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Un simple rappel
Lettre ouverte. À propos du festival de Timgad
Publié dans El Watan le 26 - 07 - 2007

Ici, une dénonciation qui est aussi un cri du coeur. Peut-on protéger le patrimoine en le mettant en conflit avec le besoin de culture et de loisirs
C'est peine perdue, un coup d'épée dans l'eau, un cri sans écho. C'est parler à la pire race des sourds, celle qui ne veut pas entendre ; tenter d'éclairer les plus noires ténèbres qu'entretiennent ceux qui ne veulent pas voir ; expliquer à des hommes dénués du plus simple bon sens (en l'occurrence à des femmes aussi) ce qu'ils ne veulent surtout pas comprendre. Qu'importe, nous ne pourrons nous taire, et il nous faudra répéter, re-répéter, assener, au risque d'agacer, que le Festival de Timgad, comme tous les festivals qui se déroulent chez nous dans des sites antiques, classés monuments historiques à l'échelle nationale, et patrimoine de l'humanité toute entière, représentent une grave atteinte à leur intégrité physique. Que ces manifestations dégradent à chaque fois un peu plus les structures des monuments et précipitent, dans l'état de vulnérabilité où ils sont déjà, de par l'usure du temps et l'indifférence générale, leur tombée en ruine. Faudra-t-il redire que ce n'est pas aimer le patrimoine que lui faire subir l'assaut brutal des poids lourds qui, en convoyant le matériel au cœur du site, défoncent les pavements, déstabilisent, par leurs coups de boutoir accidentels, les pans de murs et les colonnes, de même que l'exposer aux entrechocs constants pour caser scène, sono, toilettes publiques… dans des espaces qui s'y accommodent mal ? Que ce n'est pas non plus faire aimer le patrimoine que le livrer aux foules venues, en toute légitimité, cela dit, se défouler, danser, chanter à tue-tête, et non admirer un site dont la beauté est de toute façon plongée dans la nuit noire, puisque ne sont éclairés que le théâtre et son accès ? Qu'en outre, le site, ainsi transformé en salle des fêtes, est loin d'en atteindre les performances, beaucoup d'artistes trouvant à redire au déroulement du spectacle ? Le Libanais Marcel Khélifé a été privé, l'année dernière, de son piano, Aït Menguellet est revenu de Djemila avec un coup de froid… Faudra-t-il ré-expliquer que « rentabiliser le patrimoine » — formule crue, s'il en est, émanant des hautes sphères du ministère de la Culture, mais qui a le mérite de dévoiler franchement et paradoxalement le peu de cas accordé à ce patrimoine — ce n'est pas transformer les sites en places de ventes aux enchères, en espaces de foires commerciales, tel que le prévoit le décret 05-488 du 25 décembre 2007, le festival culturel représentant le moins pire des cas d'exploitation envisagés ? Quand on sait que l'immense majorité des musées ne disposent d'aucun dépliant, historique, publication, à vendre au visiteur en manque d'informations ; que, privé de l'autorisation de photographier (exemple unique en son genre), il ne peut acheter aucune carte postale afin de conserver l'image des chef-d'œuvres admirés ; que les moulages de statues, de lampes et autres qui permettaient de matérialiser le souvenir, disponibles il y a encore quelques années, ont maintenant complètement disparu. On peut se demander comment se manifeste cette volonté de rentabiliser, autrement que par l'autodestruction ! Est-ce cette même volonté destructo-rentabiliste qui a présidé à l'éventrement du centre historique de Tlemcen afin d'y creuser une trémie, à l'aménagement d'un port de plaisance en plein site antique de Tipaza ? Et, on en passe, la liste étant longue, des meilleures ou plutôt des pires… Mais si on sait à peu près ce qui se gagne dans ces mises-là (peu de chose, à dire vrai), qui pourra jamais mesurer l'étendue des pertes et dommages qu'accuse le patrimoine archéologique publique, notre mémoire matérielle, le témoin de notre histoire, notre bien à tous ?
Nagette Aïn-Séba, Présidente de l'Association algérienne pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine archéologique
Mail : [email protected]


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