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Béjaïa : Hommage à Isabelle Eberhardt
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Publié dans El Watan le 06 - 03 - 2018

Le double anniversaire de la naissance d'Isabelle Eberhardt et de l'association qui porte son nom a été une occasion pour vulgariser la vie et l'œuvre de cette écrivaine.
La vie et les œuvres littéraires de l'écrivaine Isabelle Eberhardt (1877-1904) ont été revisités, samedi 3 mars, à la bibliothèque communale de lecture publique de la ville de Béjaïa, à travers une conférence animée par le président de l'association culturelle pour la recherche et la vulgarisation des œuvres d'Isabelle Eberhardt, M. Zerari.
Cette activité qui entre dans le cadre de la célébration du double anniversaire de la naissance d'Isabelle Eberhardt le 17 février 1877 et de la création de l'association le 17 février 2016, se veut un hommage à une femme atypique, une sympathisante de la résistance algérienne contre le colonialisme français pour avoir dénoncé les exactions et l'injustice.
Dans sa communication, le conférencier a dressé une biographie très riche en événements, en tourmentes et en production intellectuelle de cette femme, et ce en démontrant ce qui fait de celle-ci un personnage exceptionnel qu'un concours de circonstances a fait venir en Algérie, à l'âge de 20 ans, en 1879, pour y vivre jusqu'à sa mort tragique en 1904 à la fleur de l'âge, soit à 27 ans. Une vie courte mais jalonnée de succès, de défis durant laquelle Isabelle Eberhardt a fait preuve d'une extraordinaire performance dans l'apprentissage sans avoir été à l'école.
Son intérêt pour l'Afrique du Nord, et en particulier pour l'Algérie, a été motivé par ses influences littéraires à travers lesquelles elle découvre le grand Maghreb au point qu'elle en a parlé dans l'un de ses écrits intitulé «Vision du Maghreb» comme si elle avait déjà mis les pieds, auparavant, sur le sol de l'Afrique du nord.
Mais mentalement, elle se rapproche davantage de l'Algérie et nourrit ses connaissances sur le pays à travers les lettres que lui envoyaient ses deux frères, alors légionnaires embarqués par l'armée coloniale française pour la guerre d'Algérie. Fait du destin, Isabelle Eberhardt finit par voyager en Algérie, saisissant l'occasion du déplacement de sa mère, Nathalie de Moelder, d'origine allemande, pour des soins à Bône (Annaba) où elles ont déposé leurs valises.
Isabelle Eberhardt a 20 ans quand, le 18 mai 1897, elle met les pieds pour la premières fois sur la terre d'Algérie, sans se sentir dépaysée grâce à l'idée, plutôt précise, qu'elle s'est faite à travers ses lectures sur notre pays. Aussitôt, elle quitte le quartier bourgeois à Annaba pour aller se frotter à la société algérienne profonde, dans les cités populaires et pauvres. Plus tard, elle se lance à la découverte du pays lors d'un voyage qui l'amène à sillonner une partie de l'Algérie, plus exactement dans les villes du Sud en 1899 avant de s'installer à El Oued, en 1900.
L'écrivaine voyageuse
Ce qui attire l'attention en visitant l'exposition de photos de cette personnalité, ce sont toutes ces illustrations de cette femme dans des habits d'homme. On la voit en tenue de marin, en burnous, en habits bédouins... «Elle se travestissait en homme. Cette marque l'accompagna d'ailleurs jusqu'à son lit dans un hôpital militaire où on pouvait distinguer une chéchia vissée sur sa tête pour marquer toujours sa non-féminité», dira le conférencier.
Ce travestissement lui permettait de s'introduire dans le monde des hommes et de se protéger, explique-t-il. Son père adoptif a joué un grand rôle dans la transformation, les habitudes et la formation d'Isabelle Eber-hardt. Vava, comme elle aime à appeler son père, un anarchiste, ainsi que ses fréquentations (la jeunesse turque et russe) ont développé en elle un comportement masculin qu'elle entretenait.
Ce qui la distinguait également, c'est son adoption de la religion musulmane après qu'elle fut athée. Elle parlait et écrivait parfaitement la langue arabe qui lui a permis de décortiquer le Coran, en plus de sa maîtrise de l'allemand, du français, du berbère, du latin, du russe, du grec, entre autres. Sa passion pour la religion musulmane, elle la tient de son «intrusion» dans la zaouia El Kadiriya dans les habits d'un homme sans susciter le moindre soupçon chez le cheikh de la confrérie. Ce dernier a fini par admettre cette femme dans sa zaouia. Elle fut, de ce fait, la première Européenne soufie.
Expulsée d'Algérie pour ses positions politiques en faveur de l'Algérie, elle revient vers 1900 pour entamer une carrière de journaliste dans les journaux l'Akhbar et la Dépêche algérienne. Son patron, Victor Barrucand, la charge de couvrir les batailles du sud de l'Oranais, à la frontière algéro-marocaine. Sa maîtrise des langues, sa nationalité française, sa proximité des milieux populaires, lui faciliteront la tâche pour rencontrer aussi bien des militaires de l'armée française que les résistants algériens. Elle fut «la première femme reporter de guerre au monde», selon les recherches de l'association.
Isabelle Eberhardt a publié plusieurs textes, nouvelles et reportages dans ces journaux. Elle décède à l'âge de 27 ans, engloutie par une crue de l'oued qui est passée près de sa maisonnette à Ain Sefra. L'écrivaine voyageuse a été enterrée dans un cimetière musulman de la même région, pendant que sa mère, surnommée Fatima Manoubia, morte bien avant, repose au cimetière de Annaba après sa conversion à l'islam.


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