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Le gaz algérien de plus en plus convoité
« L'Opep du gaz » commence à faire son chemin
Publié dans El Watan le 26 - 03 - 2007

Face aux nombreux prétendants, notamment européens, qui courtisent le gaz algérien, l'Algérie tente de jouer aux équilibristes. Tout en rassurant ses fournisseurs, elle s'aligne sur l'idée russe d'une Opep du gaz. Le gaz pourrait bien devenir un enjeu commercial et un moyen de pression diplomatique.
La bataille gazière a-t-elle déjà commencé ? La course au gaz pourrait bien démarrer à l'aune d'une probable Opep réunissant les exportateurs de ce qu'on qualifie désormais « d'or gris ». Maintenant que le président Bouteflika flirte avec l'idée qui inquiète l'Occident, un nouveau virage est-il en train de se dessiner dans les relations économiques internationales ? En tout cas, le gaz algérien devient de plus en plus convoité. L'Algérie a toujours été prudente, voire très réservée sur une probable Opep du gaz. Les récentes déclarations du président Bouteflika sur la possibilité de création d'une Opeg marquent un véritable tournant. L'Algérie prévoit d'exporter 85 milliards de mètres cubes de gaz en 2010, en s'ouvrant aux marchés américain et asiatique. Selon Eurogas (Fédération européenne des industriels du gaz européens), la part du gaz algérien dans la consommation globale de l'Union européenne était en 2006 de 10%, contre 24% provenant de Russie, 17% de Norvège et 38% de production domestique. Pour l'heure l'Algérie est considérée comme le fournisseur le plus fiable de l'Union européenne. C'est peut-être la raison pour laquelle beaucoup de pays font les yeux doux à Alger. Le candidat français à la présidence, Nicolas Sarkozy, a même inséré dans sa campagne électorale le renforcement des liens entre Alger et Paris dans le but d'assurer l'approvisionnement du gaz en France. Le candidat de l'Ump estime que l'entreprise Gaz de France (GDF) devrait s'adosser sur un producteur comme Sonatrach. Ces réflexions s'inscrivent, selon Patrick Devedjian, ex-ministre de l'Industrie proche de Sarkozy, dans une stratégie à plusieurs objectifs : renforcer les liens entre Paris et Alger ; soutenir davantage le développement de l'Algérie et du Maghreb pour, dit-il, « stabiliser l'immigration » ainsi que de « mettre le gaz algérien en concurrence avec le gaz russe ». Sonatrach fournit déjà à la France 18% de son gaz, ce qui fait de l'Algérie son troisième fournisseur derrière la Norvège (30%) et la Russie (23%). Or, celle-ci va ouvrir prochainement en France une filiale de distribution de gaz, comme l'a fait le géant russe Gazprom en novembre 2006. D'un autre côté, Madrid courtise Alger dans la même optique. La récente visite du roi d'Espagne à Alger a eu pour principal sujet la négociation des prix du gaz. Les importations de gaz algérien représentent 60% de la consommation espagnole. Mais il semble que l'Algérie, sans toutefois fermer la porte à ses prétendants, vire du côté de la Russie et choisit de s'aligner sur l'idée lancée par le président Poutine d'une Opep du gaz. Un concept qui effraye grandement les Etats-Unis et l'Europe. Il est à rappeler qu'un rapport confidentiel de l'état-major de l'Otan à Bruxelles, diffusé dans les journaux et quelques publications européennes et américaines, fait état d'un « danger potentiel » de la création d'un cartel algéro-russe du gaz naturel à l'instar de l'OPEP pour le pétrole. La chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays assure actuellement la présidence du conseil de l'UE, préconise la création d'un réseau européen de gazoducs pour garantir l'indépendance énergétique de l'UE. Dans ce puzzle diplomatique, l'Algérie semble vouloir avancer dans sa coopération avec la Russie, tout en gardant un œil bienveillant sur ses voisins du nord de la Méditerranée.
L'idée d'une OPEG n'est pas si facile à réaliser
Il faut dire que depuis la crise gazière qui a opposé en janvier 2006 la Russie à l'Ukraine, les Européens semblent avoir pris conscience du problème que pose la dépendance énergétique de l'Europe vis-à-vis de l'or gris russe. La crise très similaire qui a opposé Moscou à la Biélorussie en janvier 2007, a relancé les spéculations sur la fiabilité de la Russie en tant que partenaire énergétique. Les Européens s'inquiètent de ce qu'ils qualifient « d'agressivité » du géant gazier Gazprom, qui, selon eux, tente de contrôler toute la chaîne énergétique en investissant massivement dans les réseaux de distribution européens. Les Européens interprètent mal le rachat des compagnies énergétiques en Europe centrale, notamment en Hongrie et en Slovénie. Cette « avidité » inquiète la Commission européenne, qui a publié un livre vert appelant à une diversification de l'approvisionnement énergétique de l'Europe. Le refus de la Russie d'accepter la ratification de la Charte internationale de l'énergie, qu'elle a pourtant signée, accroît la tension. C'est dans ce contexte qu'apparaît l'idée - pas si nouvelle - d'une Opep réunissant les pays exportateurs de gaz. Une alliance qui paraît cependant plus profitable sur le plan politique. Elle serait, estime-t-on, assez avantageuse à Moscou dans la mesure où celle-ci parviendrait à redorer son blason international, en se posant en leader de pays qui ne sont pas en ligne avec l'Occident comme l'Iran ou le Venezuela. La Russie détient près de 30% des réserves connues du gaz. Elle est de loin le premier producteur mondial avec 656 milliards de mètres cubes extraits en 2005. L'Iran a les deuxièmes réserves du gaz après la Russie mais a du mal à développer ses exportations à cause des sanctions américaines. Les chiffres penchent en faveur des pays exportateurs du gaz. Les statistiques que l'Agence internationale de l'énergie (l'AIE) a publiées récemment montrent que la demande énergétique mondiale dans les 30 prochaines années pourrait atteindre les 118 millions de barils/jour (l'Inde et la Chine seraient les pays les plus gourmands). Il semble que le gaz naturel affichera les mêmes tendances à la hausse. La dépendance énergétique de l'UE atteindra, en 2030, les 70%. Dès lors, les pays européens sont appelés à devenir de plus en plus dépendants des principaux fournisseurs de la région, à savoir la Russie 40%, l'Algérie 30% et la Norvège 25%. Pour Mourad Goumiri, fondateur de l'Association des universitaires algériens pour la promotion des études de sécurité nationale (Asena), « le problème de l'énergie et de la sécurité des approvisionnements n'est pas nouveau, mais son acuité sera de plus en plus perceptible dans les 20 prochaines années ». L'expert trouve « normal » le fait que les stratèges du monde entier consacrent une partie substantielle de leurs réflexions à ce thème. Il est à souligner que l'intérêt au gaz date seulement des trente dernières années après que l'on eut annoncé qu'il est appelé lui aussi à devenir rare. Le Kremlin rejetait jusqu'à présent l'idée d'une Opep de gaz et le revirement opéré par Poutine a pour but, selon des observateurs internationaux, de caresser dans le sens du poil les autres producteurs et « d'intimider les consommateurs ». Aujourd'hui le président russe semble bien décidé à aller jusqu'au bout de ses ambitions. Il souligne à cet effet que la volonté de l'Europe de réduire sa dépendance vis-à-vis de la Russie ne lui faisait « pas peur », ajoutant que Moscou de son côté « diversifiait les voies de livraisons vers différents marchés », dont celui de la Chine. L'on estime cependant que l'idée d'une Opeg sera difficile à réaliser dès lors que le marché du gaz n'est pas aussi flexible que celui du pétrole. Les contrats de fourniture de gaz courent souvent sur 10 ou 20 ans et restent très dépendants des gazoducs, la quantité de gaz liquéfié fournie par les bateaux étant minime. Des observateurs estiment que le marché du gaz n'est pas mûr pour ce cartel, les prix du gaz sont indexés sur les prix du pétrole, qui répondent déjà à la politique et à la stratégie de l'Opep. Avant de se dédire, Chakib Khelil, le ministre des hydrocarbures, s'interrogeait sur la nécessité d'une telle organisation alors qu'il y a déjà une Opep du pétrole qui définit indirectement le prix du gaz. En tout état de cause, la création d'une Opeg peut s'avérer bénéfique politiquement dans la mesure où elle assurerait une position plus forte pour l'Algérie dans ses négociations avec ses clients.


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