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« Privilégier les alternatives intelligentes pour préserver l'environnement »
Alberto Fiorillo. Porte-parole de l'association italienne pour la défense de l'environnement, Legambiente
Publié dans El Watan le 19 - 08 - 2007

La plus grande association italienne non gouvernementale qui lutte activement contre toutes les formes d'atteinte à l'intégrité de l'environnement, et ce, depuis 1980, compte plus de 120 000 membres inscrits et a à son actif un vaste réseau capillaire à travers le territoire italien qui veille avec vigilance sur les sites naturels. Legambiente fait partie du Bureau européen de l'environnement et de l'Union internationale pour la conservation de la nature. Grâce à son bureau national, Environnement et légalité, Legambiente représente un véritable observatoire auquel n'importe quel citoyen italien peut s'adresser afin de dénoncer des actions nocives pour l'environnement ou des projets de construction abusive et néfaste pour la nature. Et même si l'Italie reste le pays européen qui, en 10 ans, a porté la surface de ses sites protégés de 3% de l'ensemble de son territoire à plus de 10%, les responsables de Legambiente ne baissent pas les bras et nous affirment vouloir intensifier la lutte contre les « éco-mafia ».
Grâce à la législation italienne qui protège les sites naturels, une société qui entreprend de faire passer une autoroute dans un parc protégé se met dans l'illégalité...
Absolument. Heureusement, en Italie, on n'en est plus là. Aujourd'hui, les habitants peuvent bloquer la réalisation de projets d'infrastructures routières ou autres, pour peu qu'ils estiment qu'elles dénaturent le paysage de leurs localités, même si elles ne sont pas classées comme patrimoine protégé. C'est leur droit légitime, car la conscience envers la préservation de la nature s'est énormément développée ces dernières années dans notre pays. Nous avons modestement fait notre part et nos meilleurs consultants et « dénonciateurs » restent les citoyens. La nature, quand il y a une intervention intelligente de l'homme, est préservée de toute agression extérieure. Il faut dire que même si en Italie — vu le nombre d'habitants et le territoire relativement peu vaste — nos parcs naturels comptent en leur sein des activités humaines, cela fait partie historiquement de notre culture, tout comme en Espagne. Car on n'a pas ces territoires immenses que l'homme peut déserter pour les préserver vierges, comme c'est le cas aux USA ou au Canada. Mais la présence de l'homme dans ces sites exige, dans le cas où le paysage et l'environnement sont d'une qualité exceptionnelle, de faire un effort pour ne pas déroger à l'ordre des choses. En Italie aussi, de par le passé, il y a eu des constructions qui ont « miné » l'équilibre des écosystèmes dans des zones protégées.
Rassurez-nous, il ne s'agit pas d'autoroutes dans un parc protégé tout de même ?
Dans les années 1970, pour la réalisation de l'autoroute Rome-Aquilla, les précautions pour éviter de perturber le parc des Abruzzes, qui se trouve aux alentours de cette voie asphaltée, n'ont pas été prises. Mais à l'époque, il n'y avait pas encore une conscience de l'environnement civil si vive, et l'important c'est que le site soit resté protégé et aucune construction n'y a été autorisée. Aujourd'hui, c'est l'un des parcs méditerranéens le mieux préservé. A présent, des épisodes analogues se présentent sur des zones considérées uniques pour leurs caractéristiques, pas nécessairement naturelles. Par exemple, depuis 10 ans, une grande polémique a bloqué, à maintes reprises, la finalisation du second tronçon (500 km ont déjà été réalisés) de l'autoroute Civitavecchia-Livorno à cause du fort impact que cela aura sur l'environnement de cette région qui n'est pas un site protégé. Les habitants se divisent en trois catégories de contestataires : ceux qui exigent que le tracé ne vienne pas dénaturer le paysage féérique de leurs bien-aimées collines, les amateurs de la côte qui ne veulent pas entendre parler d'un tracé qui passerait sur le littoral, et les plus radicaux qui veulent éloigner l'autoroute aussi bien de la côte que des collines et demandent que l'antique voie dallée romaine de l'Aurelia, qui avec ses galets soigneusement compactés reliait Rome à la France (première route nationale d'Italie), soit réhabilitée, au lieu de créer une nouvelle route artificielle.
Dure tâche pour le gouvernement qui doit jouer le rôle de régulateur et bloquer les projets susceptibles de nuire à la nature...
Exactement. Ce sont les experts du ministère de l'Environnement qui tranchent en définitive sur un projet autour duquel croît une polémique d'ordre environnemental. Seulement eux sont habilités à imposer leur veto. Les autres ministères, par exemple celui des Infrastructures, doivent obtempérer. Bien sûr, le ministère de l'Environnement peut faire appel à d'autres organismes pour pouvoir évaluer la faisabilité d'un projet et établir son risque zéro sur le lieu où il sera réalisé. Notre association est souvent sollicitée pour ce genre de débats. Les experts compétents sont saisis pour évaluer l'impact néfaste que peut avoir un projet sur la biosphère. Mais il n'y a pas que le gouvernement qui est garant de la préservation de la nature. Le tourisme étant la source principale de revenus pour plusieurs provinces italiennes, ce sont les autorités locales et les habitants qui sont les défenseurs les plus acharnés de leur milieu écologique et de leurs paysages.
Et quand les gouvernements nationaux refusent d'écouter la protestation des citoyens, à qui s'adresser ?
Pour nos pays de l'Union européenne, nous avons, par chance, la Cour européenne. En Italie, on a eu un exemple de ce genre de bras de fer. Une sentence de la justice européenne a pu, en dernier recours, bloquer la construction d'un port commercial sur une aire protégée de la région des Marches, il y a quelques années. Actuellement, ce sont les habitants du Nord, de la vallée de Suse, qui s'opposent au projet de construction d'un train à grande vitesse reliant Turin à Lyon et qui devra traverser la montagne. C'est un débat très houleux entre les habitants qui refusent d'assumer le coût environnemental du mégaprojet et le gouvernement qui défend comme il peut ce projet, tout en promettant aux habitants d'écouter leurs exigences.
Justement, avec ce projet TGV transalpin, votre association se trouve devant un véritable dilemme. Il est connu que les écologistes voient d'un bon œil le transport ferroviaire, car moins envahissant et pas du tout polluant...
Il est vrai qu'on manifeste aux côtés des habitants de la vallée de Suse parce que le tracé ferroviaire doit traverser la montagne sur 52 km. Cela ne se fera pas sans « traumatisme » de la nature et l'écosystème. On en est très conscient. De plus, certains avancent l'hypothèse qu'il puisse y avoir un filon d'amiante au cœur de la montagne, ce qui signifie, si cela s'avérait vrai, que l'action de trapaner les monts disséminera cette substance hautement dangereuse dans l'environnement. Le discours tenu par le gouvernement à propos de la nécessité de réaliser le projet pour désenclaver la région et relancer son économie satisfait les autorités locales et une partie des habitants. Et la promesse de faire dévier le tracé du chemin de fer projeté rassure les défenseurs de l'environnement. En attendant, les habitants ne se fient pas aux discours des politiciens et paralysent toujours les chantiers du TGV.
Les constructeurs de l'autoroute qui doit traverser El Kala doivent-ils s'en inspirer ?
En tant qu'association pour la défense de l'environnement, nous situons notre action à l'étranger sur le strict niveau de la sensibilisation et jamais sur celui de la contestation. Mais, évidemment, pour tous les risques encourus et les conséquences négatives qui risquent de se produire si un tronçon d'une autoroute venait à défigurer le magnifique parc d'El Kala, il serait effectivement judicieux et payant à long terme de déplacer le tracé de la route. Quels que soient les frais supplémentaires consentis, ils resteront dérisoires par rapport au lourd tribu que toute agression fera peser sur le parc et de manière irréversible. Pensez au déséquilibre que cette construction artificielle causera à l'écosystème. Pour réaliser une autoroute, il faut creuser en profondeur, et cela peut contaminer les nappes phréatiques. De plus, cela créera un long couloir que les animaux du parc ne pourront plus traverser, le laissant privé de sa faune et de sa flore naturelles. La pose de l'ouvrage engendrera des déchets qui viendront polluer la région, tout comme le passage de véhicules dans le parc produira des tonnes de détritus en peu de temps. Ajouter à cela la pollution de l'air et la défiguration du paysage. Le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) met en garde contre les conséquences désastreuses de ce genre de projets. Vous savez que lorsqu'on a construit, dans les années 1960, la première autoroute italienne, appelée « la voie du soleil » et qui relie Naples à Milan, une seule ville, Sienne, refusa d'accueillir le tracé asphalté. Les autres communes limitrophes jouaient du coude pour être sûres que l'autoroute traversera leur territoire, persuadées qu'elle allait apporter prospérité et développement à leurs régions. Presque un demi-siècle après, ces villes font piètre figure devant Sienne, en matière de progrès et de bien-être. Car cette dernière a misé sur d'autres secteurs, la promotion de la culture, du patrimoine historique, le tourisme...


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