Des intrusions fréquentes de sangliers se font dans des cités d'habitation et des lotissements se trouvant en pleine agglomération. Le nombre de sangliers dans les forêts qui se trouvent aux abords de la ville est ahurissant. Le phénomène de cette prolifération inquiétante s'est accentué ces dernières années, notamment à Aïn Naâdja, Baïnem, Draria ou encore Réghaïa. A Bainem, la forêt est devenue un lieu dangereux pour les visiteurs, qui, au lieu de profiter de la beauté du bois, se mettent à surveiller l'apparition de sangliers. «Notre promenade dans la forêt de Bainem s'est terminée en fuite. Un nombre impressionnant de sangliers est apparu soudainement. Nous nous sommes alors mis à courir vers le portail principal de la forêt, certains parmi nous sont montés sur des arbres, d'autres se sont au contraire cachés dans la végétation dense. Fort heureusement, les sangliers se sont dispersés et n'ont attaqué aucun promeneur», raconte un visiteur de la forêt. A Aïn Naâdja, les sangliers s'aventurent de plus en plus dans les cités d'habitation. Attirés par les restes de nourriture dans les niches à ordures et autres décharges, ces animaux assiègent littéralement les poubelles à la recherche de la moindre nourriture. Les élèves qui se rendent à l'école durant la première heure du matin font souvent la rencontre de ces animaux. «Il est arrivé plus d'une fois que des écoliers se fassent attaquer par des sangliers. Jusqu'à présent rien de grave ne s'est produit, mais l'on s'attend à des incidents dramatiques si rien n'est fait pour éradiquer ces animaux, ou du moins juguler leur nombre», confie un habitant de Aïn Naâdja. A Réghaïa, dans l'est de la capitale, particulièrement aux abords de la zone humide, les meutes de sangliers sillonnent les groupements de maisons qui se trouvent à l'orée de la forêt. «Le sanglier est un animal destructeur. Il détruit nos jardins et s'en prend à nos animaux domestiques. Le danger c'est qu'il s'attaque également aux passants, car pour rejoindre la route principale afin de prendre la navette scolaire, les écoliers doivent marcher environ 500 m sur une route secondaire bordée par une forêt épaisse. Il arrive souvent que ces élèves fassent la rencontre de sangliers, d'autant plus que les habitants de cette route jettent leurs poubelles sur le bas-côté de la route. Attirés par les poubelles, les sangliers se limitent à fouiller dans les ordures, mais ils peuvent s'attaquer aux passants, d'où la nécessité de trouver une solution», suggèrent des habitants de la région. La prolifération des sangliers dans ces localités est plus qu'inquiétante. «Nous sommes dans la capitale et on se retrouve à traiter ce genre de problème, que dire alors des zones reculées ? Nous lançons un appel aux autorités compétentes afin qu'elles règlent ce problème, car il y va de notre sécurité et de celle de nos enfants. Des campagnes d'éradication sont plus que de mise. Les spécialistes sont appelés à se pencher sur ce problème pour en déterminer les causes et les solutions», soutiennent nos interlocuteurs.