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Suppression des visas pour les diplomates
La dignité à géométrie variable
Publié dans El Watan le 31 - 07 - 2007

Depuis la signature de l'accord avec la France, intervenu à l'occasion de la visite officielle de Nicolas Sarkozy à Alger et portant sur la suppression des visas pour les diplomates français et algériens, des informations font état d'une forte pression exercée au niveau des Affaires étrangères pour l'obtention de ce précieux document, devenu encore plus précieux avec ce nouveau privilège qu'il offre pour les diplomates.
Le même accord vient d'être conclu avec le Portugal ainsi qu'avec les Emirats arabes unis à l'occasion de la visite de son Président à Alger. Ce genre de facilité sera certainement appelé à être étendu à d'autres pays avec lesquels l'Algérie entretient des liens économiques et commerciaux étroits. La mesure en question, particulièrement en ce qui concerne la suppression du visa entre l'Algérie et la France, un pays où le flux de la circulation des personnes est très dense, si elle a été favorablement accueillie par le personnel diplomatique, n'a pas manqué, en revanche, de susciter un sentiment de frustration auprès de la population qui continue de subir les pires vexations aux portes des consulats pour l'obtention du visa. Il se dégage en effet au sein de l'opinion un fort sentiment d'avoir été sacrifiée sur l'autel de privilèges étroits favorisant la solution par le haut en levant les entraves à la circulation auxquelles se heurtent les privilégiés du système au détriment des questions de principe et de souveraineté populaire qui placent le peuple au centre de toutes les décisions et négociations. Charité bien ordonnée commence par soi-même, dit-on. Alors que des pays, comme c'est le cas avec la crise diplomatique qui oppose actuellement la Grande-Bretagne à la Russie, en arrivent pour défendre des intérêts nationaux bien compris jusqu'à expulser des diplomates en poste dans leur pays ou à rappeler pour consultation leurs diplomates pour la moindre déclaration jugée inamicale, chez nous, la dignité de l'Algérien ne semble pas avoir le même sens pour tous. D'un côté, on négocie fermement pour permettre aux diplomates et à leurs familles ainsi qu'à tous les détenteurs de passeports diplomatiques qui ne sont pas forcément des diplomates en fonction ou de carrière, lesquels ne manquent déjà pas de privilèges, et de l'autre côté, on se montre flexible ou en tout cas moins intransigeant lorsqu'il s'agit de défendre la dignité de l'Algérien vis-à-vis des chancelleries étrangères en matière de circulation des personnes. Cette mesure renforce le sentiment déjà très fort au sein de l'opinion qu'il existe deux catégories d'Algériens : d'un côté, les supercitoyens devant lesquels s'ouvrent toutes les portes, et de l'autre, les sous-citoyens dont le sort pour voyager est suspendu à la réponse du consulat ou pour les plus désespérés aux radeaux de la mort pour gagner les rivages de l'Espagne. La dignité de l'Algérie est un tout. Elle ne devrait pas s'arrêter aux cercles de quelques privilégiés. Le président Boumediène, qui a une autre idée de la souveraineté et de la fierté nationales, se serait certainement retourné dans sa tombe en apprenant le traitement à la carte qui est fait de ce qui fut en son temps un sacro-saint principe scellé et non négociable : la fierté et la dignité de l'Algérien.
Mesures vexatoires
La mesure de suppression des visas pour les diplomates aurait certainement été applaudie et saluée comme une victoire de la diplomatie algérienne si, par ailleurs, des mesures d'assouplissement dans la délivrance des visas avaient été arrachées pour le simple citoyen désireux de se rendre en France ou dans d'autres pays où l'Algérien, et l'Arabe d'une manière générale, n'est plus le bienvenu. Même si l'on positive cette mesure qui permet à nos diplomates de circuler librement et sans entraves administratives dans le cadre de leurs fonctions et à titre privé, il faut bien admettre qu'elle intervient d'une certaine manière un peu tardivement. Les autorités algériennes ont subi sans broncher toutes les humiliations et les pratiques vexatoires dont furent l'objet nos diplomates lorsqu'ils sollicitaient des visas de certaines chancelleries. Un diplomate, nous a-t-on confié, a dû attendre deux mois pour obtenir son visa pour un pays européen. Un autre diplomate qui négociait un accord avec l'Union européenne et qui était appelé à effectuer de fréquents déplacements à Bruxelles et dans d'autres capitales européennes, s'était vu délivrer le visa au compte-gouttes, l'obligeant à chaque mission à renouveler sa demande de visa. Cette mesure rétablit donc le diplomate algérien dans sa dignité. Elle le réconcilie avec son statut de diplomate qui est soumis à des règles et des usages universels. Avec cette mesure, il faudra s'attendre à un véritable rush sur les passeports diplomatiques. Statutairement, la délivrance des passeports diplomatiques est strictement réglementée. Ce document est délivré théoriquement pour les diplomates en poste à l'étranger et au siège. Toutefois, dans la pratique, l'éventail des bénéficiaires est plus large. Et ce n'est pas propre à l'Algérie. Les anciens présidents de la République, les ministres, certains anciens diplomates en retraite du sérail, les présidents des deux chambres du Parlement, les députés et les sénateurs, ainsi que certains hauts cadres des institutions de l'Etat bénéficient du passeport diplomatique. Et la liste n'est certainement pas exhaustive. Tout comme les pays avec lesquels l'Algérie a signé des accords pour la libre-circulation, des diplomates ont raison de craindre un usage abusif du passeport diplomatique par les autorités algériennes ; l'Algérie, de son côté, doit se montrer vigilante afin que cette disposition ne soit pas détournée de son objectif par ses partenaires étrangers pour des desseins inavoués. Et comme la délivrance du passeport diplomatique relève de la souveraineté des Etats, il est difficile, voire impossible de contrôler quoi que ce soit. Ces derniers n'ont d'autre choix que de s'en remettre aux relations de confiance établies entre eux tout en s'accommodant d'un certain seuil de tolérance dans la mise en œuvre des accords dans la limite de la sauvegarde de leurs intérêts supérieurs.


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