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Quelles options pour le financement de l'économie ?
Le gouvernement exclut le recours à l'endettement extérieur
Publié dans El Watan le 03 - 07 - 2017

Ecartée en 2015 et relancée en 2016, début 2017, l'option de l'endettement extérieur est de nouveau classée tabou. Les tergiversations autour de ce dossier n'ont pas manqué en effet au cours de ces trois dernières années. Lors du dernier Conseil des ministres consacré à l'examen et à l'adoption du plan d'action du gouvernement Tebboune, le chef de l'Etat a été catégorique quant à un éventuel recours à cette option.
Il ne sera pas question pour l'Algérie de s'endetter, a estimé le chef de l'Etat, qui a instruit le gouvernement à poursuivre la politique de rationalisation budgétaire et à préserver la souveraineté économique du pays, et ce, en évitant de recourir à l'endettement extérieur et à endiguer davantage les importations pour préserver les réserves de change.
La promotion des financements internes non conventionnels est la solution pour laquelle le chef de l'Etat a plaidé, à la place de l'endettement extérieur. Une position dont les partis politiques, notamment ceux proches du pouvoir, ont applaudi, comme l'ont montré les interventions des députés nouvellement installés dans les débats sur le plan d'action du gouvernement à l'Assemblée populaire nationale (APN), même si certains semblaient sceptiques et ont demandé des explications sur la manière de financer le plan en question.
«Dites- nous Monsieur le Premier ministre, comment comptez-vous financer les projets et les mesures préconisées dans un contexte économique très difficile pour l'Algérie, marqué inéluctablement par le recul des ressources de l'Etat ?», a interrogé un député. Une interrogation qui en cache d'autres, notamment sur cette absence de vision claire sur le financement de l'économie. Utile justement de rappeler quelques positions autour de cette question. Il y a à peine un mois et demi, exactement en mai dernier, cette option avait été évoquée dans les discussions entre les représentants de la Banque africaine de développement (BAD) et le gouvernement algérien.
La BAD, qui avait dégagé en décembre 2016 un apport budgétaire de 900 millions d'euros pour financer le Programme national d'appui à la compétitivité industrielle et énergétique a été sollicitée pour financer le programme d'investissement de Sonelgaz avoisinant les 50 milliards de dollars, selon le représentant de cette institution financière, qui l'a déclaré à Alger, dans une conférence de presse. «Nous avons été approchés par les autorités algériennes pour prendre contact avec Sonelgaz et jeter un coup d'œil sur son programme d'investissements. J'ai effectivement rencontré la semaine dernière les plus hautes autorités de Sonelgaz qui m'ont présenté le programme d'investissements de la compagnie sur les dix prochaines années (2017-2027)», avait révélé à la presse Boubacar Sidiki Traore, précisant que la banque comptait financer des projets dans le secteur de l'énergie en Algérie avant la fin de l'année en cours.
Tergiversations
Huit mois plus tôt, en novembre 2016, le discours des décideurs était également en faveur de l'endettement sans grands risques. En effet, en novembre 2016, le prédécesseur de Tebboune affirmait à partir de Sétif, où il effectuait une visite de travail, que le recours à l'endettent extérieur était inéluctable face à la situation financière du pays. Pour Sellal, le plus important est que l'endettement ne porte pas atteinte à la «souveraineté de la décision économique nationale».
En mars de la même année, Abderrahmane Benkhefla, alors qu'il était ministre des Finances, avait noté que «la dette n'était pas une maladie. C'est au contraire un levier de croissance», avait-il soutenu. En décembre 2015, Sellal s'était complètement opposé à cette solution, en écartant tout éventuel recours de l'Algérie au Fonds monétaire international (FMI) pour financer des projets. «Il est inconcevable d'avoir des recettes en milliards de dollars, de les consommer et d'aller s'endetter ensuite auprès du FMI», avait-t-il déclaré en réponse aux recommandations du Fonds, qui considèrent (et qui continuent à le faire) que l'endettement est inévitable.
Aujourd'hui, avec le changement de gouvernement, on assiste à un changement de cap, sans toutefois avoir une vision claire sur la stratégie à adopter dans ce cadre. Et pour cause, les responsables algériens nous ont habitués à tourner en rond et à tergiverser autour de dossiers aussi importants. Certes, il est clair qu'il s'agit de préserver la souveraineté économique du pays, mais avec l'effritement accéléré des réserves de change, dont le montant est passé de 114 milliards de dollars, en décembre 2016 à 108 milliards de dollars actuellement, des zones d'ombre sont à éclairer au sujet des moyens à mettre en place pour assurer la diversification de l'économie. Une diversification tant prônée dans les discours, les promesses électorales et les instructions gouvernementales sans lendemain.
Soigner l'attractivité
Aujourd'hui, en tout cas, l'équation semble complexe à résoudre. Entre la préservation des acquis sociaux, le non-recours à l'endettement extérieur, les mécanismes de financement de l'économie nationale sont difficiles à trouver. Bon nombre d'experts plaident dans ce cadre sur l'amélioration de l'attractivité du pays. «Par rapport au niveau des dépenses à court et moyen termes, l'option est souveraine. Ce qui n'est pas écarté, c'est l'investissement direct étranger (IDE). Le pays ne s'endette pas mais reste ouvert à l'investissement étranger», résumera un expert financier, qui a analysé le programme du gouvernement.
Pour notre interlocuteur, il y a lieu donc de soigner l'attractivité du pays en diminuant l'endettement et en augmentant en parallèle l'investissement porteur de network. «L'IDE est à optimiser. Nos acteurs ont de plus en plus besoin d'un partenariat capitalistique, et pour cela nous avons une marge de manœuvre qui peut asseoir cette mutation après une phase de 15 ans d'investissement pour pouvoir passer à la période du post-investissement. Mais faudrait-il assurer un travail d'ingénierie en impliquant les compétences». Il reste à savoir si le pas sera franchi dans ce cadre.
Car, poursuivra notre expert : «Ecarter l'endettent extérieur sans une politique efficace dédiée aux IDE et sans un suivi des investissements publics réalisés jusque-là ne peut rien donner.» Pour d'autres économistes, dont certains ont eu à travailler longuement sur ce dossier et sur les moyens à même d'assurer la diversification, il n'y a absolument aucun sens à diaboliser l'endettement.
Vulnérabilité
«Ça ne peut pas décemment prendre le statut d'un interdit religieux. L'Etat est un agent économique comme les autres, et l'endettement extérieur est un levier de financement comme un autre», nous rappellera un professeur d'économie, avant d'enchaîner : «Mais dans un pays où la vulnérabilité extérieure est encore exacerbée du fait du retard accumulé dans les réformes, sans parler du risque politique, c'est un instrument à utiliser avec précaution», notamment pour financer des infrastructures importantes pour la diversification de l'économie du pays, à l'image du port de Cherchell, dont la réalisation est évaluée à 3,3 milliards de dollars et qui sera financée dans le cadre d'un crédit chinois à long terme.
Le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaâlane, a, à titre indicatif, réitéré, samedi dernier à Tipasa l'attachement du gouvernement à la réalisation de ce projet qui sera construit par une société de droit algérien composée du Groupe public des services portuaires et de deux compagnies chinoises, CSCEC (China State Construction Corporation), et CHEC (China harbour engineering company).
«Le Premier ministre a mis l'accent, lors de la présentation du plan d'action du gouvernement devant le Parlement, sur l'attachement des autorités publiques à la réalisation de ce projet économique, stratégique et vital pour la région de la Méditerranée», a précisé le ministre dans une déclaration à ce sujet.
Quid du financement des autres projets ? «Pour financer le logement et les investissements fous de Sonelgaz : non. Pour ce genre de chose, il faut en venir à des solutions domestiques et qui ne consistent pas seulement à pomper le peu des liquidités qui restent dans le système bancaire», répondra notre expert. Un avis partagé par l'économiste Mustapha Mekidèche, pour qui l'option de l'endettement ne devrait être envisagée que pour des projets importants et bancables.
Risques
Cela pour rappeler que l'endettent reste un moyen important du financement de l'économie, comme nous le fera remarquer Mohamed Gharnaout, selon lequel la décision politique d'écarter une telle solution aurait été prise après l'étude des différents scénarios. Lesquels ?
Le premier scénario est celui de l'endettement extérieur pour relancer la croissance de l'économie nationale dans un contexte de difficultés financières dues à la baisse des revenus extérieurs. «Dans un tel contexte, l'endettement risque de coûter cher, car le risque pays sera automatiquement ajusté à la hausse et avec lui les conditions d'octroi de crédits. N'oublions pas le ‘'compte trustee'' des années 1990 qui a immobilisé l'économie nationale, bien que le pays ne soit pas dans la même situation.
L'endettement extérieur, s'il est mal ciblé, conjugué à une dévaluation du dinar, qui devient inévitable à mesure que le prix du pétrole baisse ou se maintient au niveau des 45-50 dollars le baril, risque de conduire à une perte de la souveraineté de l'Etat, et, partant, à sa déchéance», expliquera-t-il, rappelant qu'aucun secteur en bonne santé ne pourrait prendre en charge l'endettement extérieur.
Le second scénario est celui de recourir au financement interne de l'économie. Pour Mohamed Gharnaout, ce n'est pas l'alternative. Tout simplement, parce que le pays aura toujours besoin de devises pour ses importations de matières premières, de demi-produits et de produits bruts pour maintenir à flots son économie, de produits de consommation alimentaire et non alimentaire et notamment des médicaments pour assurer et la consommation et la santé des citoyens. «Ce qui ne peut se faire que par un puisement sur les réserves de change qui ont chuté dramatiquement, alors que les finances publiques sont déficitaires et même les derniers emprunts de l'Etat ne se sont pas avérés satisfaisants.

Pressions
Dans ce contexte, notamment de niveau de réserves faibles et en chute libre, même si on ouvre toutes les vannes du crédit bancaire, elles seront quasi inutiles. Il reste au pays tout juste un peu plus d'une année d'importations», a tenu à rappeler notre expert en finances.
Et ce, avant de conclure que les autorités politiques du pays ont opté non pas pour un programme de croissance rapide de l'économie, mais à celui d'une croissance lente, où la souveraineté de l'Etat est préservée. Mais il reste à savoir si cette option sera toujours maintenue avec les pressions du FMI, qui ne cesse de rappeler dans ses différents rapports l'utilité d'un tel chemin.
A chaque fois, les experts du Fonds reviennent à la charge et recommandent le recours prudent à l'endettement extérieur tout en mettant l'accent sur des projections économiques moroses. Tout récemment, le fonds a appelé les autorités à recourir à la cession des actifs des entreprises publiques non stratégiques et à l'augmentation des emprunts extérieurs.


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