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Face aux deux « blocs », une seule alternative, l'indépendance nationale
Ni Est, ni Ouest...
Publié dans El Watan le 01 - 11 - 2004

Indépendance et souveraineté - ces idéaux longtemps contrariés du peuple algérien - se convertirent le 1er Novembre 1954 en mots d'ordre opérationnels, en principes hautement revendiqués qui allaient informer tout le mouvement de résistance et en définir la stratégie. Une stratégie qui s'est avérée efficace, clairvoyante et, pouvait-on dire, sans faute. Ce qui est peu dire étant donné l'asymétrie du rapport des forces et le fardeau écrasant d'une guerre qui s'est étirée sur près de huit années.
A la différence du Vietnam qui venait de remporter la bataille de Diên Biên Phu (avril 1954), l'Algérie combattante ne disposait ni d'une profondeur stratégique de l'envergure de l'hinterland chinois ni n'appartenait à l'un des deux grands « blocs » stratégiques. Ce fut, au fond, sa chance. On sait que la conférence de Genève consacra en fait la division du Vietnam qui dut s'engager dans une nouvelle et longue guerre pour prix de sa réunification. Rejetant toute politique risquant de l'entraîner dans les confrontations de la guerre froide, la Révolution algérienne s'en tint à sa logique d'indépendance assortie d'une volonté d'ouverture et de coopération libre et sans exclusive. Ce pragmatisme permit de désarmer de graves préventions et d'attirer des sympathies singulièrement actives. Dès lors que l'Algérie parlait pour elle-même, et non pour Le Caire ou Moscou, comme le soutenait la propagande française, et qu'elle combattait uniquement pour son droit à l'autodétermination et à l'indépendance, sa voix devenait crédible et sa cause finissait par ébranler les plus sceptiques, non seulement chez les pays du tiers-monde acquis à la décolonisation, mais au sein même de l'Occident, chez les alliés de la France. A cet égard, l'Algérie combattante excella dès le début dans la prise en compte des opinions publiques occidentales et ne cessa de travailler les médias avec des résultats globalement gratifiants, ainsi qu'en témoigne l'écoute favorable répercutée aux quatre coins du monde par ce qu'on appelait le « Maghreb circus », c'est-à-dire cette masse de correspondants accourus à Tunis pour couvrir les activités du GPRA et qui devinrent des familiers de la cause algérienne et parfois ses avocats les plus convaincus. Les leaders du FLN étaient persuadés des dangers d'une implication directe ou indirecte dans les engrenages de la « guerre froide ». D'autant plus qu'il était possible de gagner des sympathies dans l'un et l'autre camps qui se disputaient l'hégémonie mondiale, tout en gardant sa liberté d'action. Le GPRA n'hésitait pas à stigmatiser le parti pris de l'OTAN qui fournissait une aide massive d'ordre financier, militaire et diplomatique aux forces de « pacification » en Algérie. Dans un mémorandum daté du 19 septembre 1960, il dénonça l'inclusion abusive en 1949 de l'Algérie dans l'OTAN et le Pacte atlantique au nom de la fiction qui la décrétait « quatre départements français ». négociations Parallèlement, Lamine Debaghine, ministre des Affaires extérieures du GPRA, négociait avec la Pologne l'envoi d'armes, non de fabrication soviétique comme il lui a été proposé, mais d'origine occidentale, puisées dans les stocks de la Seconde Guerre mondiale. Alors que l'UGTA adhérait à la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) qui, sous l'impulsion de l'American Federation of Labor-Comitee for Industrial Organisation (AFL-CIO) et son secrétaire général Irwing Brown apportait un franc soutien à la cause algérienne, elle ne conservait pas moins des relations - il est vrai assez épisodiques - avec la Fédération mondiale des syndicats (FMS) d'obédience orientale. De son côté, l'UGEMA œuvrait de concert avec le bureau anticolonialiste de l'Union internationale des étudiants (UIE), dont le siège était à Prague, mais en s'interdisant un statut de membre plein qu'elle réservait pour la Conférence internationale des étudiants (CIE) qui siégeait à Leiden, en Hollande, et dont le congrès de Colombo en juillet 1956 reconnut l'UGEMA au grand dam de l'Union nationale des étudiants de France (UNEF) qui quitta la conférence. Le secrétaire d'Etat américain, Foster Dulles, avait beau déclarer le non-alignement « immoral », il ne reste pas moins que pour un pays comme l'Algérie, il constituait la perspective la plus réaliste et la plus payante et qui correspondait parfaitement à l'idée qu'elle se faisait de l'indépendance nationale. Le FLN participa à tous les forums inspirés par cette politique : conférence au sommet afro-asiatique de Bandung (1955), conférence des peuples afro-asiatiques du Caire (1958), première conférence des chefs d'Etat et de gouvernement non alignés de Belgrade (1961)... N'appartenant formellement à aucun des deux « blocs », l'Algérie combattante s'était constamment gardée d'épouser les querelles qui pouvaient éclater entre frères - le conflit entre Nasser et Bourguiba - et amis - conflit sino-soviétique, conflit sino-yougoslave. Cette sagesse qui mettait au-dessus de tous les intérêts supérieurs de la Révolution contribua incontestablement à son rayonnement international. Et c'est parce qu'une politique d'indépendance nationale s'opposait à l'octroi de bases militaires étrangères que les négociateurs d'Evian se montrèrent intransigeants sur cette question. Le maintien de certaines bases dont Mers-El-Kebir ne fut accepté que pour une durée limitée âprement négociée. Quand, en 1967, la France décida d'évacuer avant terme la base aéronavale, nous ne pûmes accepter sa demande d'un droit de préemption en cas de réactivation de celle-ci - sous-entendu par une superpuissance. Notre argument se fondait sur notre ferme attachement au principe du non-alignement et il n'y avait aucune raison de le mettre en doute. Lorsque, à l'occasion d'une visite du Premier ministre soviétique Alexis Kossyguine en Algérie en automne 1971, Moscou propose la signature d'un traité d'amitié avec l'Algérie, nous répondîmes qu'une bonne coopération, quelle que soit son ampleur, n'a nul besoin d'un traité pour la soutenir. Aux Etats-Unis où l'amalgame entre non-alignement et accointances prosoviétiques persistait dans certains milieux, l'intervention réussie de l'Algérie dans l'affaire des 52 otages américains en Iran eut pour effet de dissiper ce préjugé et de faire éclater aux yeux de tous le caractère véritablement indépendant de la politique algérienne. Le relâchement intervenu à l'intérieur des « blocs » ne condamne pas pour autant le non-alignement à la disparition tant que les idées d'indépendance et de souveraineté continueront d'être le ressort vital des Etats-nations, le non-alignement qui y trouve son fondement et son inspiration restera d'actualité et conservera ses vertus d'antidote à toutes les formes d'hégémonie, qu'elles soient exercées par un « bloc » qui survit à son antagoniste de la « guerre froide », comme c'est le cas après la chute du mur de Berlin, par une hyperpuissance ou par toute puissance qui nourrirait ces mêmes velléités.
Rédha Malek Alger, le 19 octobre 2004


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