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Le changement devient impératif
Contribution
Publié dans El Watan le 24 - 05 - 2007

Le monde et l'Algérie connaissent des changements à une vitesse jamais égalée auparavant. Les progrès considérables réalisés dans les Nouvelles technologies de l'informatique et des communications ont permis grâce au développement de la télévision par satellite et l'internet, une démocratisation de l'accès au savoir et à l'information.
De ce fait, les citoyens algériens, particulièrement les plus jeunes, sont bien informés et possèdent des connaissances non négligeables dans tout ce qui concerne l'état réel de la nation, par rapport aux autres nations. Ils méritent une meilleure considération de la part des gouvernants, contrairement à ce que nous constatons et de façon notable lors de la dernière campagne électorale pour les législatives. Celle-ci s'est caractérisée par des dizaines sinon des centaines d'actions proposées par les partis. Pourtant, il s'agit de la même majorité qui est à l'Assemblée depuis trois mandats. En effet, la « coalition au service du Président » (FLN, RND, MSP) a recueilli en 1997, 287 sièges sur les 380 que contient la chambre, soit 75%. En 2002, c'étaient 284 sièges sur les 389, soit 73%. En 2007, ce sont 249 sièges sur les 389, soit 64%. La première conclusion fondamentale est que « le système a acquis l'art d'organiser des élections pluralistes sans changement de majorité (entre 75% et 64%), par conséquent sans changement de pouvoir ». C'est d'ailleurs vrai pour les élections présidentielles. Le faible taux de participation 35% est un indicateur du décalage dans le niveau d'appréciation des réalités entre les gouvernants et les citoyens. Dans l'organisation des pouvoirs dans une République, le Parlement détient le pouvoir législatif. Alors, la majorité parlementaire peut faire réaliser les actions promises, soit par l'initiation des lois et la capacité de contrôler leur exécution, soit par la formation d'un gouvernement en son sein. Or, la Constitution algérienne n'oblige pas le chef de l'Etat à former un gouvernement dans la majorité parlementaire et l'Assemblée nationale n'a initié aucune loi durant les deux derniers mandats. Pourtant, la Constitution actuelle attribue des droits non négligeables au Parlement. Sans être exhaustif, la Constitution permet à l'Assemblée nationale d'initier des lois, de voter et amender des lois, d'approuver le programme du gouvernement et de contrôler son exécution par les questions aux membres du gouvernement et la formation de commissions d'enquête. Elle lui permet l'approbation du bilan du gouvernement et le vote de la motion de censure qui se termine par la démission du gouvernement. Elle lui permet, également, d'amender et de voter la loi de finances et le budget de l'Etat. Dans la pratique, l'Assemblée nationale n'a presque pas exercé ces attributions et continue de voter, depuis 2000, des ordonnances sans débat et des budgets sur un prix de baril à 19 dollars US, loin des 54,64 et 65,85 dollars US réalisés en 2005 et 2006 respectivement. Elle laisse de ce fait une partie importante des recettes fiscales à l'usage discrétionnaire de l'exécutif. La deuxième conclusion fondamentale : « La majorité parlementaire n'exerce pas ses droits constitutionnels et ne cherche même pas à les exercer. » De ce fait, le Parlement sert de fonction de maquillage pour une démocratie de façade. La situation économique et sociale du pays est très préoccupante, malgré une aisance financière jamais égalée auparavant. Comme je l'ai prouvé à une autre occasion, l'Algérie est devenue un exportateur de richesses et un importateur de pauvreté. Effectivement, l'Algérie est un exportateur net de richesses comme l'attestent les niveaux très élevés des excédents de la balance commerciale. Entre 2001 et 2006, la balance commerciale a enregistré des excédents cumulés de 98 milliards de dollars US. C'est un exportateur net de capitaux financiers puisque le niveau des réserves en devises a atteint 78 milliards de dollars US à fin 2006 contre un niveau de dette extérieure de 5 milliards de dollars US, à peine 6%. Autrement dit, lorsque le reste du monde place 6 dollars US en Algérie, celle-ci place 100 dollars US chez lui. C'est un exportateur net de capital humain, puisque nos cadres et nos compétences quittent le pays au moment où nous importons des travailleurs du bâtiment. Malgré tous ces excédents en faveur du reste du monde, notre diplomatie reste à la traîne et l'image de l'Algérie à l'étranger se détériore de plus en plus. Et le coup de grâce vient d'être porté à nos compétences par la récente ordonnance qui interdit à un cadre supérieur quittant une entreprise, pour quelque motif que ce soit, d'aller travailler dans une autre entreprise du même secteur, durant deux ans. Sous peine d'emprisonnement et de paiement de lourdes amendes. C'est une atteinte très grave à la liberté fondamentale pour un individu de choisir son lieu de travail et le métier où il peut exercer au mieux ses compétences. Il est très difficile d'imaginer un tel niveau d'incompétence dans la gestion d'un Etat. C'est la preuve des errements de nos dirigeants dans la gestion des affaires du pays. S'il y a une fuite des cadres supérieurs dans le secteur de l'énergie, et à un degré moindre dans les finances, ce n'est pas par l'interdit qu'il faut traiter ce phénomène, au contraire ! Au moment où le savoir devient le facteur clé de la puissance des nations, nous poussons de façon irresponsable à l'hémorragie de nos compétences. Au moment où le management des ressources humaines se préoccupe de la sécurité de l'employabilité, c'est-à-dire la capacité d'adapter et de développer son savoir-faire personnel pour être bien performant dans différents postes, nous poussons nos compétences vers l'interdit par la loi. Bien sûr, il ne faut pas confondre cette ordonnance avec le contenu de contrat au moment du recrutement de compétences dans des postes stratégiques où il s'agit d'un choix individuel qui est d'ailleurs compensé par des indemnités de départ qui dépassent largement la somme des salaires de deux ans. Un autre exemple de ces errements nous vient du paiement anticipé de la dette extérieure à hauteur de 10,93 milliards de dollars US en 2006 et qui est présenté par les autorités comme « une évacuation de la vulnérabilité de l'économie nationale ». Sans ce paiement anticipé, le stock de la dette extérieure à fin 2006 aurait été de 16 milliards de dollars US et le niveau des réserves de change à 89 milliards de dollars US, soit une différence au profit du reste du monde de 73 milliards de dollars US. Avec le remboursement anticipé, cette différence est à 73 milliards de dollars US, d'où aucun impact sur la vulnérabilité de l'économie. S'agissant d'équilibres extérieurs, ce paiement anticipé est au mieux un moindre mal. Ce qu'il faut par contre noter, c'est que ce paiement représente une ponction sur les ressources du Trésor de 780 milliards de dinars. Si ces mêmes ressources étaient mobilisées pour la création de petites et moyennes entreprises (PME) locales par la mise en place de fonds d'investissements et de banques d'affaires, les conséquences sur la croissance économique et la création d'emplois productifs permanents auraient été extrêmement favorables. Parce qu'il s'agirait alors de la création de dizaines de milliers d'entreprises et de centaines de milliers d'emplois productifs et permanents sur l'ensemble du territoire. Alors on pourrait parler de baisse de vulnérabilité de l'économie. Un pays exportateur net de richesses, de capital financier et de capital humain ne peut être vulnérable que par la mauvaise gouvernance. Dans ce domaine, il suffit d'écouter le président de la République se plaindre publiquement de la dépendance des hydrocarbures, de collaborateurs « menteurs », « régionalistes », « inaccessibles » aux citoyens. Quels bilans du programme triennal de relance de 525 milliards de dinars ; des sommes importantes annoncées au profit des wilayas visitées lors de la campagne électorale de 2004 ; de la politique de concorde civile, de concorde nationale, de réconciliation nationale... ? Le Président s'en est allé jusqu'à demander au peuple de bouger ! Oui, mais avec quels moyens ? Avec l'état d'urgence ? Il faut bien prendre acte de la panne des réformes et de l'absence de gouvernance à tous les niveaux de la hiérarchie de l'Etat. Le changement de régime, et pas seulement de pouvoir, devient impératif. D'où mon appel pour le changement. C'est aussi un appel à plus de transparence, plus d'information, plus de débats publics, plus d'ouverture des médias lourds à toutes les composantes de la société. Ce sont les moyens privilégiés et déterminants pour rétablir le début de confiance des citoyens dans leur Etat. C'est également l'occasion de l'ouverture d'un débat le plus large possible entre toutes les composantes de la société, plus particulièrement les élites, sur la stratégie d'ancrage de la bonne gestion. La nation est réellement en danger. Chaque institution et chaque citoyen sont placés devant leurs responsabilités. C'est le moment de travailler à la préparation, la conception et la mise en œuvre d'une Nouvelle Politique de Développement. L'Algérie a besoin d'un régime capable de construire l'avenir et capable de prévenir les crises et d'y faire face par sa stabilité et sa légitimité enracinées dans la société civile et dans l'économie, en opposition avec ce qui existe aujourd'hui, à savoir l'éternelle reconstruction de l'échec par la mauvaise gestion, sans jamais en tirer les leçons. Oui pour le changement ! Mais comment et par qui ? Je vous propose une réponse dans la prochaine contribution. En attendant, travaillons tous et toutes à élargir la base du dialogue sur la nécessité impérative du changement.

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