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Les leçons d'une polémique
Bélaïd Abdeslam
Publié dans El Watan le 28 - 08 - 2007

Après 13 ans de silence, parlant de ses 13 mois à la Chefferie, oubliant ses 13 ans au pouvoir (avant Chadli), M. Abdeslam intervient sous un gouvernement légitimé à 13% (du corps électoral), et précise : « L'objet du débat soulevé au sujet de mon gouvernement se situe essentiellement autour de l'économie. »
Dans son témoignage, M. Abdeslam aborde plusieurs questions. Dépouillées de leur enveloppe politicienne qui a provoqué des contre-attaques, certaines de ces questions méritent l'attention. Car, nous avons là une représentation de l'économique de l'action gouvernementale et de la politique monétaire qui, même datée et relevant d'une autre période (dont péniblement nous en sortons), reste cependant « dans l'ère du temps » (comme nous le verrons pour certaines revendications patronales actuelles). Citons : « Directives données au gouverneur de la Banque d'Algérie de mettre au point et de réunir toutes les dispositions nécessaires à un changement complet des billets de banque en circulation, à la révélation du contenu des comptes de toute nature détenus auprès des banques et à l'identification des détenteurs des bons de caisse déposés auprès de ces banques. Une telle opération, par ailleurs, devait constituer l'un des pivots, sinon le principal pivot de mon action dans le domaine économique. En obligeant chacun à révéler et à justifier l'origine, elle visait comme effet, à la fois, de démasquer les éventuels délinquants, corrompus et corrupteurs, et de mettre à nu le ‘‘corps de délit'', formé par les fortunes accumulées en argent grâce aux pratiques de la corruption. Suite à cette opération, les sommes amassées, du fait de la corruption, se seraient trouvées obligées, soit de se découvrir et de devenir appréhendables, soit de demeurer dans l'ombre, c'est-à-dire dans les bas de laine ou les ‘‘sacs-poubelles'' et réduites, de la sorte, à se transformer en chiffons de papier dénués de toute valeur. C'est là l'un des moyens efficaces de faire rendre gorge à tous ceux qui se sont enrichis impunément, en pillant les richesses de la nation, notamment à travers les pratiques de la corruption... Cet assainissement représentait l'une des conditions essentielles, sinon la seule condition essentielle, permettant à l'Etat de prouver qu'il agissait vraiment pour restaurer sa crédibilité. » L'on peut constater que rien n'a été fait, à temps, pour concrétiser ce beau programme. Que cela est justifié par le « ce n'est pas moi, c'est lui » (général Touati, gouverneur de la Banque d'Algérie — qu'on dit avoir fait nommer —, puis l'autre, l'autre, l'autre... sans jamais délimiter sa part de responsabilité même à l3% !) . Que cela est justifié par je n'ai pas eu le temps — 13 mois sur 5 ans demandés, 5 ans de « mise en congé des électeurs » (que c'est bien dit ! Pourquoi alors mouiller sa chemise et souiller sa réputation ?). De ces détails, faux ou vrais, nous ne tiendrons pas compte. Car ils viennent après coup. Et ils apparaissent à la fois comme des règlements de compte et comme un appel (pour de nouveaux services à rendre à la nation ?). Ces détails réactivent dans nos mémoires les traumas de l'assassinat de Boudiaf et de ce qui l'a suivi. Mais dans l'après-octobre 88 actuel si pacifique — ce qu'est le 17 mai 2007 au plan politique — dans la période actuelle si grosse de turbulences et d'incertitudes, si prompte au redéploiement de stratégies d'allégeance et à l'alignement des forces de frappe pour l'après-deuxième mandat (2009), le citoyen lambda que nous sommes ne peut qu'être inquiet. Inquiet de voir le monde évolué couper le cordon ombilical du régime des politiques discrétionnaires (que justifiait la « guerre froide ») et constater que ce régime est à l'œuvre chez nous. C'est là, nous semble-t-il, un des grands mérites du livre du 12 juin 2007 de M. Abdeslam. A le lire attentivement, il ressort, en effet, que la transparence de la décision publique n'est qu'un mot d'ordre. Nous apprenons après-coup, 13 ans après, des « choses ». C'est ce qui choque. Comme nous l'avons été par tous ces scandales judiciaires qui ont défrayé la chronique de ces 13 derniers mois ; de ces scandales, l'affaire Khalifa est marquante. Or, le point commun entre ce que soulève M. Abdeslam et ces scandales est le rôle de la Banque centrale et celui des autres autorités de contrôle de notre système bancaire. De ce point de vue, le témoignage de M. Abdeslam ajoute, pour l'économiste, une pièce au puzzle de sa compréhension de ce qui a amené à la faillite dans leurs missions. M. Abdeslam montre clairement que ce sont les chevauchements des compétences et des attributions — l'armée se mêle de la politique économique, et le gouvernement de la politique monétaire, etc. — qui sont la source de nos maux. Et il témoigne que ces chevauchements entraînent l'immobilisme (et l'attentisme). Ce que nous avons déjà eu à constater à la lecture des auditions au tribunal de Blida ou d'Oran ou de Bel Abbès, etc. Mais il va plus loin : il légitime l'intervention du chef du gouvernement dans la politique monétaire et de change. Les termes du « débat économique » qui l'auraient opposé aux « décideurs » sont « dévaluation du dinar » ou « ponction sur la masse monétaire » (par changement des billets de banque, etc. Cf. citation ci-dessus). Ils auraient choisi la première — du fait de la signature par l'Algérie de l'accord de confirmation du 3 juin 1991 venant suite à la « lettre d'intention » envoyée au FMI et cosignée par le ministre de l'Economie et du gouverneur de la Banque d'Algérie (et qu'est-ce qu'a, alors, l'armée à avoir là-dedans ?). Alors que lui, il aurait proposé — par patriotisme et justice sociale — d'opter pour la seconde. A la lecture de son PDF (www.belaidabdeslam.com), l'on ne peut qu'être surpris de ne point le voir s'interroger sur les fondements juridiques (constitutionnels ou autres) de l'intervention d'un chef du gouvernement (même cumulant la fonction de ministre de l'Economie), dans les domaines de la monnaie et du change. Pinochet a assassiné Allende et pris le pouvoir. Mais il n'a pas été assez fou pour laisser des amateurs s'ingérer dans la gestion de la monnaie et du change. Il a, on s'en souvient, appelé à la rescousse le maître du monétarisme, M. Friedman : nous avons là ce qui sépare les Latino-américains des Africains : le professionnalisme et le respect des métiers (les Asiatiques sont, eux, allés plus loin l'innovation par imitation des métiers et des techniques). Les termes du débat renvoient chez les économistes au rôle de la « contrainte extérieure » dans un univers incertain, dans une économie ouverte. Il est plus que bicentenaire — initié par celui opposant Ricardo à Malthus à propos de la « question du blé » dans l'Angleterre du début du XIXe, le blé importé. Le blé, le lait, le sucre, la pomme de terre... Tous ces produits importés qui flambent chez nous aujourd'hui. On connaît ! Et quand même notre jeune et dynamique patronat — mais pas les syndicats — intervient et demande le soutien des « biens-salaires » par les pouvoirs publics, on a là le monde à l'envers ! Le Forum des chefs d'entreprises (regroupant celles algériennes et étrangères — mais de droit algérien), par la voix de son président, ne vient-il pas de s'adresser au gouvernement en proposant, comme 1re mesure, « une action sur la parité du dinar », plus précisément une « réévaluation de la monnaie nationale afin de diminuer le coût des produits importés » (peut-on lire dans El Watan du 16 août 2007) ? Là aussi, le même problème au nom de quoi, au nom de quels fondements juridiques ou moraux, le patronat se permet-il de s'ingérer dans la gestion publique de la monnaie ou du change ? N'a-t-il pas à défendre des intérêts socioprofessionnels particuliers et non l'intérêt général (dont normalement est chargée la représentation nationale) ? La décision prise par notre jeune Banque d'Algérie d'aligner le taux de change officiel sur le taux de marchés de change parallèles — menée dans les années 1990 en 12 paliers de dévaluation, un atterrissage en douceur du dinar — devrait-elle être aujourd'hui remise en cause ? Y-a-t-il une différence si importante entre le taux officiel et le taux parallèle pour justifier une telle demande de réévaluation ? Supposons qu'on y accède. De combien faut-il réévaluer ? Quel est alors ce niveau d'une parité « normale » du dinar ? Ces questions se sont posées hier, à propos de cette dévaluation tant contestée par M. Abdeslam. Elles se posent aujourd'hui pour la réévaluation à la FCE. Ouvrons le dossier : cette nouvelle « cible » (de nos politiques économique et monétaire la réévaluation) soulève plusieurs questions théoriques et pratiques. D'abord, quelle est la valeur de référence vis-à-vis de laquelle cette cible peut être considérée comme sur ou sous-évaluée ; une valeur de référence sur laquelle seront « collés » les autres objectifs (de ces politiques) ? De façon très concrète : quelle est cette valeur vis-à-vis de laquelle l'on peut dire que le dinar est sous-évalué ou surévalué ? Quel est exactement ce niveau du dinar à partir duquel l'Algérie va décider — pour aujourd'hui, pour demain, pour après-demain ... — qu'elle est sur le bon sentier de croissance ? Un taux de change pour aujourd'hui, demain et après-demain sur lequel on ancrera nos politics, puisque l'on ne peut modifier coup par coup nos référents décisionnels ! Les décideurs publics, déjà si peu robustes, y perdraient ce qui leur reste de crédibilité. Par rapport à l'ensemble des agents économiques nationaux. Et en particulier nos partenaires : les Etats, les organisations internationales financières, les grands groupes... Ils la perdront, ne serait-ce que parce que leur « indépendance » se voit remise en cause du fait des pressions de lobbies. Ici : d'une frange du patronat algérien, représentant des intérêts privés circonscrits, des associations d'affaires particulières, bafouant les règles démocratiques en s'exprimant au nom de l'intérêt général, des salariés, de la veuve et de l'orphelin ; ce dont cette frange n'a aucun mandat. Ensuite et il s'agit là d'un point central, la parité « normale » du dinar à 22 $ le baril de pétrole avec un volume d'importations de 12 milliards de dollars, ne l'est plus quand le baril est à 60 $ et des importations à 30 milliards de dollars, à 50 $ et
des importations à 32 milliards de dollars ou à 70 $ (et des importations à....) puis à 45 $ (et des importations à...), à 100 $ le baril (et des importations à...) ! Il y a des incertitudes sur le mouvement des prix nominaux (que personne ne peut ni connaître en temps réel ni prévoir) des produits exportés et importés. En termes techniques, nous cherchons la valeur optimale du coefficient de réaction associé à la valeur de cette variable à partir de laquelle l'intervention de la Banque centrale serait fondée. C'est que tant d'incertitudes entraînent un risque, bien concret et bien réel, de voir la référence choisie pour le taux de change du dinar être contrebalancée par d'autres données économiques. Des données considérées comme ayant des effets indirects mais difficiles à « capter » (voir ci-dessous). Or, l'efficacité de toute politique se mesure dans des délais longs et variables (de 18 mois à 3-4 ans), et sa conduite requiert des prévisions avec des « mesures » fiables et stables (d'où le terme d'ancrage) ; ce que nos moyens actuels ne permettent pas de faire en beaucoup de domaines et ne nous autorisent pas à des manipulations hasardeuses. Nous nommons l'impact de ces autres données « bruits » et nous savons que ces « bruits » s'immiscent dans la règle adoptée — celle d'aligner le taux de change officiel sur le « parallèle ». Nous disons : nos réserves de change, la rente pétrolière ne sont pas le seul déterminant du niveau du taux de change. En termes simples : ce n'est pas parce que nous sommes « riches » que notre monnaie doit être plus forte (qu'avant qu'on soit riches). Interviennent d'autres facteurs les marchés nationaux et internationaux des biens et services, les luttes sociales autour de la répartition du revenu et des patrimoines, le dualisme de notre économie — une économie « officielle » et une économie « souterraine » où s'engloutit une grande partie de la monnaie émise et les devises importées, etc.Tous ces facteurs pèsent sur les choix des décideurs publics. Les choix notamment du timing des variables prises en considération et sur lesquelles ils comptent et veulent agir (par exemple, les retours en investissement convaincants). A suivre


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