Des centaines d'Algériens mènent des travaux de recherche dans plusieurs domaines à l'étranger et plusieurs d'entre eux sont honorés mais dans l'anonymat. La distinction honorifique de la division de chimie de coordination (2003) de la Société française de chimie (SFC) décrochée par un chercheur algérien au CNRS Toulouse, A. Bousseksou, a fait l'objet d'un article de la revue française Actualité chimique 2004. Diplômé de l'université de l'USTHB, major du DEA sciences des matériaux de l'université de Nantes (J. Rouxel, G. Ferey, F. Varret), il rejoint le département de recherches physiques de l'université Pierre et Marie Curie (Paris VI) pour y créer avec François Varret un laboratoire de spectrométrie Mossbauer, tout en effectuant sa thèse sur le phénomène de transition de spin. Après une année d'ATER à Paris VI et à Versailles, il devient en 1993 chargé de recherche au Laboratoire de chimie de coordination (LCC) de Toulouse. Dans ce laboratoire toulousain de renom, A. Bousseksou continue l'étude du phénomène de la transition de spin et de la bistabilité moléculaire et poursuit ses recherches en développant les expériences de détection optique. « Il est devenu ainsi l'un des spécialistes mondiaux du mécanisme de la transition de spin et de la bistabilité moléculaire. Ses dernières études sous champs intenses et pulsés ont constitué une véritable percée scientifique. Son aboutissement à la mémoire moléculaire a été non seulement une avancée scientifique majeure, mais aussi une réponse à un défi qui a été le rêve de beaucoup de personnalités scientifiques hors pair comme le regretté Olivier Khan, son ami spécialiste de longue date du magnétisme moléculaire, ou Philipe Gutlich (Mainz, Allemagne) qui a drainé le sujet à l'échelle internationale depuis plus de 32 ans », écrit la revue. Auteur de plus de 70 publications à comité de lecture international, de 3 brevets, de 3 chapitres de livre, d'une centaine de contributions orales ou par affiches dans les congrès internationaux, le chercheur algérien a su établir d'importantes collaborations en France, en Europe mais aussi au Japon. Ses derniers travaux de recherche sur le stockage de l'information, précise la revue, ont ouvert le chemin vers le disque dur moléculaire et plus généralement vers des dispositifs pour l'électronique moléculaire. A. Bousseksou est actuellement directeur de l'équipe Propriétés physique moléculaires du LCC de Toulouse.
