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Algérie, le budget 2017 est sauvé, et maintenant attendons 2019
La semaine éco d'El Kadi Ihsane
Publié dans El Watan le 02 - 10 - 2017

Le projet de loi de finances pour 2018 propose une nouvelle animation du statu quo stratégique algérien en contexte de contre-choc. Intéressant à décortiquer. Le projet de LF du gouvernement Ahmed Ouyahia suggère de maintenir un seuil soutenable de croissance par la commande publique tout en poursuivant le démantèlement du soutien aux prix des produits jugés non essentiels, les carburants. Le budget de l'équipement repart symboliquement à la hausse après deux années de coupes. 400 milliards de dinars seront réservés aux arriérés des entreprises de réalisation sinistrées depuis deux ans par les impayés du Trésor public.
La frange des économistes qui a le plus insisté, depuis 2014, sur le nécessaire maintient d'un effort d'investissement public pour ne pas gripper trop vite la machine, va-t-elle se satisfaire de ce correctif dans la trajectoire de l'austérité ? C'est là qu'interviennent l'autre contrainte et la cohorte d'économistes qui l'observent en premier. Le budget de l'Etat ne peut pas poursuivre un soutien à l'activité par une hausse des dépenses, cela sape en plus l'avenir par le creusement des déficits publics. Entre partisans de la priorité au soutien à la croissance qui protège contre une dérive du chômage à court terme et les partisans de la priorité au contrôle des équilibres macro-financiers qui préserve le cadre de la croissance à long terme, le projet de la LF de 2018 n'a pas choisi. D'ou l'illusion d'une nouvelle animation. En fait du statu quo. Il n'y a ni choc expansif qui redonne du plan de charge à large échelle (scénario impossible) ni choc récessif du budget qui rétablit l'allocation des ressources par la compétition des utilisations (scénario redouté). Un entre-deux qui ressemble furieusement à une phase attentiste de conservation de balle pour attendre la mi-temps et opérer aux changements dans le secret des vestiaires. La garantie de pouvoir refinancer le Trésor public en levant de nouveaux fonds auprès de la Banque d'Algérie avec l'amendement de la loi sur la monnaie et crédit autorise donc le gouvernement à poursuivre en basse intensité le plan d'équipement de l'Etat. Une prolongation de vie du modèle de croissance des années Bouteflika. En mode mobilité réduite.
Qu'il ne faut pas bouder. Car l'autre modèle n'est pas là. Pire encore, ou mieux. Son émergence est encore retardée par les marges résiduelles qu'offre le pétrole à plus de 50 dollars et un sous-endettement public permissif pour financer les déficits en conclave domestique. L'épisode qui vient de se terminer au Sénat, relayé par la LF 2018, est donc celui d'un rush d'urgence. Obtenir, y compris en prenant le risque de paniquer les Algériens, les près de 600 milliards de dinars pour boucler le budget de l'année. Et ouvrir une ligne de refinancement sans plafond pour cinq ans. Pour quoi faire ? De la petite croissance (1,2 prévisionnel 2018) et du moins grand déficit public avec une plus grande rigueur dans les dépenses et l'ambition d'élargir les recettes ordinaires des impôts. Un compromis attentiste qui recrache dans un document officiel le pouls politique du pays. Faible.
Cette chronique affirme depuis longtemps que la gouvernance politique actuelle est incapable de changer de modèle de croissance. Elle a le secret espoir d'être démentie pour le bien des jeunes citoyens algériens. Mais elle doit bien se résoudre, à la fin de la journée, que l'actualité de chaque semaine reconduit le trait. Il n'y avait aucun ministre vendredi après-midi à l'Echra de Aïn Benian pour l'inauguration des premières journées de l'industrie pharmaceutiques, organisées par l'Unop, l'organisation professionnelle de la filière du médicament. Il s'agit là pourtant du lieu où le gouvernement peut évaluer un des rares succès de sa politique industrielle de ces dix dernières années. L'Unop couvre 48% en valeur et 60% en volume de la demande en médicaments du marché algérien. En 2008, elle était à 20% de parts d'un marché alors plus étroit. A la clé d'une telle expansion, une mesure de protection adaptée (et déjà éprouvée en Tunisie) qui interdit l'importation des molécules produites in situ. Ce modèle peut-il continuer à gagner ? A quel prix ? Une demande de parrainage de l'événement était parvenue au palais du gouvernement il y a plus de six mois.
Du temps de Abdelmalek Sellal. Rien. Trois ministres au moins, celui de la Santé, celui de l'Industrie et celui du Commerce, auraient gagné à venir personnellement s'enquérir de la conjoncture auprès des opérateurs du secteur. Pour bien comprendre que la politique de prix actuelle, si elle aide à sauver la CNAS, menace à court terme l'attractivité de la filière et son développement. Apprendre qu'une bulle productive est en train de se former avec 150 unités pharmaceutiques nouvelles en cours de réalisation. Et voir que les molécules innovantes à forte valeur ajoutée échapperont à ce modèle de substitution à l'importation si sa gouvernance n'est pas mise à jour. Aucun ministre pour soutenir l'ambition la plus forte aujourd'hui pour sortir par le haut de cette crise : exporter. La Jordanie le fait pour 350 millions de dollars en médicaments. L'Algérie exporte pour 3 millions. La diversification à laquelle «pense» le gouvernement est là.
Dans le gap qu'il faut combler pour que les investissements en Algérie, y compris et surtout ceux en partenariat avec les majors étrangers, soient dimensionnés aussi pour l'exportation. Les membres du gouvernement ne veulent pas se montrer en compagnie des grands laboratoires algériens et étrangers basés en Algérie dans un tel événement ? C'est pourtant par ce dialogue entre l'Etat et le business que passe la voie de sortie de la mono-exportation. Au lieu de quoi Ahmed Ouyahia a réservé sa première sortie «économique» au pôle pétrochimique d'Arzew. Tout dans l'ancienne économie. La matière première, les acteurs, essentiellement publics, et la connexion financière, Sonatrach est le 1er contributeur de l'Etat. A la tripartite où il refuse les syndicats indépendants comme ailleurs, le Premier ministre privilégie le traitement endogamique. Le résultat porte les tares récessives de la consanguinité.
Ce n'est pas tous les jours que les ministres technocrates pointent la limite d'une action désincarnée politiquement. Abderrahmane Benkhalfa, ministre des Finances éphémère dans le gouvernement Sellal III, a affirmé cette semaine sur RadioM qu'il ne fallait surtout pas céder à la panique. «La crise du budget n'est pas la crise de l'économie». A condition d'engager, en même temps que le financement non conventionnel, «le paquet des réformes qui libèrent l'économie». Pourquoi lui n'a-t-il pas pu les engager lorsqu'il était aux affaires ? Parce que «ce n'est pas l'affaire d'une ou deux mesures mais d'une politique globale de réformes».
Avec des indicateurs de valeurs qui ne soient pas distordus : le prix des biens et des services, le taux d'intérêt et le taux de change. Leçon d'économie classique. Si le travail, le capital, l'argent, la devise, ne sont pas payés à un prix proche de leur vérité de marché, tout se dérègle. Il y a du gaspillage, de l'éviction et de la perte d'attractivité pour faire de la croissance. Rétablir quelque peu ce paramètre de valeur pour redonner une chance à la production et à l'exportation face à l'importation, ce n'est pas un job de ministre. C'est un programme politique porté par une coalition au long cours soutenu dans l'opinion. Il attendra les hirondelles.


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