En dépit du fait qu'il soit régulièrement vécu par une population sans cesse livrée à ses propres réflexes pour s'abreuver, le problème de l'eau et de ses pénuries chroniques est plus que jamais posé avec la même acuité en cette période de grande chaleur. En effet, plusieurs citoyens de cette ville se sont encore une fois plaint de cette situation qui frise l'intolérable dans certains quartiers, où on ne compte plus sur l'alimentation en eau par les services de l'ADE. Selon des déclarations qui nous ont été faites par des citoyens livrés plus que jamais à leurs propres moyens pour chercher de l'eau, la situation est désormais insupportable à la nouvelle cité CNEP de Lemridja, où l'on a signalé une absence totale de ce liquide dans les robinets depuis une longue période. Un habitant de cette cité n'a pas hésité à déclarer qu'il y a plus de deux mois qu'il n'y a pas eu la moindre goutte d'eau dans son robinet. Le même interlocuteur, pour nous signaler l'ampleur du drame vécu par les habitants de cette cité, a déploré le fait que des médecins spécialistes, des jeunes filles de surcroît, affectées dans cette cité où elles résident depuis qu'elles ont commencé à exercer à l'hopital Bachir Mentouri, sortent quotidiennement de chez elles pour guetter le passage des tracteurs afin de remplir quelques jerricans d'eau dans des conditions franchement indignes de leur statut. Ceci dit, cette situation n'est nullement un moyen d'encourager de telles compétences à venir exercer dans cette ville, où visiblement rien ne va plus, principalement dans ce domaine, qui empoisonne à longueur d'année la vie des citoyens. Ailleurs, comme à la cité de Tabriht, considérée, à tort ou à raison, comme la future nouvelle ville d'El Milia, le constat est le même, puisque le président de l'association de ce quartier nous a fait le même témoignage, déclarant que les pénuries d'eau ne se comptent plus que par des dizaines et des vingtaines de jours. Dans le reste de la ville, le constat est toujours le même avec ces pénuries chroniques, alors qu'on annonce, selon certains échos émanant de l'ADE, une perturbation à venir dans la distribution, en raison d'un problème au niveau des puits de la station de forage de Oued El Kébir. Dans ce contexte, il convient de noter que l'eau reste pour les habitants de la ville d'El Milia un liquide plus que précieux, sachant que dans certains quartiers, et ils sont nombreux, il n'arrive qu'une fois par semaine. Cette situation, faut il encore le préciser, est à l'origine d'un ras-le-bol total de la population, qui étouffe sous le poids d'une vie misérable menée dans l'extrême précarité dans une ville où visiblement les cris de détresse n'ont pas encore trouvé une oreille attentive.
