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Littérature de combat
La vie d'un islamiste à Paris
Publié dans El Watan le 23 - 07 - 2007

Leila Marouane n'arrête pas de nous poser des questions. A notre malheur, nous n'avons pas de réponse.
Que l'histoire soit arrivée ou pas, que le personnage ait vécu ses aventures ou pas, aucune importance. La Vie sexuelle d'un islamiste à Paris est une danse soufie. Le roman aurait pu aussi bien s'intituler « Comment je me suis disputé ma vie sexuelle » ou « Y a-t-il un moyen pour se débarrasser de sa mère ? » ou encore « Changez-moi de famille, la mienne m'asphyxie ! ». Et, plus proche de la vérité, « Le jeune homme et la mère ». Entre exclamation et interrogation. Bon, évacuons très vite le style. Leila Marouane sait écrire. Elle se moque de la linéarité de la narration. Tant mieux. On est à la fois effaré et attiré par cet univers zombie. Bret Easton Ellis ne renierait pas cette œuvre. Oui ou non, le personnage a bien « consommé » toutes ces femmes ou n'est-ce que le fruit de son imagination ? Débridé, le livre. En résumé, un Français d'origine algérienne, Coran dans la main, se morfond dans la banlieue parisienne, entre sa mère et son frère. Cadre supérieur, un salaire à 5 chiffres (le vernis), il entend enfin donner libre cours à sa libido. Malgré sa mère, son frère et la religion. Dur, dur. Il y arrive. Il francise nom et prénom (tentation de plus en plus répandue. Si, si !) et prend un appartement dans le VIe arrondissement. Pas d'Arabes ni de Noirs, ou alors très peu. Là, le personnage se voit en Casanova. Consommer des Blanches jusqu'à l'écœurement. Pourquoi ne pas commencer par l'agent immobilier, blonde à la poitrine plantureuse ? Paradoxalement, il se retrouve avec des filles du bled. Il n'en peut plus de l'Algérie. Overdose. Surtout au moment fatidique. A assassiner le désir. Mince, difficile de parler des musulmans, sinon dans la folie et la schizophrénie. Au secours, ma vie fout le camp ! A l'insu de mon plein gré. Faut dire que le poids social m'étouffe. Surtout ma mère. Oui, elle. L'islamisme n'est qu'une fièvre. Le mal est plus profond. N'est-il pas mère ? Leila Marouane a aussi des comptes à régler. Avec une société infantilisante, non, plutôt un pouvoir lâche qui s'attaque prioritairement aux femmes (un code de la famille des plus rétrogrades au monde), avec les mères qui perpétuent le schéma de la domination masculine, avec un pays qui a fait de la femme une mineure à vie, avec nos compromis, sinon nos compromissions. La mère donc, celle qui perpétue la domination masculine, celle qui renvoie non pas aux fourneaux mais au bled (à Blida, avec un mari intégriste) les filles rebelles. Et on attend toujours une Loubna Minbar pour nous écouter, avec qui on peut s'épancher. S'oublier dans ses bras pour oublier sa mère. SOS, oreille complaisante. Il est vrai que l'humour et la dérision apportent un bol d'oxygène. L'ironie est souvent salvatrice. Leila Marouane signe avec La Vie sexuelle d'un islamiste à Paris un livre majeur. A mettre entre toutes les mains. Dès septembre.

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