Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) dénonce le «rejet illégal» des candidatures aux prochaines élections locales et appelle à la révision de la loi électorale. «Les rejets de candidatures, en particulier dans les régions du Sud, en Kabylie et dans des localités où des associations combattent pour le respect des libertés publiques est une dérive dangereuse», dénonce le secrétariat national du parti dans un communiqué rendu public hier. Plusieurs candidats sur des listes indépendantes ou celles des partis politiques agréés ont vu leurs dossiers rejetés par l'administration, parfois pour avoir exprimé une opinion. «Le RCD condamne cette chasse aux sorcières. Au lieu d'instruire illégalement l'administration de refuser d'enregistrer des candidatures en violation de la loi sous le fallacieux prétexte d'‘‘activités portant atteintes à l'unité nationale'', les pouvoirs publics doivent assumer ces ‘‘accusations'', infondées du reste, en portant plainte devant les tribunaux au su et au vu de l'opinion publique», ajoute le parti dans le même communiqué, précisant que cette politique qui consiste à spolier les Algériens de leur droit constitutionnel de se porter candidat ne peut que pousser des citoyens vers des positions extrêmes. «Le gouvernement Ouyahia assumera la responsabilité d'une dérive programmée», met en garde le RCD. Pour ce parti, il est «urgent de réviser la loi électorale, si l'on veut garantir à tous les citoyens le droit constitutionnel à se présenter devant les électeurs et de juguler la dégringolade, d'une élection à une autre, du taux de participation». Outre les élections, la direction du RCD s'exprime sur le projet d'amendement de la loi sur la monnaie et le crédit. Pour cette formation, «l'argutie dont a usé le gouvernement pour faire passer cette révision ne trompe personne». «Honorer les dettes du Trésor vis-à-vis de Sonatrach et de Sonelgaz est un leurre. Ces dettes pouvaient être rééchelonnées, d'autant que le représentant de la compagnie nationale d'hydrocarbures a déclaré, lors de son audition par la commission des finances de l'APN, que son entreprise ne souffre d'aucune difficulté financière et que son homologue de Sonelgaz n'a évoqué que des déficits de la société en charge de la distribution», rappelle-t-on dans le même document. Dans ce sens, le RCD réitère sa proposition de garantir l'indépendance de la Banque d'Algérie par la force de la loi et exige la limitation de l'utilisation du financement non conventionnel à une année renouvelable au lieu de cinq ans comme proposé par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. «En partie responsable et fidèle à ses engagements, le Rassemblement estime qu'il faut encadrer cette décision de recourir à la création de monnaie, sans contrepartie économique, par des instruments qui pourraient en limiter l'usage inconsidéré. En effet, l'acceptation de sa limitation à une année renouvelable, après bilan par le Parlement, au lieu de cinq ans et le plafonnement des provisions, peut constituer un gage d'une volonté de transparence des pouvoirs publics», souligne la direction du RCD. Et de conclure : «Mais il semble bien que la tâche d'Ahmed Ouyahia est de permettre au système politique de se perpétuer ou de se renouveler sans heurts en 2019 et de faire avaliser par l'opinion publique des options sans débats, comme la reprise de l'exploration/exploitation du gaz de schiste.»Madjid Makedhi