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La clef sous le paillasson
Publié dans El Watan le 06 - 09 - 2007

Il est très facile de mettre la clef de sa maison sous le paillasson pour revenir, un jour, ou ne jamais revenir sur les lieux. En revanche, il est tout à fait impossible de fermer la porte de l'esprit, car celui-ci, par essence, n'a ni porte ni seuil. On y rentre sans rentrer, on est à l'intérieur à tout instant.
La première école philosophique dans le monde fondée par Platon (428-347 av. J. C.) à Athènes, avait déjà près de dix siècles d'existence lorsque Justinien prit la décision, en 527, de la fermer. On y professe, prétexta-t-il, un enseignement contraire à notre orthodoxie ! Pourtant, Justinien, ce grand empereur de Byzance, était un homme d'esprit également. C'est à lui que revient le mérite d'avoir élaboré le fameux code portant son nom, à la base des systèmes de droit civil en Europe, d'avoir ordonné la construction de Sainte Sophie, devenue plus tard mosquée à Istanbul, et autres œuvres de haute civilisation. C'est peut-être lui qui avait permis à l'empire de Byzance de perdurer encore 1000 ans, soit jusqu'en 1453. Dans le monde musulman, Al Mutawakkil (822-861), un des monarques de la dynastie abbasside, fit à peu-près la même chose en interdisant la philosophie mutazilite et, en conséquence, de bloquer toute activité de spéculation philosophique. Il est vrai que durant son règne, le pouvoir politique ne savait pas où donner de la tête tant la montée en puissance des Turcs lui était devenue gênante. Le mal, en fait, ne venait pas du côté philosophique, il était surtout d'ordre politique puisque le pouvoir lui-même s'ingéniait à dresser les hommes de pensée les uns contre les autres : acharites contre mutazilites. Finalement, c'est la plèbe qui mit fin au règne de ce monarque en l'assassinant par un jour de grande révolte. Mais pourquoi cet acharnement contre les choses de l'esprit, là où la coexistence s'avère possible entre savoir et politique, voire la seule issue possible pour l'homme de continuer son bout de chemin dans cette existence ? La réponse serait entre les mains des tenants du pouvoir eux-mêmes. Elle est, parfois, la résultante d'une ignorance crasse de la part des gens du pouvoir. Elle est, d'autres fois, d'ordre psychique : entêtement à n'admettre aucun changement autour de soi, donc à nier toute mobilité sociale, celle qui est, en vérité, le moteur de l'histoire humaine. Justinien, fermant l'Académie d'Athènes, mettait en avant une raison religieuse, en ce sens que la religion était le summum de l'activité intellectuelle porteuse de toute logique. Après lui, la philosophie devait hiberner 1000 ans avant de revenir sur la scène avec les premiers soubresauts de la Renaissance. Al Mutawakkil, quant à lui, avait dû sûrement songer à la première acception du mot (porte) plutôt qu'à son côté métaphorique. Il pensait mettre la clef sous le paillasson, ou encore, la jeter dans le fleuve du Tigre pour écarter ou éliminer ceux qui le gênaient dans l'exercice de son pouvoir. Or, l'ignorance a toujours la même couleur, la même tonalité un peu partout. En cela, Al Mutawakkil rappelle bien ce monarque yéménite qui, au début des années cinquante du siècle dernier, emportait dans sa poche la clef de l'unique standard téléphonique du pays, à chaque fois qu'il voyageait à l‘extérieur ! On a eu raison de dire, ces dernières années, qu'il y avait bien des gouvernants malades qui continuent à gérer notre monde. Justinien et Al Mutawakkil existent de nos jours, et ils risquent fort, à cette allure, de nous priver du peu d'oxygène que nous respirons.

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