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Ruée vers les Côtes Ibériques
Des centaines de jeunes rongés par le désespoir quittent le pays
Publié dans El Watan le 21 - 01 - 2007

La lutte contre l'émigration clandestine à partir des 80 km de littoral témouchentois a commencé localement à porter ses fruits avec de moins en moins de tentatives enregistrées au fil des mois de l'année 2006.
Cependant, elle a eu pour effet collatéral de déplacer le phénomène vers les autres wilayas côtières du pays et de le démultiplier, lui donnant un caractère d'exode à travers ce que la chronique rapporte d'arrestations et de naufrages. En 2006, à partir de l'une ou de l'autre des 30 plages témouchentoises, sur un total de 43 affaires d'émigration clandestine, dont 30 ont avorté ou l'ont été par les services de sécurité, 113 harraga ont réussi à débarquer en terre ibérique, soit à peine le quart des 394 « fous de l'ailleurs » qui ont tenté l'aventure. Mais pour combien qui ont péri, à l'instar de ces tragiques marins de Hugo « partis joyeux pour des courses lointaines et qui dans un morne horizon étaient à jamais disparus » ? Là, aucune statistique officielle n'ose avancer de chiffres car les quelques corps rejetés par les flots ne peuvent être comptabilisés tous dans la catégorie des harraga.
« TRIG El OUAHDA »
Mais comment et pourquoi en est-on arrivé là ? Une petite chronologie des évènements permet de se faire une idée du phénomène. Il y a eu d'abord l'institution du visa Schengen et ses consubstantielles difficultés à l'obtenir, ce qui a incité les candidats à l'émigration à fuguer via le Maroc, à travers « trig el ouahda », pour les camps de transit de Ceuta et Mellila. Dans une seconde phase, l'Espagne a régularisé la situation des premiers arrivés et fermé ses camps en terre africaine. La parade a consisté à aller directement en Ibérie quitte, si la guardia est à l'accueil, d'aller peupler un « centro », sachant l'éventualité d'une régularisation qu'accordait un pays d'accueil ayant grandement besoin d'une main-d'œuvre au rabais pour que, en particulier, son agriculture demeure compétitive. Ainsi, ceux qui, à partir de 2001, ont inauguré la voie étaient des Témouchentois. La migration a précisément commencé à partir de la daïra d'El Amria parce que depuis quelques années déjà, un courant d'émigration existait pour le travail saisonnier durant la période des vendanges grâce au visa touristique. Une communauté originaire de la région s'était même constituée là-bas. C'est elle qui, avec la complicité des employeurs, a assuré l'accueil des arrivants. Et si le trafic a commencé à partir de la daïra d'El Amria, c'est également parce qu'il y a un port de pêche, celui de Bouzadjar, avec ses marins-pêcheurs et ses embarcations en nombre dont les 100 offertes aux « mou'wazine » par Djamel Ould Abbas à la veille d'une campagne électorale. « Comment voulez-vous qu'un marin refuse la possibilité de l'ailleurs et de gagner par jour l'équivalent de 6000 DA ! », nous avait expliqué un vieux marin. Ainsi, 80 d'entre eux ont été les premiers guides à travers les flots. Après tout, Almeria n'est qu'à 94 km de plan d'eau, soit 4 à 6h de trajet par beau temps. Muni d'un GPS, et selon l'embarcation et la puissance du moteur dont on dispose, on prend le départ à 21h ou à minuit pour accoster à l'aurore au moment où rentrent au bercail les bateaux de pêche espagnols, de façon à ne pas se faire repérer par les gardes-côtes.
VIDE JURIDIQUE
En 2004, le phénomène s'est amplifié, l'information a circulé et ce ne sont plus les seuls Témouchentois qui émigrent, ceux des wilayas limitrophes viennent de plus en plus nombreux s'entasser avec eux dans des embarcations que l'on commence à voler. En août, une agression est même commise contre le propriétaire de l'une d'elles. Entraîné dans un guet-apens, il est molesté et jeté à la mer. Les agresseurs, identifiés, sont en Espagne depuis lors. Les pouvoirs publics interviennent alors pour que les propriétaires d'embarcations ne les laissent plus en bord de plage à la merci d'un vol ou encore qu'elles soient l'objet d'une vente maquillée en vol de façon à éloigner tout soupçon sur le propriétaire. Mais en 2004, on n'entendra plus parler d'un cas d'émigration qu'à la faveur d'un vol, les harraga qui cotisent pour acheter une barque et un moteur, eux, passent inaperçus. Et puis, que pouvait-on contre des personnes disposant de papiers en règle, le vide juridique étant, la seule infraction qu'on pouvait leur reprocher étant le vol d'une embarcation ?
AIN TEMOUCHENT, LIEU DE RALLIEMENT
En 2005, la côte d'alerte est atteinte. La demande étant devenue forte, la criminalité fait jour avec des individus s'improvisant courtiers avec des rabatteurs en direction des wilayas alentours et jusque vers l'Algérois et l'est du pays. Le courtier fournit le moyen de transport et vogue la galère ! Et parce qu'on vend n'importe quoi qui flotte, les victimes de naufrage se multiplient, généralement à cause d'un moteur qui n'en peut plus. L'été 2005, le Témouchentois est devenu le lieu de ralliement de tous les harraga du pays. Des propriétaires de palangriers se mettent de la partie, et là c'est véritablement des réseaux de passeurs qui s'organisent. Pourquoi spécialement les palangriers ? Parce que ces embarcations n'ont pas bénéficié d'aide étatique pour la rénovation et qu'avec l'usure, leur entretien et leur armement reviennent cher comparés aux rentrées que la pêche rapporte. Avec une capacité de 60 passagers à bord, à raison de 15 000 DA le harraga, le propriétaire peut empocher une fortune, soit entre 4 à 5 millions de dinars en un seul voyage ! Certains ne s'y sont employés que pour deux ou trois voyages pour se refaire financièrement. Les risques avaient été minimisés. Par ailleurs, si par mégarde, après avoir déchargé sa cargaison humaine, le palangrier apercevait les gardes-côtes espagnols, le capitaine simulait une panne ayant entraîné une dérive. Un seul amateur s'est fait prendre récemment par la police ainsi que son réseau de six passeurs. L'affaire n'a été possible qu'après l'exploitation « d'entretiens » avec des harraga refoulés. Lui s'était montré vorace pour avoir organisé en grand son service. Ainsi, il s'était mis à acheter de vieux rafiots qui, une fois arrivés du côté d'Almeria, étaient abandonnés, les quelques membres d'équipage grassement payés se faisant passer pour des harraga pour être ensuite refoulés par les autorités espagnoles. 2006 a vu également les escroqueries se multiplier. Ainsi, plusieurs « faux » réseaux ont collecté l'argent de prétendants à l'émigration pour disparaître dans la nature. Les quelques plaintes ont débouché sur l'arrestation des auteurs des arnaques.


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