Les maladies mentales ne cessent de prendre de l'ampleur depuis la décennie noire, mais aussi depuis ces cinq dernières années, avec les différents maux sociaux qui affectent de plus en plus une population jeune. Plus de 200 psychiatres se sont exilés pour exercer à l'étranger, notamment en France, pour diverses raisons liées au salaire, au manque de formation ainsi qu'à la non reconnaissance par les pouvoirs publics de leur profession, a déclaré hier, à l'ITSP d'Oran, le Professeur Hamouda, psychiatre au sein de l'EHS de Sidi Chahmi. Le praticien, qui intervenait lors d'une rencontre de sensibilisation des spécialistes dans le cadre de la célébration de la Journée Mondiale de la santé mentale, a tiré la sonnette d'alarme sur la situation de la santé mentale en Algérie car, a-t-il indiqué, elle ne cesse de prendre de l'ampleur depuis la décennie noire, mais aussi depuis ces cinq dernières années, avec les différents maux sociaux qui affectent de plus en plus une population juvénile. Si le nombre de malades augmente d'année en année, ce n'est pas le cas des structures d'accueil pour leur prise en charge. De l'avis des spécialistes de cette rencontre, C'est devenu par la force des choses l'un des problèmes majeurs de santé publique, qui mérite une attention des pouvoirs publics. Lourde charge L'Algérie qui est avant tout un pays de jeunes, est à présent devant une urgence et les responsables de la santé et ceux chargés de la population doivent prendre les mesures qui s'imposent pour lutter conte les fléaux. Il s'agit surtout d'une véritable prise en charge thérapeutique des malades mentaux, notamment les personnes âgées qui sont affectées par la maladie d'Alzheimer et qui demeurent une lourde charge pour le budget familial en raison de leur traitement médical très coûteux. Selon les intervenants, des résultats encourageants ont été enregistrés depuis le lancement, le 10 octobre 2001, du Programme National de Santé Mentale, marqué par la création de plusieurs Centres Intermédiaires de Santé Mentale (CISM) pour l'orientation ou la prise en charge médicale des malades ou ceux en voie de guérison. 7 CIMS fonctionnent actuellement dans la wilaya d'Oran, en plus de la réception, récemment, de deux nouveaux hôpitaux psychiatriques à Mostaganem et à Sidi Bel Abbès, en attendant ceux prévus à Tlemcen et à Mascara dans le courant de l'année prochaine. L'on saura que l'actuel Etablissement Hospitalier Spécialisé de Sidi Chami, qui est actuellement saturé, est le seul au niveau de l'ouest du pays et a eu à traiter, depuis 1995, plus d'un millier de malades mentaux.
