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Jeunes en danger permanent
Publié dans El Watan le 23 - 10 - 2007

Des gamins manipulés par des prédicateurs adultes avec comme objectif leur recrutement comme kamikazes. Des enfants qui délaissent les jeux pour s'immiscer dans les affaires des adultes.
La jeunesse est en proie aujourd'hui à de grands déchirements, partout, à l'école, à la mosquée, dans la rue… Souvent le milieu familial est, tout simplement, dépassé par tant de turpitudes. La démission prend le pas sur tout le reste. Une situation qui n'est pas sans rappeler celle dont Gilbert Cesbron était le témoin lorsqu'il a écrit Chiens perdus sans colliers. Un adolescent de 14 ans a été condamné, quelques jours avant l'Aïd, par le tribunal de Boumerdès à quatre ans de prison avec sursis pour appartenance à un groupe armé. Il était stagiaaire dans un centre de formation professionnelle et fréquentait assidûment un camp d'entraînement terroriste dans la région, en compagnie de dizaines d'autres adolescents. Ces informations donnent froid dans le dos et révèlent l'ampleur prise par l'enrôlement et la manipulation des jeunes par les intégristes armés. Des fidèles ont été surpris de voir des enfants qui n'ont pas dépassé l'âge de jouer aux billes faire « fonction de prédicateur ou d'imam » dans certaines mosquées lors de la prière des taraouih. Par contre, la décision du ministère des Affaires religieuses d'imposer les prières surérogatoires durant le Ramadhan a provoqué des réactions, laissant augurer une bataille sourde autour du contrôle des mosquées. C'est un ancien ministre des affaires du culte, aujourd'hui président de l'Association des oulémas musulmans, qui est monté au créneau pour dire qu'il « appartenait à l'Administration d'être au service de la religion et non l'inverse » ! Officiellement, du côté du ministère des Affaires religieuses, on fait le dos rond et on préfère comme d'habitude ne pas commenter la réaction de M. Chibane, ni celle des autres d'ailleurs. Pourtant, l'actuel responsable des affaires du culte semblait si rassurant et si catégorique, après les révélations impliquant l'imam d'une mosquée de la commune de Kouba dans le recrutement des kamikazes. Il a déclaré à la chaîne en tamazight de la radio nationale : « Ni les mosquées ni les hommes du culte ne participent de manière directe ou non à la formation de ces candidats aux attentats suicide. » Et pourtant, il y a quelques mois, le quotidien arabophone El Khabar a signalé qu'une centaine d'imams avait fait l'objet de mesures disciplinaires l'an dernier. La plupart d'entre eux ont été « sanctionnés » par le ministère des Affaires religieuses pour « apologie, propagande et politisation de prêches ». On peut donc aisément deviner qu'il s'agissait d'abord et avant toute chose de propagande intégriste que le ministère a préféré désigner « honteusement » sous le vocable de politisation. Ces sanctions prises contre ces « imams récalcitrants » fonctionnaires viennent contredire les assurances et les certitudes du ministre des Affaires religieuses. Son collègue de l'éducation nationale s'est voulu encore plus rassurant après l'attentat de Dellys. « Non, l'Ecole algérienne ne produit pas de kamikazes », a scandé M. Benbouzid devant les journalistes. Quelques jours plus tard, quelle ne fut pas sa surprise de constater lors de sa tournée à Tipaza que dans une même classe les filles étaient séparées des garçons. Il a aussitôt dénoncé ce réflexe intégriste arguant que l'ère du FIS était révolue. Autre fait rapporté par la presse : une enseignante de français dans un lycée algérois a subi de la part de ses élèves un véritable harcèlement à cause de sa tenue vestimentaire jugée non conforme à la charia par quelques « potaches éclairés ». Cette jeune femme a dû être certainement encore plus surprise que le ministre d'entendre le proviseur auquel elle a fait part du comportement inquisiteur de ces lycéens lui demander de faire preuve de patience. Aucune suite n'ayant été donnée à cette affaire, l'enseignante en question a préféré garder l'anonymat et ne pas aller plus loin par crainte d'éventuelles représailles… Si, selon Benbouzid, l'école « ne produit » pas de kamikazes et si les agents recruteurs ne sont pas dans les mosquées, alors il ne reste plus qu'à croire que les terroristes ne sont que le produit d'une génération spontanée sortie de « nulle part ». Certes, la démission des parents et le manque de vigilance au sein de la famille permettent dans bien des cas la manipulation des jeunes par tous ceux qui prônent les idées intégristes, que ce soit à l'école ou à la mosquée. Mais la responsabilité de l'Etat est totale au regard du laxisme dont font preuve les autorités lorsqu'il est question de débarrasser ces institutions de l'influence de l'intégrisme symbolisé par ces imams et ces enseignants qui propagent les idées rétrogrades ou appellent les jeunes au djihad. D'ailleurs, les exemples pour le prouver ne manquent pas, à l'instar de celui qui a suscité le coup de colère du ministre de l'Education. Ce qui est sans doute valable pour les imams appointés par le gouvernement ne l'est pas pour les prêcheurs de « bonne volonté » et de mauvaise foi (sans jeu de mots) que l'on rencontre aussi bien dans les salles de prières des quartiers populaires que dans certaines mosquées où l'activité religieuse est supposée être contrôlée par le ministère des Affaires religieuses. Il semblerait, d'ailleurs, que sur les 22 000 imams appointés par le gouvernement, une centaine d'entre eux en moyenne font l'objet de sanctions pour de tels dépassements. Car depuis la loi sur la « concorde civile », adoptée en 2000, certaines mosquées connues au début des années 1990 comme étant des bastions de l'intégrisme sont redevenues des lieux de culte très fréquentés. On y tient des prêches virulents de certains imams à l'encontre des femmes, de la « jeunesse dépravée, de l'Occident impérialiste, des juifs ». Tandis que les médias lourds, la télévision en tête, continuent à diffuser un discours religieux ronronnant, dépassé, replié sur soi, tenu par de vieux prédicateurs. Des prédicateurs qui semblent tout ignorer d'internet, de la mondialisation de la guerre d'Irak, du conflit palestinien, des préoccupations de la jeunesse, du « hidjab branché », etc. Faut-il alors s'étonner que des jeunes se détournent de ces « zombies » qui tiennent des propos d'un autre âge, préférant les appels au djihad et au sacrifice suprême menant au Paradis éternel ? Pas du tout, surtout quand le pouvoir politique s'en mêle, à la manière du président de la République, gratifiant dans un de ses discours Hassan Hattab d'un « Monsieur » lourd de sens, ou encore lorsqu'il rend hommage aux jeunes qui ont rejoint les maquis terroristes depuis les années 1990…

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