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Le monde selon Melville
Publié dans El Watan le 29 - 03 - 2007

En 1970, le cinéaste français Jean Pierre Melville réalise Le cercle rouge, admirable thriller psychologique dominé par le thème de la culpabilité. Ce film est en fait son testament car Melville mourra deux ans plus tard à l'âge de 65 ans.
Cinéaste atypique, Melville (Jean Pierre Grumbach à l'état civil) incarnait un ton singulier dans le cinéma français avec lequel il avait pris ses distances en se consacrant à une inspiration très personnelle. Après des premières œuvres de facture classique comme Le silence de la mer (1947), une adaptation du récit de Vercors, ou Les enfants terribles (1950), Jean Pierre Melville se tourne vers le film noir à partir de Bob le flambeur (1955) avec lequel il signe une entrée magistrale dans l'univers interlope de la pègre. Melville s'impose assez rapidement comme un maître du genre quand il réalise Le deuxième souffle (1966), dans lequel sa problématique de la désillusion devient une thèse majeure. Melville qui a tourné des films estimables tels que Léon Morin prêtre (1961), Le Doulos (1962) ou L'aîné des Ferchaux (1963), n'est jamais aussi personnel que dans ses films noirs où se décline sa vision pessimiste du monde et de l'époque. Dans ce registre, il atteindra les sommets avec Le cercle rouge qui est la parfaite synthèse du caractère implacable de Melville et de son regard désabusé sur l'innocence perdue du genre humain. Avant ce chef-d'œuvre, Melville avait tourné un pensum geulliste, L'armée des ombres (1969) qui ne vaut peut-être que comme rappel autobiographique car le cinéaste avait été un résistant pendant la Seconde Guerre mondiale. C'est pourtant dans cette période qu'il convient de chercher les fondements de la personnalité de Melville qui avait été mortifié de se voir privé du droit d'obtenir son intégration dans le corps des assistants metteurs en scène. Ce refus le marquera profondément, mais aiguillonnera chez lui la volonté de s'affirmer contre ceux qui l'avaient jugé inapte à exercer dans le milieu cinématographique. Cette blessure originelle est en arrière plan de son imaginaire cinématographique et culmine dans Le cercle rouge. Auparavant, Melville avait réalisé Le Samouraï (1967), véritable épure dans laquelle s'exprime sa philosophie amère de l'humanité piégée par des pulsions auto-destructrices. Ce film, diffusé ce soir sur Arte, décrit le crépuscule d'un tueur à gages qui tente d'échapper en même temps à la police et à la pègre. Le Samouraï annonce à bien des égards Le cercle rouge dont la démonstration est plus dense et incisive, car Melville y introduit une galerie de personnages exemplaires dominés par le commissaire Mattéï, campé par un Bourvil aussi inattendu que bouleversant. Inscrit dans une gamme intimiste, Le Samouraï est un brillant exercice de style hautement illustratif de la maîtrise de Melville dans l'art cinématographique. Le cinéaste dépeint ,avec le personnage du Samouraï une tragédie moderne, celle de la solitude mise scène avec un sens raffiné de la théâtralité. Melville dissèque, dans Le Samouraï cet instinct de vie et de mort auquel se trouve également confronté le commissaire Mattéï qui, dans Le cercle rouge, se lance à la poursuite de malfaiteurs qui l'ont humilié en déjouant son autorité et sa vigilance. Mattéï a laissé s'échapper Vogel (Gian Maria Volonte), un prisonnier qu'il escortait de Marseille à Paris. Vogel fait la rencontre de Corey (Alain Delon) qui vient d'être libéré de prison, et les deux hommes décident d'attaquer une bijouterie au cœur de Paris. Cette trame n'est pas sans lien avec celle du Samouraï et le personnage de Mattéï est une transposition à rebours de celui du tueur à gages dans Le Samouraï. Mattéï, sous l'emprise de la faute professionnelle, tente d'arrêter les malfrats qui l'ont défié et de se réhabiliter auprès de ses collègues. La clé de ce film sépulcral qu'est Le cercle rouge tient dans cette sentence péremptoire assénée par le chef de la police au commissaire Mattéï sur la culpabilité innée de tous les hommes. Terrible sentence que le commissaire Mattéï pouvait prendre aussi pour son compte après avoir failli dans sa mission de policier et être devenu peu sûr aux yeux de sa hiérarchie. Il y a lieu de croire que ce regard impitoyable et désenchanté du chef de la police était aussi dans une large mesure celui que Melville portait sur ses contemporains. Pour cette raison, son œuvre donne froid dans le dos.

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