L'obésité a pris une telle ampleur qu'elle est devenue un problème de santé publique. «Selon une enquête effectuée en 2016 à Oran, 9% des enfants scolarisés sont obèses et 12% sont en surpoids», a indiqué Dr Boukhari, chef de service de la prévention et chargé de la communication auprès de la direction de la Santé d'Oran. Ce responsable s'exprimait à l'occasion d'une session de formation sur l'obésité chez l'enfant et l'adulte et ayant ciblé une soixantaine de médecins généralistes de différentes unités de dépistage et de santé scolaire (UDS) et de différents établissements de santé publique d'Oran. L'enquête réalisée au niveau de trois quartiers, un quartier défavorisé, un quartier moyen et un quartier privilégié (Chetaibo, Saint-Eugène et Saint-Hubert) a ciblé deux écoles de chaque quartier et a dévoilé que le taux d'obésité est le même dans les trois quartiers. «L'étude a soulevé que les mauvaises habitudes alimentaires combinées au manque d'exercice physique et d'activité sportive expliquent cette hausse importante du taux d'obésité d'où la nécessité d'une réelle prise en charge», a précisé le Dr Boukhari. Cette première formation qui a eu pour cadre l'Institut national de formation supérieure paramédicale (INSFP) de hai Es-Salam, a été animée par des cadres du ministère, des médecins de la wilaya d'Oran. Pour le Dr Gougam Selma, chargée du programme de formation sur l'obésité auprès du ministère de la Santé, il s'agit d'une action visant le développement du personnel pour qu'il puisse avoir le maximum de bagages pour être d'actualité par rapport à la prise en charge des obèses. Le but est de prendre en charge et le patient et le personnel médical. Ce dernier doit développer son savoir pour assurer une prise en charge totale du malade. Une prise en charge sur le plan organique mais aussi sur le plan psychologique. La prise en charge dès le jeune âge est très importante. «L'obésité est comme une pyramide, la base c'est le médecin et ce n'est qu'au niveau 4, soit à l'état pathologique, que le spécialiste intervient», a-t-elle souligné. A Oran, une campagne de dépistage sera lancée dès la prochaine rentrée scolaire. Elle touchera tous les enfants scolarisés. «Cette campagne est venue à point, surtout que cinq cas de diabète de type 2 chez l'enfant ont été dépistés à Oran en 2017. C'est une maladie caractérisée par une hyperglycémie chronique (hygiène alimentaire). Elle survient généralement chez les adultes avançant en âge et touche davantage les personnes obèses ou ayant un surplus de poids, contrairement au diabète de type 1 qui est purement héréditaire. La campagne a aussi pour but d'éduquer les enfants dès le plus jeune âge à une nutrition saine et la sensibilisation à une alimentation équilibrée», a ajouté le Dr Boukhari.