeur général du CREAD, Yacine Ferfera, est de « rassembler des chercheurs, des acteurs publics et privés concernés à divers titres afin de recueillir un éventail d'avis aussi large qu'éclairé sur les questions centrales du développement des territoires et de la création d'entreprises ». Les réflexions issues des programmes de recherche euro-maghrébins (CMEP, Intermede) s'en trouveraient ainsi enrichies pour le grand bien des pays en quête de réponses aux préoccupations aussi cruciales que la création massive d'emplois et l'équilibre économique régional. Les organisateurs du colloque auraient souhaité que les chefs d'entreprise algériennes concernés en premier lieu assistent nombreux à cette rencontre. Ce qui ne sera malheureusement pas le cas, ces derniers n'ayant même pas pris la peine de répondre aux invitations qui leur ont été adressées, contrairement aux partenaires étrangers qui ont, pour la plupart, répondu favorablement. La mondialisation favorise-t-elle la création d'entreprises et le développement des territoires ? L'Algérie a-t-elle mis en place le dispositif et les moyens requis pour rendre plus attractifs les territoires qui ont déjà des prédispositions et susciter à chaque fois que nécessaire de nouvelles vocations territoriales ? Quelle forme d'aide l'Etat doit-il apporter à ces territoires et aux entreprises ? Qu'est-ce qui fait que certains territoires (Ghardaïa, Bordj Bou Arréridj, Kabylie, etc.) soient plus prédisposés que d'autres à créer des entreprises ? La spécificité de ces localités trouve-t-elle son explication dans l'histoire, la sociologie, la culture ou autres ? Autant de questions auxquelles les chercheurs tenteront de répondre en se fondant sur des résultats d'enquêtes ou des expériences vécues par divers pays. Au regard des démarches différenciées appliquées par les pays qui ont le mieux réussi en matière de création d'entreprises et de développement de leurs territoires, il paraît aujourd'hui bien clair que les initiatives centralisées ne suffisent pas et qu'il est désormais nécessaire de développer des mécanismes locaux.
