Les nuisances sonores dans les zones urbaines prennent ces dernières années des proportions inquiétantes. Un geste qui ne semble pas produire d'effet sur le perturbateur qui ne s'offusque guère de la pollution sonore qu'il cause à son voisinage. Bien que la législation soit claire à ce sujet (décret exécutif n° 93-184 du 27 juillet 1993 portant réglementation de l'émission des bruits), les activités bruyantes, notamment en période nocturne, ne sont pas sans conséquence sur la santé du citoyen. L'on s'interroge dès lors si l'étude d'impact qui, au demeurant, est un document imposé par le code de l'environnement, est effectuée par l'initiateur de l'activité de plein air. En dehors des particuliers qui festoient dans les terrasses d'immeubles en « lâchant » les derniers tubes des cheb et chabate à grands coups de décibels, il y a ceux qui exploitent des espaces publics pour diffuser sur un écran géant des films documentaires à caractère sportif à longueur de journée et de nuit. Evidement, vous me diriez où réside l'inconvénient ? Ce ne sont pas les images qui incommodent dans la mesure où elles restent – excusez cette lapalissade – muettes, sinon les riverains sont invités, malgré eux, à supporter le grand charivari qui n'est pas sans causer la gêne en période nocturne. C'est le cas de la Grande-Poste où des responsables de l'animation ont eu l'ingénieux idée d'installer un car Event au beau milieu d'immeubles d'habitation. Un passe-temps destiné, semble-t-il, à occuper de jeunes oisifs venus « décompresser » devant des images qui défilent non-stop sur l'écran dont l'intensité sonore soumet le voisinage à une pression acoustique jusqu'à une heure tardive de la nuit. Un point noir que d'aucuns estiment être une activité récréative. L'autre point noir est cette « bêtise qui insiste toujours », comme disait Albert Camus. Autrement dit, l'insistance et le dédain des autorités à tenir, malgré les griefs des riverains cette ambiance fausse d'une ville qui peine à sortir de sa torpeur.
