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Khoch âmadid * chez les Persanes
Publié dans El Watan le 22 - 10 - 2007

Après Les Pintades à New York, de Layla Demay et Laure Watrin sorti en 2004 et Les Pintades à Londres de Virginie Ledret paru en 2006, voici donc arrivé sur les étals français Les Pintades à Téhéran. Un livre chronique, une sorte de photographie instantanée peignant en noir et blanc la vie quotidienne des femmes iraniennes.
Paris : De notre bureau
Noir et blanc, car à Téhéran, les filles mènent deux vies à la fois. Une à l'extérieur, cadencée par les interdits décrétés par les mollahs et les rois de la morale, l'autre à l'intérieur, en tant que maîtresses incontestées de maison, bien plus libérales et ouvertes sur la modernité. Ecrit par Delphine Minoui, correspondante du Figaro en Iran et lauréate du prix Albert Londres 2006, le livre, riche en observations et en expériences, remet enfin les idées en place et répare les préjugés développés injustement par les Occidentaux et les Arabes à l'égard du quotidien de ces belles Persanes. Vu de Paris, de Londres ou de Washington, l'Iran fait forcément peur. La bombe islamique sur le feu, le rigorisme absolu des mollahs, les libertés confisquées pour les femmes et les hommes, « mais une fois à l'intérieur, rectifie l'auteur, Téhéran devient fascinante. On s'y attache très vite pour ses petites contradictions de tous les jours et on se laisse aisément apprivoiser par le sens de l'accueil que les pintades réservent à leurs consoeurs françaises ». Riche en chroniques décrivant la vie de tous les jours, le néophyte en civilisation perse aura la joie de découvrir comment les pintades iraniennes luttent au quotidien contre les idées rétrogrades propagées par certains membres de la classe politique et les subterfuges qu'elles utilisent pour se dégager de nouveaux espaces de liberté et d'indépendance. Les observateurs zélés, qui mesurent le degré de la démocratisation de la société iranienne en fonction du nombre de mèches de cheveux non recouvertes par le foulard, n'ont qu'à faire le voyage. Chiche. ! Ils verront les femmes dans les stades, dans les rues en train de manifester, dans les universités en train de surpasser intellectuellement les hommes, dans les associations et autres ateliers d'écriture et d'émancipation. « Ni Afghanes ni Saoudiennes », les femmes iraniennes sont à l'avant-garde du combat démocratique et libéral, explique Mohamed Sabouri, collaborateur d'un magazine féminin cité dans le livre. Il ajoute : « L'Iran a connu trois révolutions : la révolution constitutionnelle de 1906, la révolution islamique de 1979, et aujourd'hui, la révolution féministe ».
« Décoloration à la Madonna »
Des histoires croustillantes, le livre en regorge. A l'image de Fatimeh, cette femme membre du Bassidj (Corps des miliciens islamiques) qui a invité chez elle ses amies pour fêter son anniversaire. Tenez-vous bien. Les choses se passent différemment. Le voile, tenue obligatoire à l'extérieur, n'est plus de rigueur à l'intérieur. Bien qu'avertie, l'écrivaine du livre est presque choquée. Elle décrit la scène. « Les femmes, excessivement maquillées, laissent sensuellement apparaître leurs nombrils à l'instar des stars de vidéoclips américains. Les discussions tournent autour des dernières marques de soutiens-gorge qu'elles viennent d'acheter, des pantalons en stretch, des ceintures en cuir, de minuscules tee-shirts sans manches ou de potions magiques pour maigrir ou s'épiler. Quant aux femmes mariées, elles s'échangent des plaisanteries salaces sur leurs époux. » Et d'enchaîner quelque peu déboussolée par ce qu'elle a vu et entendu : « Si l'on m'avait transposée ici sans me dire où je suis, je me serais crue dans une soirée sado-maso. Car moi qui pensais que lorsque les femmes bassidj se réunissaient, c'était pour lire le Coran et se plaindre de l'invasion culturelle occidentale, j'ai tout faux ». Autre lieu, autre histoire. Elle se passe cette fois dans les arâyechgah « salons de maquillage », lieux préférés des Iraniennes. Habituées à se retenir dans la sphère publique, elles se donnent en revanche à cœur joie dans ces endroits privés cossus où elles imitent les grandes starlettes américaines. Maquillage à outrance, décoloration à la Madonna, manucure sur faux ongles de tigresse, tatouage rose pour renforcer l'effet lèvres pulpeuses..., les Shehrazeds de Téhéran donnent libre cours à leurs fantasmes et exhibent sans rechigner leur coquetterie. On les aperçoit aussi dans leurs voitures de marque française, avec de fausses lunettes Prada ou des écharpes imitées Dior en train de s'échanger des regards coquins avec les jeunes des quartiers chics du nord de la capitale… Les pintades à Téhéran est chargé d'anecdotes de ce genre. C'est un livre témoignage à travers lequel on découvre toutes les contrariétés de la société iranienne, ses basses-cours voilées et l'intimité de ses femmes, aux voiles fleuris et transparents, luttant chaque matin pour exister. Qu'elles soient enseignantes, conductrices de voitures taxis, avocates, étudiantes, femmes d'affaires ou de pouvoir, défenseurs des droits de l'homme ou simples mamans au foyer, elles affrontent courageusement les lois scélérates et discriminatoires des religieux, en quête d'un monde « more good », comme elles l'espèrent.
* Khoch Âmadid (bienvenue)Les Pintades à Téhéran / Editions Jacob Duvernet


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