Aux dires mêmes de directeur du département de la coopération internationale au ministère polonais de l'Economie, M. Kwaterski, "l'état des relations économiques algéro-polonaises demeure bien en deçà des potentialités de coopération existantes et des ambitions de partenariat auxquelles aspirent les deux pays". Au-delà des possibilités d'échange offertes dans le secteur énergétique, les responsables polonais misent énormément sur la participation des entreprises polonaises à la prochaine édition de la Foire internationale d'Alger (FIA), en juin prochain, pour amorcer une nouvelle dynamique de coopération entre l'Algérie et la Pologne. Dans l'état actuel des choses, indique-t-on du côté du ministère polonais de l'Economie, les échanges commerciaux entre l'Algérie et la Pologne restent minimes et la coopération bilatérale souffre d'un déficit cruel d'informations quant aux opportunités d'affaires que peu offrir le marché algérien aux opérateurs économiques polonais. Aussi, nous ont affirmé les représentants du ministère de l'Economie, " la Pologne se prépare fortement pour prendre part à la foire internationale d'Alger, avec la présence escomptée de quelque dizaines d'entreprises et une offre diversifiée de produits et services ". Foire internationale d'Alger En effet, selon la présidente du centre de la promotion de la Chambre de commerce polonaise, Bozena Wrobelwska, "la participation des entreprises polonaises à la prochaine foire internationale d'Alger découle de la volonté du gouvernement d'amorcer un retour du business polonais en Algérie ". Jusque là, a-t-elle affirmé, " quelque quarante entreprises de diverses branches d'activité, dont notamment l'agroalimentaire et la construction, ont affiché leur intention de participer à la Foire internationale d'Alger ". Et de nous confier cependant : " des suites des attentats terroristes du 11 avril dernier en Algérie, et surtout de certains commentaires américains faisant état d'une série d'attentats programmés à Alger, certaines entreprises polonaises ont décidé d'annuler leur participation à la grande manifestation commerciale d'Alger, tandis que d'autres, parmi celles que nous essayons de convaincre à y prendre part, se montrent plutôt réticentes ". Energie Quoi qu'il en soit, les représentants du ministère polonais de l'Economie, assurent que du côté des pouvoirs publics, l'on œuvre depuis 2002 à favoriser la relance et la redynamisation de la coopération entre la Pologne et l'Algérie et ce, non seulement dans le secteur énergétique, mais aussi dans les différents secteurs de services qui seraient à même de répondre aux besoins spécifiques de chacun des deux pays . Dans cet ordre d'idées, relèvera le ministre, sous-secrétaire d'état au ministère polonais de l'Economie, Marcin Korolec, "des opportunités concrètes de coopération entre l'Algérie et la Pologne existent aussi bien de le secteur de la construction et du bâtiment, que dans l'industrie minière, les ports, le mobilier, les stations d'épuration et même la protection de l'environnement ". Et d'indiquer en ce sens, qu'après la signature d'un mémorandum de coopération dans le domaine énergétique, en janvier dernier lors de la visite à Varsovie du ministre de l'Energie et des mines, Chakib Khelil, " nous comptons recevoir très prochainement la visite d'un autre haut responsable algérien, à savoir le ministre de la Petite et moyenne entreprise ". Notre vœu, a signifié le même responsable, " est que les contacts établis aux niveau officiel soient suivis d'effets au niveau des entreprises et des hommes d'affaires des deux pays ". Jusque là, a-t-il ajouté, " la Pologne demeure surtout un grand pays exportateurs de biens et services. Or, nous pensons que d'ici quatre à cinq ans, notre économie deviendra également exportatrice d'investissements directs et c'est cette évolution qui pourra réellement booster la coopération algéro-polonaise ". Sur un autre registre, il convient de souligner que le secteur énergétique offre d'importantes perspectives de coopération entre la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach et le groupe polonais spécialisé dans l'extraction du pétrole et du gaz, PGNIG. Esquissée en janvier dernier à l'occasion de la visite de Chakib Khelil en Pologne, la coopération entre les deux compagnies pétrolières revêt un intérêt stratégique pour la partie polonaise, si l'on s'en tient aux dires des responsables de PGNIG. Soucieuse, en effet, d'œuvrer à diversifier ses sources d'approvisionnements énergétiques pour réduire notamment sa dépendance à l'égard du gaz russe, la Pologne attache ainsi un intérêt grandissant aux perspectives de partenariat avec l'Algérie, dont les responsables de la compagnie pétrolière polonaise estiment qu'elle peut être à terme un fournisseurs fiable de gaz liquéfié pour la Pologne. Aussi, PGNIG table dès à présent sur une coopération privilégiée avec Sonatrach afin de préparer le terrain à des livraisons de gaz algérien vers la Pologne à l'horizon 2011, date à laquelle le grand terminal gazier actuellement en cours de réalisation à l'Ouest de la Pologne, devra être mis officiellement en service.
