Tout en criant gare aux « campagnes de dénigrement » et aux « billevesées », l'UGTA réussit chaque semaine à créer l'évènement à Souk Ahras. Encore une fois, les travailleurs de l'Algérienne des eaux ont pris d'assaut mercredi le siège de l'organisation précitée pour décider, à la dernière minute, d'occuper les bureaux, et mettre ainsi en application les menaces d'escalade qui remontent à plus d'un mois. La revendication d'une assemblée générale pour l'élection d'une nouvelle section syndicale, réclamée à cor et à cri par la majorité des employés de l'entreprise, n'a toujours pas trouvé écho chez les membres du bureau de cette instance, ainsi que celui de l'union locale qui soutiennent l'ex-section. Trois membres de cette dernière ont déjà rallié le mouvement de contestation. A été encore une fois fustigé le membre de l'UW chargé de l'organique, tenu pour responsable de cette situation. Ce dernier, dont le nom figure sur d'autres doléances adressées au bureau d'El Watan, n'est pas à sa première dérobade du genre. Reportée au moins cinq fois, sous différents prétextes, la date de l'assemblée générale élective n'a toujours pas été fixée. Pis encore, « c'est au nom de Belkhadem qu'il (le membre de l'UW) annonce, cette fois-ci l'interdiction de toute activité syndicale avec, comme référence, un document qu'il aurait reçu du chef du gouvernement sans jamais le présenter », lit-on sur un document-témoignage, signé par 77 employés ; déclaration que les travailleurs comptent inclure dans un dossier judiciaire contre ce même membre de l'UW. Jusqu'à hier, les contestataires ont occupé les locaux de l'UGTA, et ce depuis trois jours sans aucune réaction officielle de la part de la centrale syndicale. Le porte-parole des travailleurs nous dira : « Nous continuerons à revendiquer notre droit à la représentativité sans sous-traitance de la part des pseudo-syndicalistes et de leurs relais. La politique de la porte fermée -nous en sommes sûrs- ne peut aboutir face à la détermination des travailleurs ». Devant l'impossibilité de contacter l'autre partie, qui continue à afficher son hostilité à quelques titres de la presse écrite et leur refuse toute déclaration, les questions suivantes restent posés : Qui veut-on protéger par le biais d'une section aux ordres dans un secteur qui donne matière à jaser sur sa gestion depuis plusieurs années ? Quel était l'ordre du jour des dernières réunions regroupant des membres de l'UW et des personnes aux noms révélateurs ? Qui mettra fin à cette vague de déstabilisation qui a affecté au moins neuf secteurs ? L'UGTA aspire-t-elle, à l'insu de la hiérarchie et de la base, à un pouvoir parallèle à Souk Ahras ?
