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Et si c'était vrai… ?
Prosélytisme chiite en Algérie
Publié dans El Watan le 19 - 02 - 2007

Si d'ici à cinq ans, les autorités algériennes ne mettent pas le holà, les chiites se compteront par milliers et le pays connaîtra une vague de violence aussi terrible que celle des années 1990. »
Cette funeste prophétie donne froid dans le dos. Elle émane de Mohamed Benbrika, docteur en philosophie, enseignant à l'université d'Alger et par ailleurs secrétaire général du rite de la Qadiria en Algérie. Depuis quelque temps, il ne cesse de sonner le clairon via les médias sur les risques réels ou supposés de la propagation du chiisme en Algérie. Des articles de presse rapportant que le « deuil de Karbala » avait été célébré à Constantine notamment ont servi d'électrochoc pour donner l'alerte. L'Algérie sunnite serait ainsi menacée par les apôtres de Sistani. Au ministère des Affaires religieuses, on est plutôt choqué par les colporteurs de ces prêches qui ne seraient pas forcément fondés. Mais on exclut rien. « On parlait ces dernières années du phénomène de l'évangélisation au pays, et aujourd'hui, on entend parler de chiites. Ceux-ci font beaucoup plus de la politique que de la religion… » Bouabdellah Ghlamallah, le gardien du temple sunnite national, n'est donc pas inquiet. Mais il relativise sa belle assurance par : « Si vraiment ce phénomène existe, cela voudrait dire que les imams et les direction des wakfs ont failli à leurs missions et qu'il y a un vide quelque part », a-t-il concédé lors de la réunion d'évaluation, la semaine dernière, tenue à Mohammadia. « Officiellement, nous n'avons été saisis de cette menace chiite ni par nos directions de wilaya ni par les imams. Nous avons nous-mêmes lu l'information dans la presse, comme tout le monde, et d'ailleurs, même les services de sécurité ne nous ont rien signalé de tel. » Abdellah Tamine, conseiller de Ghlamallah à la communication, ne veut point alarmer les Algériens, lui non plus. « Jusqu'à preuve du contraire, il n'y a eu aucune manifestation publique de chiites dans les quatre coins du pays, du moins à notre connaissance… » Ce cadre du ministère du culte n'exclut cependant pas l'existence d'une « tentative ». Il est même convaincu que cette « agitation » est l'œuvre d'un courant politique et non pas religieux. Pour lui, la manœuvre vise la déstabilisation de l'Algérie du fait que le pays soit à 99% sunnite malékite. « C'est une atteinte à l'unité religieuse de l'Algérie que de vouloir faire du prosélytisme chiite. Que les partisans de ce rite pratiquent les commandements de leur culte légalement, cela leur est garanti par les lois de la République, mais qu'ils le fassent dans l'anarchie, cela s'appelle la fitna ! » Et quand on parle de chiisme, les regards se braquent automatiquement vers l'Iran et son ambassade à Alger qui serait le QG de cette campagne de « chiisation ». Au ministère des Affaires religieuses, on précise qu'il y a plus de 300 Iraniens, dont les diplomates, qui travaillent en Algérie. « Si d'aventure nous découvrons qu'ils font du prosélytisme, nous sommes prêts à les expulser », menace le bras droit de Bouabdellah Ghlamallah. « Mais on n'en est pas encore là. Tant que le ministère de l'Intérieur n'a rien signalé, nous ne pouvons pas déclencher des enquêtes sur un phénomène basé sur la rumeur. » Contacté par nos soins, le service de la communication de l'ambassade d'Iran affirme que « c'est totalement faux ! » Il prend soin de nous remercier de leur avoir donné la parole.
Un shisme... « politique »
Le ministère des Affaires religieuses n'est pas inquiet, mais il se lave les mains sur ce qui se passerait dans les quartiers et dans la rue. « Notre mission se limite à orienter et sensibiliser la population à travers les mosquées et non pas à surveiller le comportement des gens… » Pourtant, il n'y a sans doute pas de fumée sans feu. Des informations de plus en plus insistantes font état d'un activisme plus ou moins visible des chiites, algériens bien sûr, notamment à Mostaganem, Tiaret, Constantine et même à Alger. Le deuil de Karbala à l'occasion de la fête de Achoura aurait été célébré, d'après Mohamed Benbrika, qui crie à qui veut l'entendre, que ses sources sont « crédibles ». Cet universitaire veut secouer le cocotier institutionnel sur ce qu'il appelle « l'invasion chiite » dans nos villes et cités. Plus grave encore, il affirme que les propagandistes de cette « nouvelle religion » se recrutent parmi les enseignants et les universitaires qui ont déjà fait école en Iran. C'est ainsi que l'unes des éminences grises de cette sahwa chiite en Algérie officie en tant que chef de département à l'université de Mostaganem. « Imaginez les conséquences si cet intellectuel se livrait au prosélytisme avec ses étudiants », affirme Mohamed Benbrika, précisant que la corporation des enseignants serait particulièrement ciblée par les mentors de cette campagne dans le cadre de l'exportation de la révolution iranienne remise au goût du jour ces derniers temps. D'aucuns pensent que beaucoup d'Algériens ont été tellement séduits par le fait que les dirigeants de Téhéran aient tenu tête aux Américains dans le dossier nucléaire, qu'ils ont décidé d'embrasser le chiisme. Aussi, la solidarité et le soutien moral manifestés à l'égard du dirigeant du Hezbollah, Hassan Nasrallah, l'été dernier, lors de l'invasion israélienne du Liban, semblent avoir considérablement boosté l'aura chiite en Algérie. A tel point que beaucoup pensent que les Iraniens et donc les chiites sont les vrais porte-étendards de l'Islam. Ces nouveaux « conscrits » que cite le professeur universitaire, possèdent « généralement un modeste niveau d'instruction et tombent ainsi facilement dans les rets du chiisme ». Il y a également la littérature de ce courant religieux qui se réclame des douze imams (ithna âchara). L'ambassade de la République islamique d'Iran en Algérie ne lésinerait pas sur tous les supports (audio, vidéo et livres) pour vendre le produit chiite aux Algériens.
Annour, Al Manar, Al Alam : écrans chiites
M. Benbrika accuse ouvertement les diplomates iraniens de pratiquer le « bourrage de crâne » à tous ceux qui se rendent au siège de l'ambassade quel que soit le motif. « Un collègue enseignant m'a confié qu'on lui a rempli tout le coffre de sa voiture de livres religieux un jour où il s'était rendu au siège de la chancellerie iranienne », soutient encore le chef de la tariqa Qadiria. Aussi, il semble que les Algériens ayant fréquenté l'institut Qom en Iran, où sont « fabriqués » les têtes pensantes du chiisme, sont suivis de près à leur retour en Algérie. Ces derniers se livreraient à un travail de proximité pour gagner des adeptes. M. Benbrika parle même d'une cellule assez organisée au niveau du quartier populaire la Glacière, à Alger. La bibliothèque de la mosquée locale (Annasr) serait ainsi régulièrement enrichie en nouvelles publications faisant l'apologie du chiisme. L'histoire de ce quartier avec ce rite remonte à 1979 quand l'attaché culturel de l'ambassade d'Iran en Algérie s'y était rendu pour faire don d'un lot de livres au profit de la bibliothèque de la mosquée. Depuis, les fidèles algériens, voire algérois, des ayatollahs auraient constitué un noyau qui observe scrupuleusement les directives qui lui parviennent de l'ambassade ou de leur deuxième « mère patrie », l'Iran. Notre enseignant prend les choses très au sérieux et craint une poussée chiite en Algérie. « Vous savez, depuis 1979, la cellule a pris de l'ampleur, ils sont aujourd'hui près de 150 adeptes uniquement dans la capitale et leur nombre va doubler, voire tripler, aussi longtemps que les autorités n'auront pas saisi la dangerosité du phénomène. » M. Benbrika en veut d'autant plus que les supports de diffusion de ce rite se soient multipliés. En effet, au moins une quinzaine de chaînes de télévision satellitaires 100% chiites arrosent quotidiennement l'Algérie. Il est question d'Al Manar, d'Al Alam, d'Azahra, d'Al Kawthar, d'Al Baghdadia, d'Ennour… qui glorifient à longueur de journée les ayatollahs et tournent à la dérision les Compagnons du Prophète (QSSSL). Aussi, il semble qu'un site internet dirigé par un certain Abou Amer Achii soit particulièrement prisé par certains Algériens qui s'y abreuvent à volonté de la littérature chère à Moqtada Sadr et consorts. Vrai ou faux ? Personne ne peut prendre la mesure de ce phénomène du fait que les acteurs ne sont pas visibles et les manifestations ne sont pas (encore) ostentatoires. Les services de sécurité n'en savent pour l'instant pas plus que le ministère du culte, voire le commun des Algériens, qui a appris via les journaux l'agitation chiite à l'approche de la fête de Achoura. A la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), on tombe des nues. « A notre connaissance, aucune manifestation publique et ostentatoire de chiites n'a été observée par nos services », confie une source autorisée. Les services de police des wilayas citées comme étant les « nids » des chiites en herbe (Constantine, Sidi Bel Abbès, Mascara et Oran) n'ont rien signalé d'anormal. A la DGSN, on se demande même d'où les journalistes ont-ils glané leurs infos. C'est donc à un net RAS auquel nous avons eu droit du côté des autorités censées débusquer les auteurs de ce genre de pratiques. Mais, et si c'était vrai… ? A la fin des années 1970, les autorités n'avaient jamais cru que les salafistes qui avaient tété les mamelles du wahhabisme pouvaient prendre ancrage en Algérie. Et pourtant…


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