Au moment où les Nations unies réitèrent leur soutien à l'option de la négociation, sous les auspices de l'ONU, entre le Maroc et le Front Polisario afin de parvenir à une solution politique assurant le droit au peuple sahraoui à l'autodétermination, le royaume chérifien, lui, mène une opération de lobbying à Washington pour amener les Etats-Unis à soutenir son « projet d'autonomie du Sahara occidental ». C'est ainsi que des lobbys juifs américains, regroupés sous l'American Jewish Committe, se sont adressés ces derniers jours au président Bush et ont demandé à celui-ci de défendre le plan colonialiste marocain. « Sur insistance des Nations unies et des Etats-Unis, le Maroc a proposé une initiative qui s'avère être une percée à même de résoudre définitivement le problème », tentent notamment de faire croire ces groupes de pression, financés par le roi Mohammed VI et appuyés par un certain nombre de membres juifs du Congrès. Se mettant en rupture de ban avec la communauté internationale, ils estiment que « l'initiative marocaine est équilibrée » et qu'« elle propose une autonomie profonde aux populations du Sahara occidental ». Aveuglés qu'ils sont par la vision expansionniste du royaume chérifien, ils qualifient le Front Polisario de « groupe séparatiste », dont les revendications seraient résolues, justement, par ce plan d'autonomie, jugé de « compromis », d'« importante initiative » et d'une « réelle percée ». Tout est de savoir si l'Administration Bush, qui jusque-là préfère ménager le chou et la chèvre, céderait à ces chants de sirènes. Une nouvelle fois, la question du Sahara occidental traverse une période charnière, marquée par une bataille implacable dans les coulisses des Nations unies.
