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Ces fortunes cachées à l'étranger
Transfert illicite de fonds
Publié dans El Watan le 27 - 07 - 2017

Acculé, Ali Haddad sort de sa réserve et pointe du doigt les autorités qu'il accuse d'être responsables de la situation de blocage. Néanmoins, le patron des patrons n'a pas expliqué à l'opinion publique d'où vient sa fortune à l'étranger, alors que ses activités économiques sont en Algérie.
Il n'est pas le seul dans cette situation. D'autres hommes d'affaires ainsi que de nombreuses personnalités politiques ont acheté des biens immobiliers à coups de millions d'euros sans que cela n'interpelle les autorités chargées du contrôle des changes… Après les graves accusations portées à son encontre, Ali Haddad, président du FCE (Forum des chefs d'entreprise), sort de sa réserve.
Il récuse tous les griefs, renvoie la balle aux autorités, mais ne dit mot sur les biens qu'il a acquis à l'étranger, ni expliqué par quel procédé il a transféré les fonds ayant servi à l'achat d'une banque en Espagne et le montant de 67,6 millions d'euros pour l'acquisition, en décembre 2011, de l'un des plus beaux établissements hôteliers à Barcelone, l'hôtel Palace (ex-Ritz), auprès de la société espagnole Inmobiliaria Sarasate.
Cette transaction avait fait les choux gras de la presse ibérique, qui en a fait un événement assez important, dans la mesure où l'hôtel appartenait à un homme d'affaires espagnol et ancien président du club de football FC Barcelone, avant d'être vendu à la société Aginyo, que détient Ali Haddad.
Mieux encore. Le nom de Ali Haddad est cité dans le cadre du scandale des comptes offshore, enregistrés au mois de novembre 2004, par le cabinet Mossack Fonseca, aux îles Vierges britanniques. Selon les documents et courriels obtenus par le CIJI (Consortium international des journalistes d'investigation), le président du FCE est présenté comme bénéficiaire économique d'une compagnie, KOGC (Kingston Overseas Group Corporation).
Il avait un compte dans une agence de la HSBC du quartier londonien de Knight Bridge, dont le revenu déclaré au titre de l'année précédant son ouverture en février 2008, était de 67 000 livres sterling, soit près de 88 000 euros, avant d'atteindre 2,43 millions de livres sterling une année après.
Spécialisée dans les investissements immobiliers, KOGC est l'administratrice d'une autre compagnie offshore, basée au Panama, Markham Financial Services Corp, qui est, elle aussi, associée à une autre société, Marbury International Business Group LLC, implantée au Nevada, aux Etats-Unis. Selon le consortium de journalistes, «le montage est parfait» et le nom du patron du groupe ETRHB, Ali Haddad, n'est apparu qu'à l'occasion d'un inventaire réalisé par Mossack Fonseca.
Comment Ali Haddad a-t-il fait pour détenir des fonds aussi colossaux à l'étranger alors que ses principales activités économiques sont en Algérie ? Il faut reconnaître que Ali Haddad n'est pas le seul à avoir acquis des biens immobiliers et à détenir des comptes offshore à l'étranger sans qu'il ne soit inquiété par les autorités de contrôle ni pas la Banque d'Algérie.
Durant cette semaine, l'opinion publique apprend, grâce à des informations distillées par la presse nationale, qu'un autre homme d'affaires, spécialisé dans les pâtes alimentaires, Amar Benamor, a déboursé la somme de 20 millions d'euros pour l'achat d'un… yatch en Italie. Comment de telles richesses ont-elles pu être accumulées à l'étranger, alors que les principales activités économiques sont installées en Algérie ? Visiblement, les transferts illicites sont devenus le sport privilégié de nombreux hommes d'affaires mais aussi de personnalités politiques. Le scandale des Panama Papers a mis au-devant de la scène médiatique internationale les noms des ministres algériens éclaboussés.
Le premier a été l'ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal, dont la fille Rym, propriétaire d'un appartement tout près des Champs-Elysées, à Paris, possède, une société offshore, Temapert Capital Holdings Limited, créée en octobre 2006 — période où son père était ministre des Ressources en eau — dans les îles Vierges britanniques. Dans les documents du cabinet Fonseca, il est précisé que «la société à laquelle la fille Sellal est liée, Teampert Capital Holdings Limited (TCH), a été constituée le 26 octobre 2004 aux îles Vierges britanniques par le cabinet panaméen Mossack Fonseca en faveur de Omar Habour», une autre personnalité, très proche de Chakib Khelil, l'ancien ministre de l'Energie.
Omar Habour, qui avait fait l'objet d'un mandat d'arrêt international dans le cadre de l'affaire Sonatrach 2, a été cité comme pourvoyeur des fonds ayant alimenté les comptes de Nadjat Arafat-Khelil, épouse de Chakib Khelil. Selon le CICJ, quatre mois après la constitution de TCH, Rym Sellal est devenue l'ultime bénéficiaire et les pouvoirs de Habour annulés. Elle restera l'ayant droit de cette société offshore au capital de 50 000 dollars jusqu'au 30 mars 2010, date à laquelle elle sera démise de ses pouvoirs.
Dans le livre Alger-Paris une histoire passionnelle, écrit en 2015 par deux journalistes français, Christophe Dubois et Marie-Christine Tabet, Rym Sellal, née en 1978, est pointée du doigt pour avoir «acheté le 27 avril 2007 et sans aucun crédit bancaire deux studios transformés en un appartement richement meublé de 64 m2 sur les Champs-Elysées, situé au niveau de la galerie commerciale des Arcades, attenante à l'hôtel Claridge, pour 860 000 euros, dont 50 000 ont été versés hors vue du notaire». En 2007, la fille de l'ex-Premier ministre n'était pas encore mariée à l'homme d'affaires libanais ; alors d'où a-t-elle pu avoir de tels fonds ?
Le Consortium international de journalistes d'investigation a épinglé aussi l'ex-ministre de l'Industrie, Abdessalem Bouchouareb, en affirmant qu'il détient une société, Royal Arrival Corp, dont le compte offshore a été créé en avril 2015, alors qu'il était toujours ministre, par l'intermédiaire de la Compagnie d'études et de conseil, basée au Luxembourg, avec un montant de 700 000 euros, sous forme d'un portefeuille de titres immobiliers, à la filiale suisse spécialisée dans la gestion de fortune de la National Bank Of Abu Dhabi. Comment ces fonds ont-ils pu quitter le pays, alors que la réglementation des changes interdit à tout Algérien résidant sur le territoire de détenir des avoirs à l'étranger générés grâce à une activité en Algérie ?
La question se pose aussi pour l'ex-secrétaire général du FLN, Amar Saadani, qui se retrouve propriétaire dès 2009, lui ses enfants et son épouse, d'une société immobilière, de deux appartements en France et d'un autre en Espagne. Ce ne sont là que les personnalités dont les noms ont été éclaboussés par les scandales financiers, et à aucun moment les institutions chargées du contrôle des changes, la Banque d'Algérie, l'administration douanière, la justice, les services de sécurité, la cellule du renseignement financier n'ont daigné ouvrir une enquête.
Quelle crédibilité peuvent avoir les services des Douanes, qui défèrent devant les tribunaux de jeunes détenteurs de quelques centaines d'euros, interpellés dans les aéroports, lorsque l'on sait que d'autres Algériens, au-dessus de la loi, se permettent de transférer des millions en devise forte pour acheter des biens à l'étranger ?
Peut-on croire qu'à l'ère du GAFi (Groupe d'action financière) et de la réglementation internationale assez drastique en matière de blanchiment d'argent, les pouvoirs publics ignorent les fortunes de nos compatriotes à l'étranger ? Aussi bien la CTRF (Cellule du traitement du renseignement financier) que les services de sécurité et la Banque d'Algérie sont informés régulièrement par leurs homologues à l'étranger sur les mouvements de capitaux des Algériens ? Pourquoi alors cette immunité dont jouissent ceux qui gravitent autour du système ?


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