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Passion de lectrice. Cinq dans les yeux de Satan
L'Encre océan !
Publié dans El Watan le 11 - 10 - 2007

Cinq dans les yeux de Satan est l'œuvre d'un virtuose qui nous fait découvrir des nouvelles harmonieuses, un recueil mélodieux. Des statues qui s'éveillent, des morts qui renaissent, une pierre qui devient chair, la gardienne des morts qui se résout à veiller sur les vivants (mais les vivants sont d'autres morts bien plus difficiles à garder).
Nous sommes au XIXe siècle, nous sommes en 2077, contes fantastiques, récits merveilleux, fuite perpétuelle… Les personnages du nouvelliste semblent se tromper d'époque. Ils en souffrent, mais dès que la réalité les rattrape, ils souffrent davantage. La réalité s'agrippe aux dos des fugitifs et gifle amèrement les utopistes. La réalité de Hamid Ali Bouacida est algérienne, froide et cinglante (ou sanglante !). Ses nouvelles tissent des fils affamés, une faim algérienne assouvie à la fin de chaque nouvelle : tisane, beignets, soupe de la veille et ex-ragoût de pommes de terre. L'on déguste la bonne chorba du Ramadhan et l'on goûte aux fèves fumantes et salées, mais l'on maudit la viande fraîche. Et oui, nous sommes de ceux qui n'entrent que rarement chez le boucher… Ce qui introduit ces nouvelles n'est autre qu'un hiver connotant une froideur viscérale. Nous sommes indifférents à notre propre misère : les demandes d'emploi, les ardoises de crédits chez les épiciers, et nous ? Nous continuons à fredonner Joséphine. Nos jours de fête ne sont autres que nos jours de paye et nous trouvons cela « normal ». Telle est le regard de ce fin observateur, océan de lucidité et de clairvoyance. Les évadés des hôpitaux psychiatriques sèment lumière et lucidité. La folie est de nos jours sagesse. Dans ce monde de brutes, nous n'avons qu'un choix : être brute ou aliéné. Manifestant un silence, on nous égorge, manifestant une parole, on nous mitraille… Mais souvent, sauvé, l'on est sauvé : une poétesse qui s'apprête à sauter dans le vide ou un clochard ivrogne qui a cessé de vivre depuis un temps sont sauvés par un messie qui leur tend une main angélique… Sauvés, ils renaissent. Sauvés, nous renaîtrons ! Une histoire tourne autour d'un « c » (flanc ou flan ? Telle est la question). Des néologismes frappants apparaissent brusquement (textiste, minablesse, piétonnerie…) Hamid Ali Bouacida n'est autre qu'un jongleur de mots, un acrobate de l'éloquence. Par-dessus les ponts, il jette une poésie lassée d'une existence violée et dans l'oued, « l'encre deviendra océan ». Mais « je termine ici mon tissage. On achève bien l'écheveau ». Hamid Ali Bouacida, Cinq dans les yeux de Satan, Ed. Casbah, Alger, 2006.

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