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A la rencontre d'un peuple de bronze et de marbre
Oran «racontée» par ses statues
Publié dans El Watan le 28 - 12 - 2017

Oran compte une richesse artistique incarnée par une multitude de statues disséminées à travers la ville. El Watan vous propose de découvrir, ou de redécouvrir, tout «un peuple de bronze et de marbre» sur les places et dans les jardins de ce musée à ciel ouvert qu'offre la ville d'Oran.
Elles trônent fièrement dans leurs niches, sans que les passants les aperçoivent. Dans les anciens quartiers, au détour d'une ruelle, aux sommets des édifices culturels ou cultuels, sur les places, les parcs et les jardins oranais, les statues sont visibles. Au centre-ville, l'entrée de beaucoup d'immeubles est ornée de fresques et de gorges décoratives et de bas-reliefs.
L'art de peupler l'espace public de statues d'hommages à des grands hommes ou d'œuvres purement ornementales, marque la ville d'Oran de son empreinte. «Une statue est avant tout un ouvrage d'art. Les Oranais ont un attachement à ces statues liées à l'histoire de leur ville. Si ces statues pouvaient parler, elles en auraient des choses à raconter.
Car elles ont vécu de multiples péripéties, menaçant un temps de s'écrouler, puis échappant sans cesse à leur extinction», lance Amina, étudiante en architecture, rencontrée à l'université d'Oran, en cette belle journée du 26 décembre. «Ces statues de pierre et de bronze disséminées dans la ville racontent des pans d'histoire (réelle ou déformée)», poursuit cette Oranaise de 24 ans. La ville d'Oran est d'abord liée à deux emblématiques statues : celles des deux lions de bronze qui trônent au pied de la Grande mairie, place du 1er Novembre (ex-place d'Armes).
Il a fallu 8 ans au sculpteur français Auguste Nicholas Cain pour achever cette œuvre en 1888. Une autre statue représentant un lion est érigée à l'entrée du centre des Conventions. Ces lions sont directement liés à l'une des significations du nom de la ville. Différentes légendes oranaises lient le nom de la ville avec des lions.
Cervantès, l'auteur espagnol de Don Quichotte, citait, dans la Petite Gitane, parue en 1613 : «Je te vois brave comme une lionne d'Oran.» Wahran, ou plutôt Wihran, est un toponyme amazigh qui signifie lions. Bien avant l'apparition de l'appellation de Wahran, les historiens évoquaient le nom d'Ifri, un autre nom amazigh d'un village situé dans ce qui est aujourd'hui le quartier des Planteurs.
Surnommée «El Bahia» (la Radieuse), Oran a subi une succession de douloureuses occupations depuis les Phéniciens jusqu'à la colonisation française, en passant par les Romains, les Vandales, les Byzantins, les Portugais, les Espagnols et les Turcs. Résultat : Oran est un lieu de rencontre des cultures. Ville cosmopolite, ville plurielle, sa richesse est synonyme de diversité et de tolérance. A Oran, juifs, chrétiens, musulmans et athées cohabitaient ensemble durant des siècles.
Des origines amazighes à la diversité des cultures
Au-delà du registre identitaire, Oran s'identifie à ses héros révolutionnaires. A l'entrée est de la ville, une statue est érigée au milieu d'un grand rond-point : un monument dédié à l'effigie d'Ahmed Zabana, premier condamné à mort de la guerre d'Algérie. Cet ancien responsable de l'ALN, à Oran, a été arrêté une semaine après le déclenchement de la lutte armée, en 1954, lors d'une bataille à Ghar Boudjelida, à El Gaâda, 39 km d'Oran.
Atteint de deux balles, il est incarcéré avant d'être exécuté le 19 juin 1956. Mais sa statue, érigée il y a quelques années, est critiquée. «La qualité artistique de cette statue disproportionnée est loin d'être à la hauteur du héros que fut le chahid Ahmed Zabana», observe Abderrahmane Mekki, directeur de l'Ecole des beaux-arts d'Oran. Un autre monument est dédié aux morts d'un attentat de l'OAS à la place Tahtaha, dans le quartier populaire M'dina J'dida. Beaucoup de statues ont été enlevées ou vandalisées.
C'est le cas de la statue dédiée à l'effigie du défunt moudjahid Mahieddine Benarba, ancien condamné à mort par la justice coloniale française, qui a été victime, il y a deux ans, d'un acte de vandalisme. Par ailleurs, «de nombreuses niches se trouvant à l'intérieur de certains immeubles ont été remplacées par des fleurs», constate, Abderrahmane Mekki, directeur de l'Ecole des beaux-arts d'Oran. «Durant la période coloniale, tous les styles architecturaux en vogue en Europe et dans le monde ont été adoptés, avec tout ce que cela suppose comme décoration, notamment des bas-reliefs et des statues.
Presque toutes les placettes avaient leurs statues : buste de Gambetta, dans le quartier éponyme, de Eugène Etienne et Liautey, au front de mer, Hippolyte Giraud, au Plateau, Lamoricière, à M'dina J'dida, et la plus spectaculaire d'entre toutes fut la statue équestre de Jeanne d'Arc, sur le parvis de la cathédrale», relate Kouider Metaïr, président de l'association Bel Horizon, qui milite depuis 16 ans pour la préservation du patrimoine à Oran. Cet infatigable militant vient d'être désigné président d'un comité consultatif citoyen en charge de proposer des idées pour l'embellissement de la ville d'Oran qui devra abriter les Jeux méditerranéens en 2021.
«En face, sur le fronton de l'Opéra, l'ensemble des statues représentant la comédie, la tragédie, la danse, la musique, étaient en mauvais état quand une opération de réhabilitation du théâtre fut engagée, certains responsables préconisaient de les faire disparaître pour raisons de "sécurité". Néanmoins devant une réprobation générale, les statues vont subir un lifting et un confortement, pour le plus grand plaisir des amoureux des beaux-arts et du petit fils du statuaire Fulconis, qui leur consacra un ouvrage sorti en France récemment.
Les mosaïstes décorant les frises du Musée et du Palais de la culture s'en donnent à cœur joie pour figurer les déesses et Muses à la poitrine généreuse», explique Kouider Metaïr. L'autre célèbre statue est la Vierge de Santa Cruz. Mais le seul monument à être classé est la "Fontaine espagnole", érigée en 1789 dans le vieux quartier de Sidi El Houari.
Plus d'une centaine de statues sont actuellement conservées dans le Musée de la ville. «Dans cette précieuse collection, figurent des statues dédiées à l'effigie de Victor Hugo, et d'autres œuvres d'artistes algériens, à l'image de Zoheir Boukerche et Mohamed Bouhedadj», affirme la directrice du musée Zabana.
A présent, Oran est tournée vers son avenir. En prévision des Jeux méditerranéens de 2021, le wali d'Oran, Mouloud Cherifi, a sollicité les artistes pour réaliser des œuvres aux abords du complexe olympique qui sera inauguré à l'occasion. «Il faut mettre résolument le cap sur l'art moderne fondé sur la création et l'innovation», plaide Abderrahmane Mekki, directeur de l'Ecole des beaux-arts d'Oran.


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