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Israël : entre le mythe de la «pureté des armes» et la réalité de la «violence des armes»
Contributions : les autres articles
Publié dans El Watan le 31 - 12 - 2017

«It doesn't matter what Goyim [non-Jews] say ; what matters is what Jews do» (Ben-Gurion)(1)
«The borders [of Israel] are where the Jews live, not where there is a line on a map» (Golda Meir)(2)
Introduction
Lorsqu'on analyse la supposée doctrine dite de la «pureté des armes» (purity of arms) ou de la «moralité des armes» (morality of arms) telle qu'elle est décrite dans les textes officiels israéliens, notamment le document appelé «L'Esprit des Forces Armées Israéliennes» (Spirit of Israeli Defense Forces, IDS), on est tenté d'être enthousiaste quant à l'éthique et la moralité militaire qui devraient — «théoriquement» — animer l'armée israélienne sur le terrain militaire et dans le traitement des prisonniers de guerre palestiniens. Sauf que la réalité sur ces deux terrains — la guerre proprement dite et le sort réservé aux prisonniers de guerre — ne reflète pas du tout l'éthique et l'humanisme que décrivent les textes et la doctrine israéliens.
Plus encore, le fossé entre les deux — la doctrine et la réalité — est très profond, comme nous le montrerons dans la suite de cet article. Pour mesurer la profondeur de ce fossé, nous verrons d'abord ce que précise la «supposée» doctrine de la «pureté des armes». Nous verrons ensuite la dureté qui règne sur le terrain de combat et celui du traitement des non-combattants palestiniens. Nous verrons, enfin, le degré d'impunité dont jouissent les «terroristes» des forces armées israéliennes lorsqu'elles sont confrontées — ce qui n'est pas toujours le cas malheureusement — à la justice israélienne.
Le mythe de la «pureté des armes» (ou «moralité des armes»)
Pour Israël et ses sponsors — le gouvernement américain en premier lieu et les pays européens en second lieu — Israël a une politique très humaine dans les guerres et les agressions qu'il entreprend, en particulier contre les Palestiniens, mais aussi contre les Libanais. En effet, les Israéliens pensent que leur armée est la plus morale de toutes les armées du monde. Selon Gideon Levy, journaliste au quotidien israélien Ha'aretz, dans un article intitulé «Israel, Goldstone and all the rest», publié dans le site «Grotius International» le 28 septembre 2009 : «The majority of Israelis is still deeply convinced that their army, the IDF, is the most moral army of the world, and not less» (La majorité des Israéliens sont profondément convaincus que leur armée, l'IDF, est la plus morale des armées du monde, pas moins). En effet, l'Esprit de IDF parle de la dignité humaine en ces termes : «Les forces armées israéliennes et les soldats qui en font partie sont tenus de protéger la dignité humaine. Chaque être humain a une valeur quels que soient son origine, sa religion, sa nationalité, son sexe, son statut et sa position». Dans le même document est inscrite une doctrine particulière dite de la «pureté des armes» (ou «moralité des armes»), appelée, en hébreu «Tohar HaNeshek» (ou «Havlagah»).
Selon cette doctrine : «Les hommes et femmes des forces armées israéliennes utiliseront leurs armes et leur force uniquement pour le but fixé à leur mission, et seulement dans la mesure nécessaire, et maintiendront leur humanité même pendant le combat» (IDF Spirit). La «pureté des armes» signifie aussi que «les soldats de l'IDF n'utiliseront pas leurs armes et leur force pour faire du mal aux êtres humains qui ne sont pas des combattants (c'est-à-dire les civils) ou qui sont des prisonniers de guerre et feront tout ce qui est possible pour ne pas attenter à leurs vies, leurs corps, leur dignité et leurs propriétés». Cette doctrine précise encore que «It is not only the life of one's comrades that must be saved, but also the lives and the honor of enemy civilians» (Ce n'est pas seulement la vie de leurs camarades [israéliens] qui doit être épargnée, mais aussi celle des ennemis civils).
La doctrine pousse encore les choses plus loin pour dire que cette interdiction — ne pas tuer les civils — est valable même lorsque les soldats israéliens doivent courir le risque d'être tués pour éviter de causer la mort de civils : «[…] such efforts surely must include the expectations that soldiers assume some risk to their own lives in order to avoid causing the death of civilians») (Moshe Habertal, professeur israélien de droit et un des rédacteurs de l'Esprit de IDF). La théorie en la matière consacre également le principe de proportionnalité et de limitation que les soldats israéliens doivent respecter scrupuleusement. Ce principe s'articule comme suit : «Dans ce cadre de guerre, qui nous [israéliens] a été imposé, l'obligation de concentrer et limiter notre force n'est pas moins importante que l'obligation d'utiliser notre force». Toujours concernant le même principe : «L'usage de la force qui n'est pas nécessaire à la réalisation de la mission est une erreur morale et une erreur dans l'exécution de la mission» (Esprit de IDF).
Cette doctrine a même été renforcée par un protocole des forces armées israéliennes remontant à 1977 qui pose le principe obligeant l'armée israélienne à informer à l'avance les populations civiles [palestiniennes et libanaises] que les interventions militaires israéliennes envisagées peuvent avoir des effets sur elles : «A 1977 protocol requires the military to warn civilian populations of attacks that may affect them». Ce protocole apporte cependant une réserve non négligeable lorsqu'il précise : «if circumstances permit» (si les circonstances le permettent), ce qui, naturellement, ouvre la porte à interprétations et jugement.
La doctrine de IDF cite un exemple de ce principe de limitation de la force : «Lorsque l'armée doit ordonner le siège d'une ville [palestinienne ou libanaise], la doctrine stipule que s'il y a quatre portes d'accès à la ville, l'armée ne peut en boucler que trois en vue de laisser la possibilité à certains habitants de fuir» (Esprit de IDF). Quel sens de l'humanisme !!! Un autre principe est également posé par l'Esprit de IDF est celui de la sélection des cibles par l'armée israélienne. Selon ce principe, les cibles [palestiniennes ou libanaises] doivent être sélectionnées pour ne viser que les ennemis réels et minimiser les pertes humaines, notamment de civils. Tous ces principes — qui peignent une image très humaine de l'armée israélienne — ne sont cependant pas acceptés — comme on peut s'en douter — par tous les Israéliens, militaires, politiciens ou civils). C'est le cas par exemple des rabbins israéliens appartenant à l'ISM (Israeli Settlement Movement, c'est-à-dire le Mouvement israélien favorable aux constructions illicites sur les territoires palestiniens), qui ont demandé en 2004 que le «terrorisme» [palestinien et libanais] soit combattu sans tenir compte de la sécurité des populations civiles palestiniennes et libanaises (voir la déclaration de la Ligue Anti-Diffamation israélienne du 9 septembre 2004).
La raison invoquée pour justifier leur position est que «The Hezbollah hides among the civilian population and therefore it would be immoral not to attack Hezbollah — as Hezbollah poses an extreme threat to the Israeli civilian population» (Le Hezbollah se cache parmi la population civile et par conséquent il serait immoral de ne pas l'attaquer car il représente une menace extrême contre la population civile israélienne) (Rebecca Spence, Rabbis, Israel Worried Over Civilian Deaths, The Jewish Daily Forward, August 26, 2006). Ce principe de la moralité des armes est nié aussi par des personnalités politiques israéliennes au plus haut niveau. C'est le cas par exemple de Yitzhak Shamir, ancien Premier ministre israélien qui, dans un de ses écrits, déclarait : «Neither Jewish ethics nor Jewish tradition can disqualify terrorism as a means of combat» (Ni l'éthique juive, ni la tradition juive ne peuvent disqualifier le terrorisme [israélien] comme moyen de combat) (Yitzhak Shamir, Al Hamishmar(3), 24 décembre 1987).
Shamir va encore plus loin pour dire que «les Palestiniens qui résistent à l'occupation doivent être écrasés comme des sauterelles, et leurs têtes doivent être fracassées contre des rochers ou des murs». Et il ajoute : «Et nous leur disons, du sommet de nos montagnes et sur la base des milliers d'années d'histoire [juive], qu'ils sont tels des sauterelles par comparaison à nous» (Noam Chomsky, op. cit., p. 553). Un autre «géant» de la politique et de l'armée israéliennes, Ben-Gurion, n'adhère pas non plus à cette doctrine, déclarant : «[…] Anyone who approaches the Zionist problem in a moral aspect is not a Zionist» (Quiconque approche le problème sioniste sous un aspect moral n'est pas un sioniste) (Yossi Beilin, Revivim, 1985, pp. 42-43, cité par Noam Chomsky, Faithful Triangle : The United States, Israel and the Palestinians, p. 551). Nous voyons donc que plusieurs politiques et religieux israéliens ne sont pas en faveur de cette doctrine de la «pureté des armes». Et, comme nous le montrerons dans la deuxième partie de cet article, cette théorie n'est pas appliquée sur le terrain militaire et sur celui du traitement des civils et des prisonniers de guerre.
La réalité de la «violence des armes» (ou «force des armes») sur le terrain
Face à cette hypothétique «pureté des armes», sur le terrain militaire et sur celui du traitement des prisonniers de guerre et des civils palestiniens [et libanais], l'armée israélienne applique plutôt la théorie opposée : celle de la «violence des armes» (ou «force des armes»), et on pourrait même parler de «l'impureté des armes». Il faudrait plusieurs articles, voire même plusieurs ouvrages, pour décrire toutes les atrocités commises par Israël depuis sa création en l948.
C'est pourquoi il nous suffira ici de citer quelques exemples qui indiqueront le degré de cruauté que l'armée israélienne fait subir aux combattants, prisonniers de guerre et civils palestiniens et libanais. Commençons par les meurtres et massacres de combattants palestiniens. L'exemple suivant montre, on ne peut mieux, la violence de l'armée israélienne contre les Palestiniens : «Les hommes [Palestiniens] furent pris de leurs maisons à partir de minuit, en pyjamas, dans le froid. Les notables et autres hommes furent concentrés dans le carré de la mosquée et laissés là jusqu'au petit matin. Entre-temps, les gardes-frontières [israéliens] (connus pour leur cruauté) pénètrent dans les maisons, battent les gens en criant et insultant. Au cours des nombreuses heures où les centaines de Palestiniens étaient gardés sur le carré de la mosquée, les soldats israéliens leur intimèrent l'ordre d'uriner et de déféquer les uns sur les autres, de chanter Hatikva [l'hymne national israélien] et de crier “Vive l'Etat d'Israel”.
Plusieurs fois, les Palestiniens furent battus et ordre leur a été donné de ramper sur le sol. Certains ont même reçu l'ordre de sucer le sol avec leur langue. Au même moment, on fit venir quatre camions et, en mi-journée, les Palestiniens furent embarqués dans les camions, environ une centaine dans chaque camion, et furent conduits comme des moutons au quartier général de l'administration israélienne à Hebron. Et, le jour du Holocauste [Yom HaShoah, ou Yom Hazikaron], le 27 janvier [27 nisan, en hébreu]… les Palestiniens qui étaient arrêtés furent obligés d'écrire avec leurs propres mains des chiffres, en souvenir des Juifs qui étaient dans les camps d'extermination» (Noam Chomsky, op. cit., p. 150).
Le deuxième exemple concerne les effets de l'invasion du Liban en 1982 par Israel : «[…] des cimetières remplis à déborder, des Palestiniens enterrés dans des cimetières collectifs, des hôpitaux ayant un besoin urgent de médicaments, des ordures qui s'amoncellent partout, des corps en train de se décomposer sous des tonnes de gravats, des bâtiments en ruines, des morgues réfrigérantes remplies de corps, des corps assemblés les uns sur les autres sur le sol des hôpitaux, quelques docteurs essayant de traiter des victimes de bombes à phosphore et à projectiles, Israël bloquant les médicaments et équipements de la Croix-Rouge, des hôpitaux bombardés, des opérations chirurgicales interrompues par les bombardements israéliens, etc». (William Farrell, New York Times, June 13, 1982).
La torture est un autre moyen utilisé quotidiennement par l'armée et les services d'intelligence israéliens, ainsi que le montre un témoignage d'Amnesty International : «The Editor of an Arabic journal in Israel — Ribhi ai-Aruri reports that he [the Editor] was taken to the interrogation center in Jerusalem, beaten for an hour, handcuffed with a sack over his head, interrogated for days while deprived of sleep and food, placed finally in a cupboard that permits only standing and kept there for an entire day, then again for two full days without food… then placed under a six-month detention without trial» (L'éditeur d'un journal arabe en Israël, Ribhi al-Ururi, raconte qu'il a été conduit dans un centre d'interrogation à Jérusalem, battu avec des coups de pied pendant une heure, les mains ligotées tout en portant un sac sur la tête, interrogé pendant des jours sans sommeil ni nourriture, placé dans une boîte en carton qui ne permettait que la station debout, et laissé là une journée entière, puis pendant plusieurs autres jours, sans aliments… puis placé dans un centre de détention sans jugement). (Noam Chomsky, op. cit., p, 576). Le dernier exemple que nous citerons est le cas rapporté par Chris Giannou, chirurgien canadien, parlant «d'un docteur palestinien suspendu par les bras à un arbre et d'un chirurgien irakien, battus par plusieurs gardes israéliens de façon pernicieuse, et abandonnés sur le sol, la face enterrée dans le sable, et cela en présence d'un colonel israélien qui n'a rien fait». (Témoignage du Dr Chris Giannou devant le Congrès, 13 juillet 1982). Comme nous le verrons dans la suite de cet article, ces atrocités et des milliers ou millions d'autres sont restées impunies par la justice israélienne et par les gouvernements des pays occidentaux dits démocratiques censés être pour la justice.
L'impunité face à la «violence des armes»
Comme nous le verrons dans les exemples suivants, les atrocités commises par l'armée israélienne durant et après les agressions entreprises contre des villages palestiniens, sur les prisonniers de guerre, et sur les populations civiles palestiniennes, sont demeurées et continuent de demeurer généralement impunies ou très faiblement punies aussi bien par la justice militaire que la justice civile israéliennes. Il faut tout de suite dire que ces cas d'impunité sont tellement fréquents et nombreux qu'il n'est pas possible, dans l'espace de cet article, de les relater tous. Il nous suffira donc de citer quelques exemples que nous pensons être représentatifs de ce déni généralisé de justice. Premier exemple : «En décembre 1987, une fille palestinienne, Intissar al-Atar, a été tuée dans la cour de son école par un soldat israélien, Shimon Yifrah. Ce dernier a été arrêté puis relâché parce que la Cour suprême israélienne a déterminé que le meurtre n'était pas assez sévère pour mériter la détention.
En septembre 1989, il a été acquitté de toutes les charges à l'exception de celle de «mort par négligence». Le juge, en effet, a expliqué que le meurtrier avait seulement pour intention de faire peur à la fille. Par conséquent : «This is not a case of a criminal person who has to be punished, deterred or taught a lesson by imprisoning him» (Ce n'est pas un cas d'une personne jugée criminelle et ne nécessite donc pas d'être puni, découragé, ou à qui il y a lieu de donner une leçon en l'emprisonnant) (Noam Chomsky, op. cit., p. 541).
Le deuxième exemple cité dans la même source ci-dessus indiquée est celui d'un colonel de l'armée israélienne, Yehuda Meir, qui a «ordonné à ses soldats de briser les bras et les jambes de Palestiniens dans les villages de la Rive Ouest, mais qui n'a jamais été incriminé par la justice militaire israélienne» (Noam Chomsky, op. cit., p. 543). Le troisième exemple d'impunité est le cas de Chaim Herzog, ancien Président israélien de 1983 à 1993, qui «a réduit les sentences de terroristes juifs — qui ont assassiné trois Palestiniens et en ont blessé 33 autres au cours d'une attaque au fusil et à la grenade à l'Université islamique de Hebron — de la perpétuité en prison à seulement 15 ans» (Noam Chomsky, op. cit., p. 572).
Le dernier exemple que nous évoquerons, qui remonte à 1948, — et, comme nous l'avons dit, ces exemples ne sont qu'un échantillon sur un nombre allant de milliers à millions de cas — est celui du lieutenant israélien Shmuel Lahis «Who murdered several dozens of Arab civilians he was guarding in a mosque in the undefended Lebanese village of Hula in 1948. He [Shmuel Lahis] was sentenced to seven years in prison, immediately amnestied, and granted a lawyer's license on the grounds that the act carried ‘no stigma'. Later, he was appointed Secretary General of the Jewish Agency, the highest executive position in the World Zionist Organization» (Shmuel Lahis a massacré plusieurs douzaines de civils arabes dont il avait la garde dans une mosquée dans le village libanais non protégé de Hula en 1948.
Il a été condamné à sept ans de prison et immédiatement amnistié et a obtenu une licence d'avocat car, pensait-on, le crime n'avait pas laissé de «stigmates». Plus tard, il a été nommé Secrétaire général de l'Agence juive, le plus haut poste au sein de l'Organisation sioniste mondiale). (Noam Chomsky, op. cit., p. 573). Ces quelques exemples montrent combien la justice israélienne est laxiste quand il s'agit de meurtres commis par les soldats israéliens, mais très sévère quand il s'agit d'actes commis par les Palestiniens, si petits soient ces actes, comme par exemple jeter des pierres sur les soldats israéliens.
Conclusion
Dans l'analyse qui précède, nous avons vu que, en dépit du supposé principe de «pureté des armes» invoqué par Israël, l'armée israélienne ne s'est pas empêchée — loin s'en faut — de commettre les massacres les plus répréhensibles que l'humanité puisse imaginer, le plus brutal et barbare étant celui de Sabra et Chatila en 1982. Nous avons vu aussi que ces atrocités, commises par l'armée israélienne, sont en totale contradiction avec la propagande — qui est admise en Israël, mais aussi dans des pays comme les Etats-Unis et les pays d'Europe — selon laquelle «Israel is the symbol of human decency» (Israel est le symbole de la décence humaine) ou encore la notion de «Beautiful Israel» qu'Israël et les pays qui le supportent également propagent dans la presse et les instances internationales.
Ces crimes contre l'humanité sont également en contradiction avec d'autres slogans qu'on lit régulièrement dans la presse, comme par exemple qu'Israël est une «Society in which moral sensitivity is a principle of political life» (New York Times, February 19, 1988), ou encore qu'Israël a toujours été guidé par «a high moral purpose» (Israël a toujours été guidé par un objectif hautement moral) (Time, October 11, 1982). Naturellement, Israël continue de nier ces atrocités — supporté par le gouvernement américain, son supporter de toujours — et d'ignorer les décisions de l'ONU condamnant ces atrocités.
Pour se rafraîchir la mémoire, peut-être que le gouvernement israélien devrait relire le rapport écrit par la Mission de l'ONU sur la Recherche des Faits sur la Guerre de Ghaza (United Nations Fact Finding Mission on the Gaza Conflict), dirigée par Richard Goldstone, un juge sud-africain, lui-même de confession juive, pour réaliser que ces atrocités sont «réelles» et considérées par plusieurs organisations internationales comme crimes contre l'humanité.
Et, ainsi que l'a noté le site internet Grotius International le 28 septembre 2009 : «Israel should be grateful to judge Goldstone : maybe he will succeed in what all the rest before him failed, namely to put a mirror in front of the Israeli society, army and government and tell them, look, this is the way you really look» (Israël devrait être reconnaissant au juge Goldstone : peut-être qu'il [Goldstone] aura réussi là où tous avant lui avaient échoué, à savoir placer un miroir en face de la société, de l'armée et du gouvernement israéliens, et à leur dire : Regardez, voici comment vous êtes en réalité) (Gideon Levy, Grotius International, September 28, 2009).

Par Arezki Ighemat
Ph.D. en économie
Master of Francophone Literature (Purdue University, USA)

Notes :
1)- «Ce que disent les non-Juifs importe peu ; ce qui importe est ce que les Juifs font» (Ben-Gurion)
2)- «Les frontières d'Israel sont là où les Juifs vivent, non là où il y a une ligne sur une carte gégraphique» (Golda Meir)
3)- Al Hamishmar est un quotidien israélien appartenant à l'ancien Parti de gauche et environementaliste, Mapam, aujourd'hui Meretz


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