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Investissements directs étrangers vers la région MEDA
Le Golfe détrône l'Europe comme premier investisseur
Publié dans El Watan le 26 - 03 - 2007

Les investissements étrangers vers la région MEDA ont encore augmenté en 2006, selon une récente étude (février 2007) du réseau euroméditerranéen des agences de promotion des investissements ANIMA, qui se présente comme un projet européen d'aide à 10 pays du sud de la Méditerranée et du Proche-Orient partenaires de l'UE (Algérie, Autorité palestinienne, Egypte, Maroc, Tunisie, Jordanie, Liban, Syrie, Turquie, Israël, en plus de Chypre et Malte. La Libye a un statut d'observateur).
Selon cette étude, la région MEDA voit son attractivité renforcée d'année en année, alors qu'elle fut « oubliée au début des années 2000, avec seulement 1% des IDE pour près de 4% de la population de la planète ». En 2006, les IDE représentent plus de 45 milliards (Mds) US$ et pourraient devenir la première ressource extérieure de la région. Parmi les explications fournies pour cette attractivité de la région figure « une poussée conjoncturelle forte due à l'énergie, avec un triple effet : lancement de projets pétroliers et gaziers, existence de pétrodollars volontiers réinvestis sur les rives de la Méditerranée, vastes programmes d'équipements de type algérien (80 à 100 Mds US$ annoncés sur 5 ans), attirant investisseurs, capitaux et projets. Les flux annoncés pour l'Algérie en 2006, selon ANIMA sont de 6,747 Mds d'euros, alors que la CNUCED les situe autour de 3 Mds US$, contre seulement 260 millions US $ en1997. Cette différence est expliquée dans le document par le fait que la CNUCED comptabilise les flux macroéconomiques enregistrés dans les comptes extérieurs des pays, en sanctionnant les flux effectivement constatés, alors que ANIMA prend en compte le potentiel investissement. Le document d'ANIMA qui souligne une forte augmentation des capitaux entrant dans la région MEDA note que l'aide publique au développement régresse dans cette région aux revenus intermédiaires (313 millions US$ pour l'Algérie en 2004, 1,458 US$ en Egypte et 706 millions US$ au Maroc). Les transferts des émigrants ont quant à eux doublé en 10 ans, alors que les recettes de tourisme ont triplé en cinq ans pour atteindre en 2005 des recettes de l'ordre de 42,7 Mds US$. Pour l'Algérie, les revenus dans le tourisme en 2005 selon l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) ne dépassent guère les 178 millions d'euros (contre 6,851 Mds US$ pour l'Egypte et 4,617 Mds US$ pour le Maroc). Quant aux transferts des émigrants, ils étaient en 2004, selon la Banque mondiale (BM) de 2,460 Mds US$ (3,341 Mds US$ pour l'Egypte et 4,221 pour le Maroc).
Faiblesse de l'investissement industriel
En contrepartie de ces flux entrants, les sorties de capitaux restent importantes (ordre de grandeur de 8 Mds US$ par an pour les placements à l'étranger en provenance du Maghreb central, venant grossir un stock de 100 Mds US $, selon l'IE-Med ; dividendes rapatriés par les entreprises étrangères de l'ordre de 1,5 Mds US$ pour la seule Tunisie en 2004). Globalement, la seule région MEDA, dont le taux d'épargne reste insuffisant, bénéficie depuis peu d'un contexte favorable à l'entrée nette de capitaux extérieurs, qui viennent contrebalancer et souvent compléter (importance des joint-ventures) la faiblesse de l'investissement productif domestique. La distribution par type de projets en 2006 témoigne d'une part assez faible de projets de production (création, extension ou délocalisation d'activité) : 39% en nombre de projets, mais 31% seulement en montant. Les projets d'extension n'atteignent pas 10%, alors qu'ils représentent souvent 50% des projets dans le cas européen. 19% des projets ont une dimension financière (prises de participation, privatisations), mais cela, explique le rapport, représente près de la moitié (48,6%) des montants investis, essentiellement dans trois secteurs (acquisition de réseaux bancaires, licences de télécommunications, achat de start-up). Le reste du portefeuille concerne les projets commerciaux (filiales, enseignes, franchises, bureaux de représentation, soit 21% des projets, mais un montant investi peu significatif) et les projets à dimension partenariale (joint-venture, accord de distribution), avec 13,3% des projets et 7,3% des montants. L'analyse par secteur confirme l'importance des projets à caractère financier ou de rente. Les 7 secteurs majeurs sont en ordre décroissant : l'immobilier et le transport (119 projets et 16,8 Mds d'euros), les banques (107 projets et 15,3 Mds euros), les télécommunications (28 projets et 6,2 Mds euros), les logiciels et prestations informatiques (42 projets et 5,8 Mds euros), l'énergie (67 projets et 5,4 Mds euros), le tourisme (54 projets et 3,6 Mds euros), enfin les cimenteries et autres minerais ou matériaux (27 projets et 3,3 Mds euros). Tout ceci laisse peu de place aux secteurs industriels non rentiers, si ce n'est la chimie, l'agroalimentaire et les médicaments - ces deux derniers secteurs progressant par rapport à 2005, note l'étude.
Des richesses à mettre en valeur
D'autre part, un fait est relevé par ANIMA : la course à la taille des projets s'accélère. Le portefeuille des projets annoncés en 2006 inclut, en effet, 54 méga-projets de plus de 500 millions d'euros. Une tendance notamment au gigantisme de projets immobiliers et touristiques (« mega-resorts », nouveaux centres urbains), citant pour l'Algérie le groupement chinois CITIC/CRCC qui a gagné un appel d'offres pour deux sections de l'autoroute est-ouest d'un montant de 6,9 Mds US$ et Cojaal, consortium japonais avec Itochu, qui a gagné aussi un appel d'offres du même projet d'un montant de 5,9 Mds US$. Le groupe émirati Dubai Aluminium projette la construction de la première tranche d'un complexe de fonderie près de Jijel pour 3,6 milliards d'USD. En Egypte, l'entreprise émiratie Damac lance sur la mer Rouge son projet Gamsha Bay pour un investissement prévu de 16 Mds US$. Un autre projet du groupe émirati Dubai Ports Worlds envisage d'investir dans plusieurs projets, y compris un nouveau port et un terminal commercial à Eastern Port Said. Dans les IDE entrants vers MEDA, la part de l'Europe n'est plus majoritaire (42% des projets et seulement 21% des montants). Celle de l'Amérique du Nord (1/4 du marché) est croissante depuis 2003, énergie oblige. Mais la surprise vient des pays du Golfe et autres pays MENA (pays arabes non MEDA, plus l'Iran), qui deviennent le premier investisseur en montants, devançant l'Asie et les pays MEDA eux-mêmes. En moyenne sur 2005-2006, 50% des flux d'IDE viennent des pays développés (Europe et USA) et 50% de nouveaux acteurs (dont 2/3 du Golfe et 1/3 d'autres pays émergents). Par ailleurs, et malgré cette attractivité de la région pour les IDE, notamment en matière de quantité, l'étude d'ANIMA indique qu'il reste pour les pays de la rive sud de la Méditerranée à travailler à l'avenir sur la qualité des IDE. Deux critère devraient intéresser les pays et leurs agences de développement économiques pour ce faire : la création d'emplois ; et le multiplicateur économique ou effet de levier - c'est-à-dire l'impact direct et indirect tangible du projet. Dans cette optique, les experts d'ANIMA recommandent d'orienter l'action des gouvernements vers toute mesure permettant d'abord de sécuriser l'activité des PME, étrangères ou nationales, et donc la création d'un tissu industriel plus dense, plus professionnel, mieux intégré ; favoriser ensuite l'investissement dans les infrastructures nécessaires à l'attractivité économique ; définir des priorités industrielles réalistes et servant de base à un marketing des territoires fortement ciblé ; et enfin rechercher des investissements socialement responsables et durables, susceptibles de mettre en valeur, tout en les protégeant, les richesses humaines et naturelles.


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