L'arrivée du ministre de l'Intérieur français à Constantine, Dominique de Villepin, s'est faite avec plus de deux heures de retard, puisque le locataire de Matignon a, semble-t-il, été retardé après un déjeuner avec le président Bouteflika, qui aura sans doute duré plus longtemps que prévu. Devant une assemblée composée des élus du vieux rocher, et suite à des exposés de ces mêmes élus sur les potentialités de Constantine et de la coopération entre l'Algérie et la France, de Villepin s'étalera sur les opportunités qui se sont offertes aux deux pays suite « à la visite de M. Chirac en Algérie en 2003 et de celle de son homologue algérien, le président Bouteflika, à l'occasion du soixantième anniversaire du débarquement de Normandie. » Il parlera ensuite de « la vitalité des échanges » et « du chemin tracé » entre les deux nationaux aux destins indissociables. Sur le perron du siège de la wilaya, le ministre français improvisera une conférence de presse au cours de laquelle il dévoilera un pan des discussions qu'il a eues avec son homologue algérien, discussions qui auront tourné autour du « combat contre le terrorisme », de « lutte contre le crime organisé sous toutes ses formes » spécifiant au passage l'urgence d'association entre l'Algérie et la France pour éradiquer « le blanchiment de l'argent et les réseaux de vols de voitures. » Dominique de Villepin nous étonnera quand même, avant de prendre congé, en nous enrichissant d'un lexique nouveau : « l'islam d'Algérie » qui fait suite à celui de France, concept développé dans l'Hexagone depuis quelques mois. Auparavant, M. de Villepin a fait une courte halte à l'université des sciences islamiques Emir Abdelkader et la mosquée du même nom.
