Le président du Congrès mondial amazigh (CMA), Belkacem Lounes, a animé ce week-end à Tizi Ouzou une conférence de presse où il a annoncé que « le 5e congrès du CMA, programmé pour 2008, sera organisé en Kabylie ». Tizi Ouzou. De notre bureau L'orateur a indiqué qu'un « comité de préparation sera installé incessamment et il n'y a aucune raison pour que les autorités algériennes l'interdisent ». Belkacem Lounes estime que « la cause amazighe progresse, mais les progrès sont palpables en matière de prise de conscience des Amazighs concernant leurs droits et la nécessité de les défendre. En Algérie, les acquis sont formels car sur le terrain il n'y a rien de concret ». Il cite en exemple le cas d'institutions créées par l'Etat algérien, comme le Haut Commissariat à l'amazighité dirigé par Y. Merahi ou le Centre national pédagogique et linguistique pour l'enseignement de tamazight présidé par l'universitaire A. Dourari, qui ne servent pas, selon lui, la cause des Amazighs en Algérie. Le conférencier n'a pas manqué de dénoncer « ces politiques de folklorisation de la culture amazighe en la présentant comme une sous-culture de la culture arabe dominante ». Il dira à ce sujet que « la Kabylie est combattue culturellement et le sera toujours jusqu'à son anéantissement si nous ne résistons pas aux princes qui nous gouvernent et qui ont peur des personnes qui osent leur demander des comptes. La Kabylie continue à être stigmatisée et marginalisée par les détenteurs d'un pouvoir à la politique brutale et qui portent en eux le projet de la domination de l'idéologie arabo-islamo-baâthiste ». M. Lounes a indiqué qu'un rapport signalant toutes les atteintes aux droits politiques, économiques, sociaux et culturels sera examiné le mois de novembre prochain par le comité des droits de l'homme des Nations unies. « Le rapport insistera surtout sur la question de l'impunité dont jouissent les auteurs et les responsables de la tragédie infligée à la Kabylie durant le printemps noir de 2001 », précise le président du CMA.
