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La sécheresse s'acharne sur les vergers
Mostaganem
Publié dans El Watan le 07 - 12 - 2006

La pluie, malgré les quelques éphémères rafles de ces derniers jours, est toujours attendue avec angoisse. En effet, la persistance du beau temps fait craindre le pire chez les fellahs.
Depuis le printemps dernier, hormis deux futiles bourrasques automnales qui auront tout juste soulevé de la poussière, c'est la sécheresse qui persiste au grand désespoir des agriculteurs dont la première réaction aura été de surseoir à l'emblavement des céréales d'hiver. Les champs qui auront été labourés comme le veux la tradition, dès la fin de l'été, resteront complètement dénudés, à la merci des vents dominants. Pour les autres cultures conduites sous irrigation, c'est la grosse hantise de voir encore une fois la nappe s'éloigner. Le perçage de nouveaux puits – officiellement interdits par arrêté du wali pour économiser l'eau- reste l'unique alternative que certains fellahs n'hésiteront pas à braver au risque de se voir appliquer la loi. C'est mal connaître ces paysans dont l'attachement à la terre est parfois plus tenace que la plus profonde passion. Surtout pour les plus âgés qui ont beaucoup de peine à accepter de voir les luxuriants vergers d'autrefois disparaître les uns après les autres. Ces vergers d'agrumes qui faisaient la réputation de la région commencent en effet à ressentir sérieusement les effets de la sécheresse. Dans les cafés de Bouguirat ou de Sirat, la hantise du manque d'eau meuble toutes les discussions. Hadj Senouci, bientôt septuagénaire, est obnubilé à l'idée que les multiples variétés de clémentines, de doubles fines et de Navel, qui faisaient la fierté de la région, disparaissent sans espoir de retour. Il ne tarit pas déloges à l'égard de ces oranges qui étaient sans aucune contestation possible les plus délicieuses. Il n'hésitera pas à nous montrer l'ancien réseau d'irrigation, aujourd'hui totalement asséché, qui permettait aux orangers de se gorger d'une eau tout en se gavant d'un ensoleillement quasi perpétuel.
variété sans pépins
Un climat très particulier qui avançait la maturité des clémentines sans pépins au goût muscade prononcé. « Nous étions très fiers de cette culture », dira-t-il. Ajoutant qu'avec la clémentine, « nous pouvions concurrencer celles produites à Misserghin – qui est le véritable berceau de cette variété sans pépins- Mohammadia ou Relizane ». Arrivés sur les anciens vergers, non loin du douar Kraïchia, nous ne pouvions que constater l'ampleur du désastre. Des arbres complètement rabougris, avec des branches blanchies par la perte de l'écorce et la mort du bois. L'ancien réseau d'irrigation est totalement asséché. Les rares pluies des saisons antérieures permettent à quelques branches miraculées de garder encore quelques feuilles. Tout juste de quoi entretenir un semblant de vie. La mort annoncée des orangers Leur succédant, les Navel, tout autant dépourvues de pépins. Ces somptueuses orangeraies, dont les fruits étaient considérés comme étant les plus savoureux des agrumes, ont entamé un véritable déclin. l'agrumiculture périclite Avec l'avènement de la plasticulture et des cultures maraîchères, à l'instar de la pomme de terre, des pastèques et des melons ainsi que des courges et courgettes et d'autres cultures tout aussi exigeantes en eau, c'est l'agrumiculture qui allait ostensiblement péricliter. Le statut des terres y est sans doute aussi pour quelque chose dans ce déclin. Car en allant un peu plus loin dans cette vallée escarpée, il est loisible de contempler de nouveaux vergers verdoyant où poussent l'oranger, l'olivier et le grenadier. Sans surprise, nous apprenons qu'il s'agit là de terres appartenant à des particuliers. Ces champs fertiles ne sont que le fruit d'un travail inlassable de curage et d'entretien des puits. Ce qui aura permis d'atténuer pour un certains temps l'effet conjugué de la sécheresse et de la surexploitation de la nappe qui, durant les années soixante, faisaient la richesse et la fierté de la région. Avec l'avènement de l'autogestion et la dislocation des anciens domaines étatiques, les réseaux de captage des sources finiront par s'obstruer. Mais c'est incontestablement l'intensification des cultures irriguées qui finira par éloigner la nappe vers les profondeurs de la terre. Rapidement, le nombre de puits dépassera les capacités de renouvellement de la nappe que des pluies moins abondantes finiront par tarir. Ce sont les vergers d'orangers vieillissants qui en subiront les premiers contre-coups. Ce qui fera dire à un agronome que l'ère des orangeraies est bel et bien révolue. Les fellahs n'auront d'autres ressources que d'abandonner ces plantations au profit de cultures à cycles plus courts et à revenus plus réguliers et certainement plus consistants. Ce sont les cultures de primeurs qui prennent de plus en plus d'espace. En moins de 10 ans, la plasticulture aura fait des progrès jusque-là insoupçonnables. Mais avec plus de dix ans d'une sécheresse persistante, c'est la disponibilité de l'eau qui risque de tout bouleverser. Faudra-t-il se résoudre à rationner l'eau d'irrigation comme on vient de le faire pour l'alimentation de la population ? C'est la question qu'il ne faut jamais évoquer devant un fellah dont la raison d'être est de cultiver la terre avec l'eau de la communauté. Faudra-t-il se résigner à mobiliser de nouvelles ressources ? La multiplication des forages illicites plaiderait pour cette alternative. Son intensification mettrait en danger l'alimentation des populations. Ce ne sont pas les soubresauts qui continuent de différer la construction du barrage du MAO, ni les retards dans le montage d'une unité de dessalement d'eau de mer qui viendront rassurer un tant soi peu les fellahs qui sont la principale force économique de la région et les seuls à assurer pour une grande part, l'approvisionnement du marché national de fruits et légumes.


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